A l’égard des ouvrages de sculpture exécutés dans l'ancien style, je ne rapporterai que ceux que j'ai pu voir et examiner moi-même, ainsi que je l’ai presque toujours fait pour les autres productions de l’art. J’ai remarqué qu’il en est ordinairement du dessin d'une antique, comme du récit d'un fait : à mesure qu’il passe par différentes bouches, il éprouve toujours quelque altération.
L’ancien style est celui qui dura jusqu’à Phidias. Ce génie supérieur, secondé par les artistes ses contemporains , sut imprimer à l'art cette majesté imposante dont il était susceptible. Je donnerai au style du siècle de Phidias, le nom de grand, de sublime. Depuis Praxitèle jusqu’à Lysippe et Apelle, l'art acquit plus de grâce, plus d'élégance; je nommerai ce style, le beau, le gracieux. Quelque tems après ces artistes et les disciples de leur école, l'art commença à décliner sous leurs imitateurs ; je désignerai ce style par celui d’imitation. Enfin, l'art, déjà sur son déclin, arriva insensiblement à son entière décadence.