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Citations sur Au pire qu'est-ce qu'on risque ? (4)

Bonjour, Stan, fit Kelp.
- Oui, salut, Andy , répondit le nouveau venu qui avait toujours l'air mécontent. Il s'appelait Stan Murch et quand il fallait transporter des choses en voiture, c'est lui qui conduisait. (….)
- Ils ont recommencé à éventrer la Sixième Avenue. Non, mais tu te rends compte ?
- Oui, dit Dortmunder.
Stan habitait le fin fond de Brooklyn, à Canarsie, avec sa mère qui faisait le taxi, aussi planifier les différentes ramifications et combinaisons du trajet de chez lui à Manhattan était son problème permanent, mais aussi sa passion. (….)
- Bon, alors j'ai pris le Brooklyn Battery Tunnel, d'accord ? A cette heure de la nuit, qu'est-ce que tu veux faire d'autre ?
- Tout à fait d'accord, renchérit Kelp.
- De là, c'est tout droit, expliqua Stan. Tu remontes la Sixième Avenue, tu prends par le parc, tu ressors à la 72e Rue, tu vas jusqu'à Amsterdam, pam, bam, et je suis là.
- Exactement, reconnut Dortmunder. Tu es là.
- Mais pas cette fois, dit Stan d'un air sombre.
Dortmunder, regarda derechef, mais si, il avait raison. Stan était définitivement là. Il préféra ne pas insister.
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- Mes glaçons commencent à fondre " commenta Dordmunder.
Kelp regarda les deux verres. "Tu sais, John, C'est leur destin.
"Oui, mais pas seuls. Mes glaçons n'aiment pas fondre seuls.
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«Honnêtement, je sens mal le truc, dit Dortmunder. C'est surtout les genoux, que je sens mal.
- Tu es venu avec ces genoux, John, lui rappela Kelp. Concentre- toi plutôt sur les vêtements."
C'était très difficile de se concentrer sur les vêtements, avec ces genoux qui le fixaient dans le miroir du magasin de soldes, pareils à deux clodos jumeaux qui râleraient de s'être fait coffrer sur une fausse accusation. D'un autre côté, habillé comme ça, c'était vraiment dur de regarder les vêtements. On en était là parce que Dortmunder, alors qu'ils roulaient vers Henderson, avait confié à Kelp que tout le monde dans cette ville semblait le regarder d'un air soupçonneux. S’il avait pu deviner où cet aveu allait le mener, il aurait gardé ses réflexions pour lui, il se serait résigné à être un personnage douteux, ce qu'après tout il était réellement. […] il se trouvait bien là, humilié, dans cette galerie marchande de la périphérie où tout était vendu au rabais, devant un miroir, face à ses genoux qui le regardaient d'un air courroucé, avec ces vêtements sur le dos. Le pantalon, pour commencer, n'était pas un pantalon mais un short. Qui porte des shorts, au-delà de six ans? Quel individu, enfin, d'une dignité comparable à celle de Dortmunder, quel individu âgé de plus de six ans va porter un short ? Un grand short bien large, beige foncé, avec des plis? […]Il avait l'air de porter un sac en papier kraft du supermarché au-dessus des genoux, avec ses bonnes vieilles chaussettes noires en dessous des genoux, à ce détail près que lesdites chaussettes et les pieds qui les accompagnent étaient recouverts de sandales. Des sandales? Des sandales marron foncé ? De grosses sandales pataudes, avec ses chaussettes noires, plus ces genoux, plus ce short? Est-ce là une façon de s'habiller ? Sans oublier la chemise. Cela dit, on voit mal comment quiconque pourrait l'oublier, cette chemise, qui semblait avoir été assemblée à minuit pendant une coupure d'électricité. Il n'y avait pas deux morceaux de la même couleur. La manche, courte, gauche était prune, et la droite, citron vert. Le dos était bleu foncé. Devant, le côté gauche était vert chartreuse, le droit cerise, et la poche de poitrine, sur son cœur, blanche. Et la chemise elle-même, énorme et flottante, tombant sur son corps comme un sac, était portée sur l'abominable short. Dortmunder s'arracha à la contemplation de ses genoux chargés de reproche pour se plonger dans celle, peu amène, des vêtements imposés par Kelp.
« Qui s'habille comme ça ? demanda-t-il.
- Les Américains, répondit Kelp.
- Ils n'ont pas de miroirs, en Amérique ?
- Ils trouvent ça épatant, expliqua Kelp. Ils pensent que ça prouve qu'ils sont en vacances, que ça leur donne un air je-m'en-foutiste.
- Eh bien, ça leur plaît peut-être, mais moi, ce dont je me fous, c'est de ces horreurs.
- Si tu les portes, lui conseilla Kelp, personne ne te regardera deux fois.
- Et je saurai pourquoi. »
Dortmunder regarda d'un air courroucé son pote Kelp, à côté de lui dans le miroir, classique et raisonnable en pantalon de toile gris, chemise polo bleue et mocassins noirs, et lui demanda : « Alors, comment se fait-il que toi, tu ne t'habilles pas comme ça, que tu aies droit à des couleurs si discrètes?
- Ça ne correspond pas à mon image. »
Le visage de Dortmunder s'assombrit.
« Parce que ça, c'est mon image? Je ressemble à un store !
- Écoute, John, commença Kelp, essayant d'être gentil, ce qui ne fit qu'aggraver les choses, mon image est celle d'un technicien en vacances, peut-être un employé quelque part, un vendeur dans un magasin de matériel électrique, par exemple, alors, quand je suis en congé, je porte le même pantalon que d'habitude, mais pas la chemise blanche avec la pochette de stylos dans la poche de poitrine, plutôt une chemise qui me permet de prétendre que je sais Jouer au golf. Tu comprends?
- C'est ton histoire.
- Exactement, approuva Kelp. Et toi, John, ton histoire, c'est que tu es un ouvrier en vacances. Tu es un type qui porte tous les jours un blue-jean constellé de taches de peinture, de grosses chaussures de chantier à bout ferré – probablement jaunes, tu vois le modèle - et un T-shirt avec un tas d'inscriptions dessus, des personnages de dessins animés, et une pellicule de poussière blanche pardessus l'ensemble, comme un glaçage de gâteau. Aussi, toi, quand tu es en vacances, tu ne portes aucun de tes vêtements de travail, tu ne veux pas entendre parler de ton travail.
- Certainement pas tel que tu le décris.
- Exactement. Donc, tu te pointes à la galerie marchande, comme celle-ci, et tu te balades avec bobonne, et vous êtes censés acheter une garde-robe pour votre semaine de vacances, et tu n'as pas la moindre idée de ce qu'est un vêtement en dehors de ceux que tu portes tous les jours, et ta femme ramasse cette chemise dans le panier des soldes et dit «C'est joli, ça », et tu la portes, et voilà. Et quand on sortira d'ici, John, j'aimerais que tu regardes autour de toi, pour voir combien de types portent exactement la même chemise, ou une autre à peu près semblable.
- Et je suis supposé me réjouir que les gens me prennent pour ce genre de type? demanda Dortmunder.
- Écoute, John, à mon avis c'est ça ou bien, quand les gens te regardent, ils pensent immédiatement 911.
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Ce qui signifiait pour commencer, à nous deux Wally Knurr, aussi Dortmunder avança-t-il dans le salon, et qui était là ? Wally Knurr, égal à lui-même, tel un gentil petit pâté à la viande. Un gros joufflu d’environ vingt-cinq ans, cent quarante kilos dépourvus de la moindre tonicité musculaire, ramassés en une boule d’un mètre quarante, si bien qu’il était à peu près aussi haut que large et qu’il paraissait tout à fait arbitraire, dans son cas, que les pieds se trouvent en bas et la tête au sommet. Cette tête était une réplique miniature du corps, comme si Wally Knurr était un bonhomme de neige fabriqué avec du saindoux, et des yeux en guimauve bleue derrière de gros verres de lunettes et une betterave en guise de bouche. (Apparemment, les fabricants n’avaient pas trouvé de carotte, aussi n’avait-il pas de nez.)
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