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Clara Henriette Meyer (Traducteur)4/5   1 notes
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Unique traduction française à ce jour d'un roman de l'écrivain allemand Ernst von Wildenbruch, "Le Maître de Tanagra" est une fantaisie antique, qui vaut particulièrement le coup d'oeil dans son édition française puisqu'elle est abondamment illustrée de très jolies gravures qui n'existent pas en Allemagne.
Roman assez atypique, aux frontières de l'érotisme et de la décadence, "Le Maître de Tanagra" évoque le fameux sculpteur antique Praxitèle, ici mis en scène comme un noceur décadent, fort mal entouré d'amantes et de serviteurs peu recommandables.
Lors d'une visite à Tanagra, Praxitèle découvre, lors de l'édification d'une statue d'Hermès, l'oeuvre très prometteuse d'un jeune habitant du village, Myrtolaos, qui possède un don incroyable pour la sculpture. Praxitèle lui propose de devenir son apprenti, mais comme son atelier se trouve à Athènes, située à quelques dizaines de kilomètres de Tanagra, il faut que Myrtolaos quitte sa famille et ses amis pour venir vivre avec lui à Athènes.
Hélas, Myrtolaos est fiancé à la fille du bourgmestre du village, une ravissante et candide créature nommée Hellanodique, et à qui son père interdit formellement de quitter Tanagra. Finalement, avec l'aide de Mnémarque, le serviteur félon de Praxitèle, les deux amants parviennent à s'échapper à la faveur de la nuit et gagnent Athènes, où tandis que Myrtolaos est accueilli dans le palais de Praxitèle, Helladonique se trouve hébergée chez Timoessa, la supposée mère de Mnémarque, et son esclave saphique Clénuse. En réalité, Timoessa n'est nullement la mère de Mnémarque, mais elle est une sorte de mère maquerelle chargée de transformer les jeunes filles de la campagne en courtisanes débauchées, par la force et l'intimidation s'il le faut. Mnémarque, qui a un faible pour Helladonique, retient la jeune fille prisonnière, tandis que Phryné, l'amante perverse de Praxitèle, jette son dévolu sur Myrtolaos, en qui elle sent un jeune homme inexpérimenté qui aurait bien besoin de s'affranchir...
"Le Maître de Tanagra" pourrait sembler un roman érotique, mais hélas, il n'en est rien. En bon puritain, Ernst von Wildenbruch ne cultive la tentation érotique que pour la mieux la condamner du haut d'une morale chrétienne quelque peu anachronique par rapport au récit. Mais il ne faut de toutes façons pas prendre cette reconstitution historique trop au sérieux. Elle n'est qu'un décor propice à créer une inclination naturelle vers les voluptés païennes, dont l'auteur suggère, non sans complaisance voyeuriste, les "dérèglements" libidineux qu'il désapprouve fermement.
Nous sommes donc bien loin des "Chansons de Bilitis " ou de l' "Aphrodite" de Pierre Louÿs, mais il est bon de préciser que "Le Maître de Tanagra" date de 1880, soit une quinzaine d'années avant ces romans français plus débridés. Ernst von Wildenbruch devait déjà être très audacieux pour son temps, dans un pays peu ouvert à la gauloiserie.
Reste que si la fable a un petit arrière-goût de soutane, Ernst von Wildenbruch retrouve le ton juste des contes de Grimm, et la brièveté de son roman empêche que l'on s'y ennuie. À défaut de réalité historique, "Le Maître de Tanagra" se révèle une plongée agréable, quoique vieillotte, dans une antiquité de carton-pâte, où se retrouvent retranscrites bien des problématiques intemporelles. D'ailleurs, plus que le "dérèglement des sens", Ernst von Wildenbruch s'attaque surtout à la vie dissolue des grandes villes, et son conte tient à rappeler que l'on vit mieux et plus sainement dans les petits villages de campagne.
Fuyant Athènes et ses débauches, Myrtolaos devient finalement un grand sculpteur local, le maître de Tanagra, qui ne cherche ni reconnaissance, ni postérité, et dont le talent profite d'abord à ses concitoyens, et qui restera l'époux fidèle et attentionné d'Helladonique, sauvée in extrémis d'un viol collectif. Happy end, donc, mais animée par une philosophie pépère, peureuse et pantouflarde, qui n'a rien d'étonnant de la part d'un auteur issu du pays qui a inventé la notion de "Gemütlichkeit" (littéralement "indolence confortable de l'âme", le contraire absolu du spleen, sans équivalence dans la langue française).
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