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Dans la région d'Antioche, vit une communauté arménienne dans une vallée constituée de sept villages . Environ 7000 milles personnes. On est en 1915 et l'empire ottoman est plus que déclinant . Les "jeunes turcs" ont pris le pouvoir, avec l'aide de la population arménienne. Pourtant, l'entrée en guerre au coté des Allemands et la suspicion d'alliance entre Arméniens et Russes vont pousser le gouvernement truc , à travers deux hommes (Enver et Talat) à fomenter le premier génocide du 20 ème.
Dans les villages au pied de la montagne Musa Dagh, un homme revenu de France , Gabriel Bagradian prend conscience du danger que court la communauté. L'arrivée aux villages de quelques rescapés de Zeitoun, relatant l'horreur subie par la population arménienne , pousse Gabriel à faire réagir la communauté .


Le génocide arménien ne fait pas partie de nos cours d'histoire . En tous les cas, je n'en ai jamais entendu parler . Je pense que c'est en 2001 , avec la reconnaissance par le France du génocide, que j'en ai pris conscience la première fois. Depuis, je n'ai cessé de m'y intéresser, et deux groupes musicaux que j'affectionne m'y ramènent souvent (No one is innoncent et SOAD). Et cette lecture , pour laquelle je remercie le conseil de Bookycookie, m'a permis de bien appréhender le processus .
Il y a plusieurs aspects dans ce pavé de 1000 pages.
La résistance sur la montagne , pendant 40 jours donc et les batailles livrées avec les Turcs. Tout cela relaté avec une telle précision que l'on a presque l'impression de suivre un film. L'organisation de la vie, l'alimentation, la gestion des egos, l'organisation de la défense , tout est grandiose .
Il y a aussi l'explication de la politique turque, le pourquoi d'un tel génocide , les moyens d'y arriver .
Et puis peut être le plus intéressant, la réaction des populations devant la situation: le choix des Arméniens : Lutter ou espérer s'en sortir dans la déportation
La position de la population turque : Ce génocide n'est pas le leur , ils sont obligés à la délation sous peine d'exécution mais l'auteur s'évertue à montrer des populations, le plus souvent prolétaires, prêtes à aider les Arméniens, au péril de leur vie.
Enfin, la position de l'Allemagne, allié des Turcs mais gênée par la situation On peut penser que certains ont pris des notes sur les façons d'exterminer un peuple.
En fil rouge , les antagonismes religieux , mis en exergue par les bourreaux , alors que les populations semblaient très bien cohabiter

Vous l'aurez compris, c'est un très grand livre, qui relate à travers une résistance héroïque dont je ne livrerai pas l'issue, le génocide arménien.
Ce livre prend d'autant plus de grandeur quand on sait qu'il a été écrit en 1933 par un juif autrichien contraint à l'exil. Auteur qui pose ici déjà beaucoup de mots qui auront trait à l'holocauste.
Un livre nécessaire!
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Il y a les livres que l'on oublie sitôt fermés et il y a les autres, ceux qui vous habitent encore longtemps après la lecture, ceux qui vous change, ceux qui vous font grandir, évoluer, comprendre et révèlent en vous des choses que vous aviez pas soupçonné. Les 40 jours du Musa Dagh est de ceux-là. Je l'ai lu il y a un mois déjà et il est encore là, présent, certains mots résonnent encore. J'ai mis un certain temps à le lire même pas en raison de son nombre de pages assez conséquent mais parce qu'il est dense, parce qu'il touche au plus profond du coeur, parce qu'il révolte, parce que c'est terrible et qu'il fait souffrir de voir à quel point l'humain n'apprend pas de ses erreurs et qu'il est capable de tant de cruauté.

J'ai été saisie par l'intensité des mots et des maux , par le parallèle entre le génocide arménien et celui des juifs. Ecrit à partir d'un fait divers il raconte l'horreur du génocide arménien et l'histoire de ses hommes tués parce qu'arméniens. Un livre de mémoire, pour ne pas oublier mais aussi ne pas refaire, ne surtout pas reproduire. J'ai aimé le fait que ce ne soit pas qu'un livre de combat et de guerre mais aussi une analyse de la vie des arméniens de ce temps. Il n'y a pas de parti prit , pas d'idéalisation d'un camp au détriment d'un autre.

Les personnages sont terriblement humains avec ce qu'ils peuvent avoir de magnifique mais aussi de détestable, les idylles, l'amour et l'espoir, l'envie, la vantardise et la méchanceté. La montagne Musa Dagh fait vraiment partie des personnages à part entière.

Quelle merveilleuse idée d'Albin Michel que de le rééditer ! Paru en 1936, il est hélas encore tristement d'actualité et cela m'attriste vraiment. Il est nécessaire de connaître l'histoire afin de prendre conscience de ce qu'il ne faut pas reproduire.

Ne vous arrêtez surtout pas au nombre de pages, il est tellement bien écrit et passionnant que vous ne les verrez pas passer.

Un livre essentiel et magnifique qu'il faut avoir lu.

VERDICT

Magistralement retranscription de ce qu'a pu être le génocide arménien. A lire absolument !!! Vite en librairie!
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Ce que j'ai lu de plus fort sur le génocide arménien de 1915
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, j'ai relu Les 40 jours du Musa Dagh de Werfel lu il y a plusieurs dizaines d'années et j'ai plongé dans ce très gros bouquin (915pages) avec passion.

"Ecrit avant l'avènement du régime hitlérien en Allemagne, ce roman semble préfigurer l'avenir" écrit Elie Wiesel dans la préface.

"Comment Franz Werfel connaissait-il le vocabulaire de l'Holocauste avant l'Holocauste?"

demande Elie Wiesel un peu plus loin.

Écrit en 1932 à la veille de la prise de pouvoir du nazisme, victime d'autodafé, ce livre est autant un livre de mémoire qu'un livre de combat. Livre de résistance, de dignité, livre d'Histoire, il aussi dénué de manichéisme, les Arméniens résistants ne sont pas idéalisés. L'aide que portèrent certains Turcs n'est pas occultée.

C'est un roman touffu, dense, flamboyant. Récit de guerre, certes. La vie quotidienne des villageois est racontée avec précision. le Musa Dagh, Mont Moïse est aussi décrit de manière pittoresque. Cette montagne protectrice est un personnage à part entière du roman. Persécutions et résistance de la ville de Zeitoun, déportation des Arméniens, tous les mécanismes du génocides sont analysés. Mais pas seulement : les personnages sont vivants complexes pétris de contradictions. Ils combattent mais aussi se jalousent, se vantent, cherchent à préserver leurs richesses jusque dans la catastrophe. Des idylles se nouent.

Roman flamboyant, et pas seulement parce que les incendies jouent un grand rôle.

Survivront-ils? (je laisse au lecteur le plaisir du suspens, les retournements de situations sont nombreux).

C'est un très grand livre malheureusement presque introuvable à prix raisonnable. Les éditeurs penseront-ils à le ré-éditer?
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Bravo à Albin Michel d'avoir osé ressortir ce livre mémoriel en cette année 2015 et d'avoir sûr tenir tête à la Turquie. Roman aujourd'hui historique connu de quelques uns, c'est faire oeuvre de perpétuation que de le rendre à nouveau accessible au plus grands nombre. A lire pour ne pas oublier !
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Référence littéraire sur le génocide arménien, ce roman conserve toute sa puissance 80 ans après sa publication. Il montre surtout, c'est terrible à dire, l'universalité des mécanismes d'un génocide et sa source : la nationalisme. La trame romanesque est classique, assez mélodramatique et est ce qui a certainement le plus mal vieilli. Mais le récit de cette résistance héroïque est époustouflant.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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le peuple Arménien a de nombreuses fois souffert d'exactions mais le génocide qui débuta en 1915 est le premier que connut le XXème siècle.
Ce livre c'est une page de l'histoire des arméniens persécutés par le peuple Turc, pourtant l'espoir existait avec l'arrivée au pouvoir du parti des « Jeunes Turcs ». Mais la première guerre mondiale, le jeu des alliances, le raidissement des relations entre les ethnies vivant sur les mêmes territoires va faire basculer les arméniens dans l'horreur.
La famille Bagradian, fraichement arrivée au pays, est propulsée dans les méandres de cette situation inextricable entre les deux communautés.
L'une doit disparaitre ce sera les Arméniens. L'exode, machine infernale à exterminer est mise en place, politiquement dirigée, religieusement voulue, ce sera « marche ou crève » ou les deux à la fois si possible…

Pourtant l'arrivée dans la maison familiale à Yoghonoluk disponible depuis la mort du frère ainé de Gabriel, le chef de famille, s'était bien passée.
Juliette, française d'origine, malgré le choc des cultures s'était faite à son nouvel environnement. Stéphan, le fils, avait fait les efforts nécessaires pour s'adapter à ce pays qui avait vu naitre et prospérer les Bagradians.

L'été 1915 arrive, l'Europe voit ses peuples s'affronter en France, les Turcs mettent leur plan en marche !

Amis (es) lecteurs avez-vous remarqué qu'en face du danger notre cerveau reptilien nous force à prendre de la hauteur ?

Les habitants des sept villages sous l'impulsion de Gabriel Bagradian vont tenter leur chance en se retranchant sur le Musa Dagh, le Mont Moïse Arménien…Pour cela « ils vont abandonner leurs maisons, leurs biens qui seront pillés par la racaille Turco-Arabe », déchirant : « Car l'humanité enveloppe de ses rêves et de son amour même le plus sordide fatras ».

Après l'arrivée sur le Musa Dagh, forteresse naturelle, les défenses sont achevées, les rôles distribués et en guise de bouteille à la mer coté falaise une banderole à destination des bateaux des forces alliées qui croisent au large : « Chrétiens en détresse ».

L'histoire de ces naufragés de l'humanité commence …

Je le répète « Ce n'est pas un livre de guerre ! », ne vous attendez pas à un récit émaillé de grandes batailles.

Sur plus de 900 pages l'histoire ne tiendrait pas la longueur, il y a une vraie analyse de la société Ottomane, des différents protagonistes, de la psychologie des cultures de l'époque, avec une écriture de très bonne qualité pour faire passer un message du fond des temps :
« L'humanité ce trésor si fragile, capable aussi bien de grands élans constructeurs que de terribles cruautés… »

Bien qu'édité en 1933 ce roman fait preuve d'une extraordinaire fraicheur. Une solide technique d'écrivain mais le contraire serait étonnant vu l'environnement artistique de Franz Werfel.

Les personnages : Quelques uns,

Les Bagradians, famille plus occidentale qu'orientale à leur arrivée et puis…

Tuach Nurhan, l'ex-Sergent qui va s'investir pour donner un semblant de cohésion militaire à son peuple constitué majoritairement de paysans.

Sarkys Kilixian, arménien déserteur de l'armée Turc qui a vu enfant sa famille massacrée par des turcs. Lors de cette effroyable tragédie il a pu entendre les assassins dirent : « Jusqu'à la mort, ils sauront que nous sommes les maitres et qu'ils ne sont que puanteur ».

Krikor, le pharmacien « Tous les remèdes viennent des 7 éléments la chaux, le soufre, le salpêtre, l'iode, la résine de saule, le pavot, le suc de laurier, sous mille formes c'est néanmoins toujours la même chose ».

Sato, la bohémienne, jeune enfant répugnante qui recherche l'attention et un peu de cette tendresse que les autres lui ont si souvent refusé.

Iskouhi, jeune soeur du pasteur, ils ont connu les chemins de la déportation avant de se réfugier à Yoghonoluk, elle en porte les stigmates.

Ter Haigasoun, le prêtre prévient ses fidèles : « le malheur que nous avons craint est arrivé » ; leur seule arme « L'union, la fermeté et l'ordre ».

Gonzague, l'étranger, le Grec, possesseur d'un passeport Américain : « J'ai une très bonne mémoire car je ne m'embarrasse pas de souvenir ».

Et les autres personnages qui vont apporter leur pierre à l'histoire...
Si le thème vous tente vous ne le regretterez pas, c'est un coup sûr !

En clin d'oeil, 40 jours.. . Vous vous souvenez ? Non ? Bah, oui qu'en même !

Merci aux éditions Albin Michel pour cette réédition qui était demandée à corps et à cris par de nombreux lecteurs (trices) qui se plaignaient de ne plus trouver ce roman ou à un prix prohibitif.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le meilleur roman de la littérature sur le génocide arménien. En juillet 1915, la déportation des Arméniens a cours depuis deux mois. Un groupe de 5000 résistants s'exilent dans la montagne (le Musa Dagh) pour échapper au massacre. Ils devront leur salut à la flotte française, qui les évacuera au bout de quarante jours. Injustement méconnu... Un bijou. A lire absolument.
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