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Citations sur La nuit (103)

- Vous voyez, là-bas, la cheminée ? La voyez-vous ? Les flammes, les voyez-vous ? (Oui, nous les voyions, les flammes). Là-bas, c'est là-bas qu'on vous conduira. C'est là-bas, votre tombe. Vous n'avez pas encore compris? Fils de chiens, vous ne comprenez donc rien? On va vous brûler ! Vous calciner! Vous réduire en cendres !

Sa fureur devenait hystérique. Nous demeurions immobiles, pétrifiés. Tout cela n'était-il pas un cauchemar ? Un cauchemar inimaginable ? Çà et là j'entendis murmurer :

- Il faut faire quelque chose. Il ne faut pas nous laisser tuer, ne pas aller comme le bétail à l'abattoir. il faut nous révolter. Parmi nous se trouvaient quelques solides gaillards. Ils avaient sur eux des poignards et incitaient leurs compagnons à se jeter sur les gardiens armés. Un jeune garçon disait :

- Que le monde apprenne l'existence d'Auschwitz. Que l'apprennent tous ceux qui peuvent encore y échapper... (pp. 73-74)
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- Pourquoi pleures-tu en priant ? Me demanda-t-il, comme s'il me connaissait depuis longtemps.

- Je n'en sais rien, répondis-je, fort troublé.

La question ne s'était jamais présentée à mon esprit. Je pleurais parce que... parce que quelque chose en moi éprouvait le besoin de pleurer. Je ne savais rien de plus.

- Pourquoi pries-tu ? me demanda-t-il après un moment.

Pourquoi je priais ? Étrange question. Pourquoi vivais-je ? Pourquoi respirais-je ?

- Je n'en sais rien, lui dis-je, plus troublé encore et mal à l'aise. Je n'en sais rien.

A partir de ce jour, je le vis souvent. Il m' expliquait avec beaucoup d'insistance que chaque question possédait une force que la réponse ne contenait plus...

- L'homme s'élève vers Dieu par les questions qu'il lui pose, aimait-il à répéter. Voilà le vrai dialogue. L'homme interroge et Dieu répond. Mais, ses réponses, on ne les comprend pas. On ne peut les comprendre. Parce qu'elles viennent du fond de l'âme et y demeurent jusqu'à la mort. Les vraies réponses, Eliezer, tu ne les trouveras qu'en toi.

- Et pourquoi pries-tu, Moshé ? lui demandai-je.

- Je prie le Dieu qui est en moi de me donner la force de pouvoir lui poser de vraies questions. (pp. 33-34)
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- Regardez! Oh regardez! Ce feu! Un feu terrible! Ayez pitié de moi, ce feu!
Des hommes se collèrent aux barreaux. Il n'y avait rien, sauf la nuit.
Nous restâmes un long moment sous le coup de ce réveil terrible. Nous en tremblions encore. A chaque grincement de roue sur le rail, il nous semblait qu'un abîme allait s'ouvrir sous nos corps. Impuissants à endormir notre angoisse, nous essayions de nous consoler: « Elle est folle, la pauvre... » On lui avait mis un chiffon mouillé sur le front pour l'apaiser. Elle n'en continuait pas moins à hurler: « Ce feu! Cet incendie!... »
Son petit garçon pleurait, s'accrochant à sa jupe, cherchant ses mains: « Ce n'est rien, maman! Ce n'est rien... Assieds-toi... » Il me faisait plus mal que les cris de sa mère.
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