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Critique de fredbologsen


Mercredi 15 juin.
Il était 17h25.
L'heure très précise à laquelle je venais de refermer le roman de Benjamin Whitmer, "Les dynamiteurs". Alors, me dis-je, in petto, continue sur ta lancée, et vas-y de ton commentaire. Tant que c'est chaud.
En fait de mes commentaires, car je vais me faire "plaiz" et en "écrire un pour le prix de deux" ( ne cherchez, pas l'inversion est volontaire par rapport à l'expression d'origine).
Je pourrais écrire que "je n'ai pas aimé", mais cela semblerait quelque peu restrictif en sorte.
En fait, ce qui m'a "énervé" dès le départ, ce sont les commentaires de Busnuel, Lemaître, Le Figaro, France Inter,France Culture et L Express, qui présentent le livre et son auteur comme les révélations de l'année. Ils n'ont lu que ce livre, ou quoi? (je fais exprès de mal formuler ma phrase; c'est les nerfs. Et il fait très chaud à Montpellier, près de 35, même à l'ombre des pins de mon jardin).
Au départ, je me suis dit, "tiens", "Les dynamiteurs", "marrant, le titre existe déjà, mais au singulier, et le roman a été écrit par un certain....Henning Mankell !! Pas n'importe qui! le "père" de Kurt Wallander. Mais celui de Whitmer est loin d'être à son niveau.
Alors, revenons à nos moutons et à nos ouailles. "1895, le vice règne en maître à Denver".
Il y a d'un côté "les gentils", la bande d'orphelins "dirigée" par Cora, qui vivent dans une usine désaffectée, et de l'autre, les "méchants" dits "Crâne de noeud", qui de temps en temps les agressent. Et puis le copain de Cora, Sam, fait la connaissance d'un duo improbable, Goodnight -moitié de la figure arrachée suite à une mauvaise manip' de nytro- et Cole, son ami et maître à penser. Et tous trois vont se dresser contre le monde entier, du moins quand celui_ci est représenté par des souteneurs, maquereaux, vendeurs de came, d'alcool et de jeux, et flics profiteurs et corrompus. Et ils partent en guerre.
Je me suis dit pendant un temps de ma lecture, ce "Sam" ne serait-il pas le nouveau Tom Sawyer, ou l'autre, Huckellberry Finn?
Les chapitres m'ont vite fait comprendre que non, de violences gratuites en violences pas chères, de crânes troués par une balle de révolver en crânes explosés à coups de bottes, de corps déchiquetés en deux (voire en trois si affinités) en visages collés sur le bitume par la chaleur et le reste. Et je ne parle pas de la petite amie de Goodnight, entièrement réduite en "miettes" suite à une mauvaise manip' de nytroglycérine, de Betty, femme de Cole, qui périt brûlée vive. Je passerai la fin sous silence, tous les gamins de l'ophelinat périssant tous dans des conditions plus sordides les unesque les autres.
De la violence qui n'amène et n'apporte rien, certainement pas au récit -ah si, ça remplit des chapitres- même pas d'images fortes, et des horreurs que l'on pourrait presque trouver risibles par moments.
Sorti de la forme, de l'histoire, qu'aurait donc voulu nous faire passer comme message le sieur Benjamin Whitmer? Que l'on n'échappe pas à sa condition, surtout de pauvres? Peu importe les moyens utilisés (y compris tous ceux qui tendraient à vouloir la changer). Que nous naissons "emprisonnés" et "inégaux"? Certains sous la bonne étoile et la bonne fée, les autres....(vous connaissez la suite). Preuve en est, que bien qu'ayant rejoint le pasteur Tom, Cora et toute sa petite bande (Cour des miracles locale), n'échapperont pas à leur destin (tragique...).
Quant à l'écriture, certes, elle est fluide, et l'auteur s'est mis dans la peau de son héros, le jeune Sam, avec de nombreuses expressions propres à des adolescents de son âge. Mais cela n'y fait pas tout.
Bon, ce roman aura été aussi vite oublié que lu.

Oui, mais, intervention votre honneur, et le deuxième (pardon, second) commentaire?
Au risque de ne pas me faire que des amis (litote), ce fut le roman de Colson Whitehead, "Nickel boys", qui se passe près d'un demi-siècle plus tard, toujours dans une Amérique violente, en Floride, et dans une maison de redressement, la "Nickel Academy".
Certes, les réflexions de Whitehead sur le problème de la ségrégation sont un peu plus poussées que celles de Whitmer dans son livre, certes le héros Elwood Curtis est plus malin et plus fin que le "Sam" de Whitmer, et réussit à ruser ou a "s'adapter" et parfois, pas toujours, à contourner le système.
Whitehead arrive même à nous faire sourire par moments au vu de certaines anecdotes. Et une fin à laquelle on se s'attend pas.
Le problème de ce roman, est -ce qui ne m'a pas plu- la "forme" des traitements de l'homme blanc sur l'homme noir, les matraitances,les privations et vexations qui s'enchainent. du déjà vu et déjà lu ailleurs, et quand ado, on a eu la chance d'avoir entre les mains un roman tel que "La case de l'oncle Tom", on a du mal à trouver son équivalent.
Alors, pour ce "Nickel boys", pas de commentaires dythirambiques des Busbuel, Figaro et autres, mais un Pulitzer!!...

Bon, j'arrête, je n'ai pas accroché à ces deux romans.
Et la raison et cause première, est certainement le fait qu'ils aient été , tous les deux, présentés comme des "révélations", et après lecture, je la cherche encore, cette révélation.
Je veux cependant demeurer optimiste, en ce sens, que leur lecture respective aura quand même provoquer chez moi certaines "réactions" . C'est aussi ce que l'on cherche et recherche en ouvrant un livre.




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