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Critique de REMS7858


J'avais vu et aimé le film “la Chinoise”, mais n'avais pas retenu le nom d'Anne Wiazemsky. C'est par hasard que j'ai acheté “une année studieuse” que j'ai aimé (sans doute, ne parce que j'avais 24 ans en 68), aussi me suis-je précipité sur “Un an après”. J'en ai profité pour m'intéresser à son oeuvre littéraire entière et me suis amusé à faire comme si j'avais une critique à rédiger. Peut-être ces quelques lignes auront l'heur d'intéresser ceux des lecteurs de Babelio qui n'en savaient pas plus que moi sur cette écrivaine.
Avec “Un an après”, la biographie familiale d'Anne Wiazemsky vient d'acquérir une brique supplémentaire.
Un examen rapide (et nécessairement superficiel) de son oeuvre littéraire nous permet de constater qu'avec “Une poignée de gens” nous avons découvert ses grands-parents paternels dans la Russie du début du XXe siècle puis, avec “Aux quatre coins du monde”, l'exil dû à la révolution d'octobre. “Mon enfant de Berlin”, nous parle de la rencontre de ses parents et de sa venue au monde. ”Mon beau navire” le début des années 60. “Jeune Fille” la recontre avec Robert Bresson (“Au hasard Balthazar”) alors qu'elle est en classe de 1re à l'École Sainte-Marie de Passy (1965). “Une année studieuse”, les prémices de mai 68 et Godard. “Un an après”, mai 68 et la séparation d'avec Godard. “Canines” ses débuts au théâtre
En tant qu'auteure, Anne Wiazemsky, m'a toujours fait penser irrésistiblement à Françoise Sagan et en particulier ces deux derniers “romans”. Peut-être à cause de leur origine familiale commune, la grande bourgeoisie.
Sur le plan matériel, on mène une vie aisée et non moins riche sur le plan culturel. Il en va tout autrement du plan psychologique et affectif. À travers elle, nous découvrons ces héritiers de la Nouvelle Vague que sont les acteurs médiatiques de cette époque, particulièrement ceux du monde du cinéma qui ne nous sont familiers que pas leur oeuvre. Elle nous révèle ce qu'elle perçoit de leur personnalité intime de génie, de timidité, d'arrogance, de mauvaise foi... Dans ces deux ouvrages la petite bande dont elle fait partie mène une vie d'enfants gâtés et nous découvrons un Godard totalement irrationnel, aussi immature que son jeune entourage, totalement caractériel, possessif et jaloux, agressif envers les autres et envers lui-même jusqu'au suicide à l'Immenoctal par jalousie, ce qui ne retire rien à son talent.
Que dire du style d'Anne Wiazemsky ? Qu'il n'égale pas celui de Françoise Sagan ? Sans doute. Quelquefois le texte tourne à l'énumération type Who's Who, mais la phrase coule bien, on progresse sans ennui. L'auteure semble ne faire preuve de complaisance vis-à-vis de personne, pas plus que d'elle-même. Elle a une capacité d'admiration qui semble inépuisable, elle sait reconnaître le talent des autres mieux que le sien, au point de leur pardonner leurs pires défauts. On ne peut que lui souhaiter de garder longtemps un peu de cette candeur qui se perd si facilement avec la progression en âge.
La fin de sa “romance” avec Godard ne prend que quelques lignes : « Notre séparation définitive prit plus d'un an, presque deux. Cela fut extrêmement douloureux pour lui comme pour moi, même si l'initiative semble me revenir. La fin malheureuse de notre histoire devint banale et privée, je cessai d'être un témoin privilégié de l'époque. Je ne l'écrirai pas. »
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