Les Thanatonautes

— Quand on a peur dans la vie, c’est parce qu’on ne sait pas quelle décision prendre, dit tranquillement mon jeune compagnon.

Celui qui ne craint rien est tout-puissant et rien ne lui sera refusé. Telle est ma leçon numéro deux. La première était qu’une pièce de deux francs sera ta meilleure conseillère. La seconde est que la peur n’existe que si tu lui permets d’exister.

L’immortalité de l’âme nous importe si fort, nous touche si profondément qu’il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l’indifférence de savoir ce qu’il en est.

Tout en nouant mon cache-col, mon père me chuchota que c’était de nos meilleurs amis que venaient toujours nos pires ennuis.

Les présidents assassinés avaient toujours droit aux honneurs des manuels scolaires. On vantait leurs visions grandioses, l’audace de leurs projets. Des enfants réciteraient ses louanges dans des écoles. Il n’existait pas d’autre immortalité.

La mort était le meilleur remède contre tous les petits maux de l’existence.

Ceux qui connaissent bien le passé sont les mieux à même de construire le futur.

Les eaux du vaste océan ou les pleurs que vous avez versés tandis qu’en ce long pèlerinage vous erriez, vous précipitant de nouvelles naissances en de nouvelles morts,
Unis à ce que vous haïssiez,
Séparés de ce que vous aimiez ?
Ainsi, pendant de longs âges, vous avez souffert les peines, la malchance, la douleur et gavé le sol des cimetières,
Longtemps assez pour être lassé de l’existence,
Longtemps assez pour souhaiter échapper à tout cela.

Les Indiens Chippewa, qui vivent dans le Wisconsin tout près du lac Supérieur, pensent qu’après la mort la vie continue exactement comme avant, sans fin et sans aucune progression dans un sens ou dans un autre. C’est toujours le même film qui se répète, sans aucun objectif, aucune morale, aucun sens.

Les Indiens Chippewa, qui vivent dans le Wisconsin tout près du lac Supérieur, pensent qu’après la mort la vie continue exactement comme avant, sans fin et sans aucune progression dans un sens ou dans un autre. C’est toujours le même film qui se répète, sans aucun objectif, aucune morale, aucun sens.