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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une fresque familiale haute en couleurs et personnalités. Mais pas seulement. Toute une époque, historique, même tragiquement historique, et culturelle. Un monde de la mode et de l'art à découvrir ou re-découvrir. L'époque des années folles et de la guerre. Un livre qui foisonne, étonne, amuse et fait frissonner. Des témoignages touchants et forts, pour ne pas oublier. Des photos également. le style est fluide. Une histoire dans L Histoire qui se lit comme un roman.
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Voici un portrait de famille foisonnant, celui d'un clan d'artistes et mécènes, de découvreurs de talents infatigables, exilés d'Alsace après la défaite de 1870 … se réclamant d'une éventuelle parenté avec Bernadotte …
Un seul conseil avant de rentrer dans cette biographie chorale fourmillante : prendre un stylo et noter qui a épousé qui et quels enfants en sont issus.

D'abord, il y a Maurice (1861 – 1937) né en Allemagne, qui épouse Marguerite Meyer, apparentée à la famille Peugeot. Nous baignons dans l'atmosphère protestante, où le travail et l'étude sont de rigueur, comme la connaissance des langues étrangères et de la musique. de cette union naîtront Cosette, Jacques, Michel et Jean. Chez eux se réuniront bientôt la presse, l'édition, la mode, l'art moderne, la lutte contre le fascisme et l'antisémitisme.

Maurice est ingénieur diplômé de l'école centrale. Il travaille chez Edison. Avec Marguerite, ils partagent la même haine contre les Prussiens. de leur union naîtront quatre enfants : Cosette, Jacques, Michel et Jean.

Maurice s'associe à l'éditeur Edouard Monnier et se passionne bientôt pour l'édition illustrée. Devenu indépendant, il sera rapidement l'un des imprimeurs les plus modernes d'Europe, inventant la quadrichromie, passant sa vie entre Londres, Nuremberg, Berlin, Vienne, Budapest et Trieste.
Ses enfants sont naturellement élèves à l'Ecole Alsacienne … Michel (1892 - 1958) y a pour condisciple Lucien Vogel (1886 – 1954), fils du dessinateur caricaturiste allemand de grand talent Hermann Vogel, un marxiste révolutionnaire acharné. Lucien et Cosette tombent amoureux et se marient malgré l'opposition de la famille Brunhoff.

Michel va devenir le croisé de la haute couture française – c'est lui qui présente le jeune Yves Saint-Laurent à son grand ami Christian Dior - et Lucien va révolutionner l'édition de la mode.

Il crée La gazette du bon ton, le Jardin des modes, Vogue-France et le premier magazine de photojournalisme, ancêtre de Life et de Paris-Match : VU. Entre New-York où il s'associe avec Condé Nast et Paris, entre deux premières théâtrales et la publication des dessins des grands couturiers, les Brunhoff, travaillant en famille, vont connaître le plein succès.

Mais il faut compter aussi avec les opinions résolument pacifistes, antinazies, et même ouvertement prosoviétiques (comme André Gide, entre autres) des enfants de Lucien Vogel.

Le ménage Vogel a trois enfants : Marie-Claude, Nadine et Nicolas. Marie-Claude épousera Paul Vaillant-Couturier, sera célèbre pour son audace à photographier dès 1933 le camp de concentration de Dachau. Résistante, elle sera internée à Ravensbrück, témoignera au procès de Nüremberg, deviendra une des figures majeures du parti communiste.

Jean, le plus jeune fils de Maurice et Marguerite (1899 – 1937) épouse Cécile Sabouraud, fille d'un chirurgien artiste peintre. Sa santé est précaire. Il est tuberculeux et passe sa vie dans des maisons de santé en Suisse. Sa vocation de peintre l'épuise. Un soir, alors que son petit garçon est malade, Cécile raconte l'extraordinaire histoire d'un petit éléphanteau dont la maman a été abattue par de chasseurs. Ce personnage va, sous le pinceau de son papa, faire le tour du monde : c'est Babar. Plus tard, leur fils aîné Laurent, né en 1925, poursuivra l'oeuvre de son père décédé prématurément. Un succès mondial de la littérature enfantine.

Toute la crème de l'art de l'entre-deux-guerres défile chez les Brunhoff, on y rencontre tous les artistes qui collaborent volontiers aux pages des revues sublimes du clan Vogel-Brunhoff. Une famille indissociable de la manière de vivre à la française.

Un livre passionnant, malgré quelques inexactitudes – le peintre James Tissot n'est pas anglais, l'atelier de Zadkine n'est pas situé en Tarn et Garonne mais aux Arques dans le Lot, les cendriers du paquebot Normandie ne sont pas siglés CGT en référence au syndicat mais à la Compagnie Générale Transatlantique – une galerie de portraits d'artistes effervescente !


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Des Brunhoff, l'histoire a surtout retenu deux noms : celui de Jean, le génial créateur de Babar dans les années 1930, et celui de son fils, Laurent, qui fera du roi des éléphants un des personnages les plus célèbres de la littérature enfantine.
Si Jean se tenait hors du tumulte du monde, il en allait tout autrement pour les autres membres d'une famille qui a marqué son temps. Son frère Michel et son beau-frère Lucien Vogel furent à la pointe dans la presse, l'édition, la mode, la photographie ou encore l'art moderne. Ces éditeurs de génie ont créé les premières revues de mode au croisement de tous les arts : La Gazette du bon ton, le Jardin des modes, Vogue – dont Cosette, l'épouse de Lucien, sera la première rédactrice en chef – mais aussi Vu, l'illustre magazine de photoreportage, le premier à publier des photographies de camps de concentration. Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Lee Miller, Salvador Dalí, Robert Capa, Jean Cocteau et tant d'autres ont tous participé, à un moment de leur carrière, à ces revues.
Innovants dans les arts, les Brunhoff furent aux avant-postes de la lutte contre le fascisme durant toute la tragédie européenne, à l'image de Marie-Claude Vogel, future Vaillant-Couturier, héroïne bouleversante de la Résistance. de la Belle Époque jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la famille de Babar a traversé les tempêtes avec le panache des grands explorateurs de notre temps.
Pour écrire la saga inouïe de cette famille de talent, Yseult Williams a eu accès à des archives familiales inédites et s'est entretenue notamment avec Marion de Brunhoff, la fille de Michel, avec Mathieu, le fils de Jean, et avec Thomas Ginsburger, le fils de Marie-Claude Vaillant-Couturier.
Ht Kobo et lu 007. J'ai aimé découvrir les créateurs derrière Babar tant aimé. J'ai appris beaucoup de choses sur la guerre, l'univers de la presse et de la mode entre les deux guerres. le livre est foisonnant. Un peu trop à mon goût. L'autrice mêle un peu tout. Cite les personnages par leur prénom, elle les connait par son travail de doc, on le suppose, mais j'ai souffert de mélanger et ne pas mieux situer les personnages. Trop de coq à l'âne. Il aurait fallu un solide arbre généalogique et index au début du livre. J'ai appris aussi sur Marie-Claude de Brunhoff, épouse Vaillant Couturier, le plus beau portrait du livre je trouve. le futile (fashion) se mêle au fatal (guerre, camps de concentration). J'ai appris que la trame initiale et les persos de Babar sont de Cécile, l'épouse de Jean, grand poète dégingadé, artiste pur, maladissime. Ça m'a passionnée cet envers du décor. J'en aurais voulu plus. Et moins de détails sur les déboires de Vogue et Jardins des Modes. Impression d'un livre mosaïque. Fourre tout d'archives. Moyennement écrit. Parfois répétitif. 12/20.
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Bonjour les lecteurs….

Quand on vous dit Brunhoff, vous pensez à Jean.
Jean Brunhoff, le papa de "Babar, le roi des éléphants" qui a enchanté notre enfance.

Et Bien ce n'est pas que cela, Les Brunhoff sont une famille tentaculaire où Jean n'a joué hélas qu'un petit rôle vu sa disparition prématurée des suites d'une tuberculose.
Cette famille avant-gardiste a eu un destin incroyable.
Yseult Williams a récolté les souvenirs de Marion de Brunhoff, un des derniers témoins des années de gloire.
Le clan s'est spécialisée dans la presse, l'édition et la mode.
Ils vont en effet créer plusieurs revues consacrées à la mode mais aussi aux arts.
" La gazette du bon ton", " le jardin des modes", " Vogue" et " Vu" (premier magazine de photos reportages), tous sont sortis de leur imagination entre les deux guerres et ont contribué à leur gloire.
Ils ont fréquenté les plus grands qui ont participés à l'élaboration de leurs revues. Apollinaire, Picasso, Dali, Cocteau, ... fréquentaient leur maison.
Dior, Coco, Poiret et d'autres présentaient leurs collections dans les revues des Brunhoff.
Mais il n'y a pas eu que la mode et ses frivolités.
Ils furent des luttes anti fascistes et une d'entre eux entra même en résistance. Elle sera arrêtée, internée et comparaitra u procès de Nuremberg. Un autre sera fusillé.

Tourbillon qui nous plonge dans les années folles… les années d'entre deux guerres. Après plus rien n'a été pareil.
Remarquable travail d'Yseult Williams qui s'est appuyée sur les témoignages des survivants et descendants de cette époque de folies.

De cette famille quasiment tombée dans l'oubli, il ne reste que "Babar" et ses merveilleux albums. le flambeau ayant été repris à la mort de Jean par son fils Laurent qui n'était à l'époque qu'un adolescent de 13 ans.

A conseiller pour tous ceux qui aiment cette époque où tout (ou presque) était permis.
Epoque où rien n'était impossible pour autant que l'on ait un peu d'audace.
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