On eût dit qu'il voulait devenir de plus en plus léger, se faire bulle de savon, où jouent quelques instants des reflets irisés, de minuscules arcs-en-ciel, reliant comme ils peuvent la terre au ciel - puis qui explosent, pour mieux se fondre dans l'air. Il cherchait une musique qui ne soit que jeu de lumière, si vite passé.
C’était de ça qu’il parlait, de tristesse et d’enfance, où tout se prépare pour ce qui vient, comme dans un arbre qui croît imperceptiblement, ou dans un printemps qui se fomente alors qu’il pleut encore.
Alors j'ai écrit. Pour que, si un jour je rencontre le nouveau bibliothécaire de Charmes, ça se passe différemment. Ou du moins pour que le printemps qui vient, parsemant l'Ardèche de crocus et de perce-neige, ne soit pas saisi par le gel.
Il joua, et la frontière s'estompa, entre ce qui d'une solitude ne peut rester scellé, et l'intime qui peut se partager. Ils allèrent aussi loin que deux humains peuvent se rencontrer.
Ce qu'il cherchait, Schubert, c'était cette évidence du paradis perdu, où les humains et les animaux se comprenaient d'âme à âme, partageant une même langue, qui se confondait avec le silence
Dieu il n'existe pas disait Rilke, mais en nous du divin peut surgir, peu importe comment on l'appelle, pourvu qu'intérieurement, soudain ce soit clair, presque transparent.
Elle commençait à comprendre, que la musique fait des trous dans le temps, y trace d'autres chemins, et ouvre de nouveaux possibles.
Personne qui comprenne la douleur de l'autre et personne qui comprenne la joie de l'autre. On croit toujours aller vers l'autre et on ne va jamais qu'à côté. Ô tourment pour celui qui sait cela.
Parfois elle espérait qu’il ne soit pas là, mais quand ça arriva, évidemment ce fut pire, en plus du reste elle aurait désormais à redouter son absence.
Il parlait aussi de la mort, qu'on porte en soi comme un fruit son noyau