“La violence suit l’homme violent.”
« Le bleu, c’est la Voûte céleste, le rouge, le Feu élémentaire, le vert, la Terre vivante, et le doré, le Rayon de la sagesse dans le cœur de l’homme. »
« Je vais être un garçon ?
— J’imagine.
— Mais on voit mon jupon… »
« Il était… ce qu’on appellerait farouche. Un peu comme moi, à vrai dire… Il n’a pas passé ses examens, ne s’est pas lancé dans un métier, n’écrivait pas régulièrement à la maison… bref, ce genre de choses. Il y a douze ans, ton oncle James était en Annam – ne me demande pas comment il est arrivé là-bas ou ce qu’il y faisait, parce que moins on en dit mieux ça vaut ! Toujours est-il qu’il était là-bas et qu’il y est resté plusieurs semaines. On en est sûr, tout comme on sait, ou plutôt, devrais-je dire, on croit, que, pendant qu’il était là-bas, il est entré en possession d’une pierre extraordinaire, connue sous le nom de joyau de l’Annam. On n’en a pas la certitude absolue, cependant. Nous ne savons même pas s’il est vrai qu’une telle pierre existe ou a existé. J’ai eu vent de rumeurs à ce sujet pendant vingt ans, et j’ai connu des vieux à qui on avait raconté les mêmes histoires dans leur jeunesse, mais je n’ai jamais rencontré personne qui avait vu le joyau. »
Elle-même ressemblait beaucoup à une poupée. Sa bouche se fermait avec plus de fermeté que celle d’Augustabel, mais elle avait le même teint de porcelaine et les mêmes boucles dorées. C’était dans les yeux qu’il y avait la plus grande différence : ceux d’Augustabel étaient durs et bleus, ceux d’Ellen Rose doux et bruns.
« Le bleu représente la Voûte céleste, le rouge, le Feu élémentaire, le vert, la Terre vivante, et le doré, au centre, le Rayon de la sagesse. Ces choses se prennent-elles par la violence ? Regardez le joyau et répondez-moi, ô violent homme !
— Le joyau m’appartient.
— Prenez-le et partez. Vous avez trahi, vous avez tué… Le joyau est-il à vous ?
— Il est à moi. »