Troisième Humanité, tome 1

J'avais lu, il y a longtemps les fourmis et les thanatonautes et j'avais adoré.
Je suis tombée par hasard sur celui-ci et j'ai beaucoup aimé aussi.
Les ficelles sont parfois un peu grosses, des simili blagues apparaissent parachutées mais l'ensemble est bien construit, le style léger, le lecteur est emporté et amusé.
N'ayant aucune connaissance scientifique, qu'il y ait des erreurs ou non, cela ne m'a pas dérangé et ce côté moralisateur est plutôt sympathique parce que pour la bonne cause.
On passe vraiment un bon moment avec ce livre.

Les six du centre INRA restent impassibles dans leur rôle de divinités vivantes.
David a envie de rire mais il sait que la religion est incompatible avec l'humour. Nucx'ia qui connaît son compagnon, perçoit qu'il se retient de pouffer. Elles lui écrase le pied pour le forcer à garder l'air emprunté qui sied à une divinité présente à son propre culte.

- Pour ma part, je pense que gouverner, ce n’est pas plaire aux sondages, mais prévoir l’avenir de nos enfants.

On pourrait même imaginer ce que deviendrait une civilisation humaine sans mémoire et sans le travail d’éducation des parents.

« Quand un génie véritable apparait en ce bas monde, on peut le reconnaitre à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »[…]
Avoir raison trop tôt est pire que d’avoir tort.

...une loi sans expérimentation de la punition n'existe pas.

- Vous avez raison, mon père essayait de discerner le sens de l'évolution en cherchant les fossiles de dinosaures qui datent de 60 millions d'années et mon arrière-grand-père en observant les fourmis qui datent de 120 millions d'années. Comme si, pour voir loin devant, il fallait au préalable observer loin derrière.

- ...nous sommes tous les deux des "angoissés insatisfaits qui avons envie de sortir de l'eau et de prendre des risques."...

Ils faut qu'ils arrêtent de vouloir rendre des comptes à leurs parents et qu'ils aient maintenant envie de rendre des comptes à leurs enfants.

L'appel de la forêt était le plus fort. Au bout d'un moment, les voitures, le béton, le plastique, la nourriture sans goût, les gens sans odeurs, les passants qui s'énervent pour des bêtises, tout cela me semblait dérisoire. J'ai eu envie de retrouver la forêt, ses parfums, ses couleurs, ses plantes et ses animaux. Ici, il y a la force vitale. Le sol de Paris ne dégage aucune énergie. Quand on marche sur l'asphalte, on ne ressent rien. Quand je marche ici, pieds nus dans la forêt, mes piles se rechargent.
... Chez nous, il n'y a pas de dépression, d'anorexie, pas de schizophrènes, de paranoïaques, pas de névroses, pas de serial killers. Nous savons apprécier la chance d'être vivants et connectés à tout ce qui vit, alors nous ne tuons que pour survivre.
... Savez vous que l'homme moderne a un cerveau plus réduit de 10% par rapport à l'homme des cavernes ?
... A force d'utiliser des machines avec des boutons, des manettes et des cadrans, vous ne savez plus rien faire. Vous avez perdu en dextérité, en habileté. Vos doigts ne savent plus nouer. Vos yeux ne savent plus guetter l'horizon. Vos oreilles ne reconnaissent plus les chants d'oiseaux. Les radios et les télés sont allumées pour occuper tout l'espace visuel et sonore. Vous ne savez plus chasser, vous ne savez plus tisser, allumer des feux, renifler une piste, observer les nuages pour prévoir la météo. Vous êtes devenus des handicapés de la vie.