Quand ils ne sont pas ensemble, le son de sa voix exprime ce que je ressens chaque fois que tu me fuis. Et je ne souhaiterais ça à personne.
Qu'est -ce qui avait changé ces dernières semaines pour que j'ai autant besoin de lui que d'oxygène?
– Tu es la seule, Erica. Il n’y a jamais eu personne d’autre
– Mais…
– Ni Risa, ni Sophia. Aucune ne t’arrive à la cheville. Crois-moi, personne n’y arrivera jamais. Si on échoue tous les deux… (Son emprise sur moi se resserra un peu.) Je ne l’imagine même pas. Bon Dieu ! je continuerai d’essayer jusqu’à ce que j’y parvienne. Dis-le, ma belle, s’il te plaît.
Sa douce requête me brisa le cœur.
– Dis-le… répéta-t-il dans un murmure, en m’embrassant doucement.
– Je t’aime.Les mots m’étaient venus dans un sanglot. Je combattis le désir de succomber tout à fait, retrouvant des forces dans la baisse de pression qui avait suivi mon aveu.
– Je t’aime tant…Il répondit en me soulevant et en m’asseyant sur le bord du bureau.
– Alors, n’abandonne pas. Aime-moi, bon sang ! Par pitié, ma belle, laisse-moi t’aimer…
Mon histoire avec Blake était terminée. Je l’avais finalement perdu.Ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait. J’avais appris à dire au revoir, adieu. Mais je ne me souvenais pas avoir jamais autant souffert. Ma raison de vivre, de me lever le matin, tout ce qui avait constitué mes espoirs venait de m’être arraché. Mais j’avais survécu à ce genre de déchirement auparavant, je le savais.Quelque part dans les tréfonds de mon âme, je cessai de saigner. L’implacable souffrance s’apaisa, et le souvenir de ce que nous avions été ensemble ne fut plus qu’une autre cicatrice......
.....Mon amour pour Blake avait changé, il était devenu un ténébreux souvenir doux-amer marquant à jamais mon passé. Mon plus grand amour était devenu mon plus grand regret.
La musique, tonitruante, résonnait à travers les murs de la maison. Même depuis l’extérieur, le bruit était assourdissant. Je n’arrivais pas à respirer. Je n’arrivais pas à penser. Mes membres répondaient trop lentement, mon cerveau était embrumé par l’alcool. On était sortis. Je n’avais pas compris pourquoi, jusqu’à ce qu’il me jette sur l’herbe dans un coin obscur du jardin. Je n’arrivais pas à rassembler assez de force pour me dégager du poids de son corps, qui me collait au sol. Tout de suite, il fut en moi, me lacérant comme un couteau, en grinçant des dents. J’ouvris la bouche pour hurler, mais rien ne vint, ma voix disparue. Je tremblais, me débattais, aveugle et muette, quand il appela mon nom. Il me connaissait. Il connaissait mon nom. – Erica ! La voix de Blake entra dans mon cauchemar. Mes yeux s’ouvrirent d’un coup. – Tu faisais un mauvais rêve. Ses mains parcoururent mes bras. Chaque contact était une torture. – Non. J’eus un geste de recul, m’efforçai de revenir à la réalité. – S’il te plaît, non. Ne me touche pas. Je ne peux…
J’aidai Alli à faire ses bagages, parce qu’elle n’en avait pas eu le temps, ayant passé la nuit avec Heath. Je pouvais dire, à son air défait et fourbu, que leur nuit avait été intense. Probablement pas moins que celle de Blake et moi. Elle avait raison, sur ces frères Landon, ils nous donnaient fort à faire. Que les cieux aient pitié de nous…
- Aucune raison. Je suis juste amère et solitaire. En tout cas, ne lâche rien. Je sais que je peux te faire confiance, mais ces deux Landon peut se montrer très persuasifs.
Elle parut sérieuse un instant, puis ses lèvres s’incurvèrent, et on partit toutes les deux d’un grand éclat de rire.