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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est malheureux, mais il est fort probable que chacun et chacune d'entre nous ait fait, au moins une fois dans sa vie, l'expérience d'un.e médecin maltraitant. Ce livre se veut être une synthèse de ce mal semble-t-il typiquement français, et cherche à en déterminer les causes profondes : formation centrée sur le traitement et non le soin, culture élitiste, institutions rigides et inadaptées...
Les anecdotes - beaucoup font froid dans le dos - sont nombreuses, et tous les aspects du problème sont évoqués. La dimension fondamentalement sexiste du rapport de la médecine aux patientes est ainsi bien vue, et de nombreux conseils pratiques sont prodigués tout au long de l'ouvrage.
Toutefois, une succession d'exemples, aussi parlants soient-ils, ne remplacera jamais une analyse systémique - trop peu de chiffres sont donnés, trop peu de sources sont citées -, et la propension de l'auteur à l'auto-satisfaction achèvent de convaincre le lecteur ou la lectrice qu'il y aurait eu, finalement, matière à faire quelque chose de plus ambitieux.
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Il est très difficile de partager sur ce livre. Nous avons tous fait l'expérience d'une maltraitance médicale qu'elle soit voulue ou non.

L'auteur nous informe sur une spécialité qu'il connaît et pratique : la gynécologie. le domaine des femmes. Mais aussi sur la psychiatrie, les soins de fin de vie, la gériatrie, la médecine en général.

Le système français donne le pouvoir aux médecins ; savez-vous que votre médecin traitant déclaré peut être un spécialiste et non un médecin généraliste ?

Votre déclaration est faite auprès de la cpam et vous dépendez maintenant du bon vouloir de ce médecin. S'il ne vous coupe pas la parole quand vous exposerez votre souffrance, c'est un bon médecin et c'est rare. Savez-vous que quand on vous laisse la parole sans vous interrompre, en moins de deux minutes, votre cas sera exposé ? Alors qu'après maintes questions, interruptions, à force de reprendre à chaque fois un récit déjà difficile, il sera remis en cause par le praticien : c'est dans votre tête.

Dans votre dossier il y aura les comptes rendus médicaux mais aussi des réflexions personnelles du médecin : est venu avec son mari/sa femme/sa mère/sa fille. Il faut savoir qu'un médecin a horreur de voir son patient accompagné. Il se sent déjà en faute, il doit justifier et garder pour lui toutes ces petites phrases assassines qui démontent un malade. Il propose un parcours de soins tenant compte des visiteurs de laboratoires qu'il a reçus.

Si vous osez vous rebeller, il sera noté dans ce fameux dossier : est agressif.

Parfois des annotations sur votre vie personnelle et intime.

Vous comprenez la rétention de votre dossier médical quand vous le demandez ? Votre dossier vous appartient selon la loi. Seulement en théorie.

Vous n'avez pas le droit d'arriver en retard alors que le médecin ne se gêne pas.

Il est temps de dire non et stop, de remettre un médecin à sa place, de refuser des examens coûteux et inutiles la plupart du temps. Il est temps de refuser une opération, de demander des précisions, des explications.

Nous sommes tellement conditionnés par ce système médical que la description des faits de cet auteur et médecin ne nous surprend pas, c'est une évidence !

J'ai vécu cette maltraitance pendant des années. Il y a deux ans, une gynécologue bretonne a jeté son spéculum qu'elle n'arrivait pas à installer car énervée, il est passé à deux centimètres de mon visage. Passant sa rage sur mon corps l'examen a été très douloureux, les propos désagréables et aucun soin proposé. Quelques semaines plus tard j'ai frôlé la catastrophe. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

J'avais acheté ce livre aussi pour ma fille qui souffre de deux pathologies graves. Je ne lui donnerai pas. Je n'en parlerai pas ou plus. Il sera rangé dans ma bibliothèque dans la rangée du fond. J'ai eu le tort de l'accompagner chez le spécialiste et chez son médecin traitant étant alertée par son état. C'était dans sa tête, elle n'avait rien ou presque et les deux médecins hommes qui regardaient plus ma fille dans les seins qu'ailleurs étaient presque moqueurs et cyniques la détruisant un peu plus. Il a fallu du temps, faire des recherches pour trouver des médecins bienveillants. le diagnostic est tombé : deux pathologies graves. Sa souffrance est réelle, une première opération nécessaire et utile est programmée.

Mais de toute façon, le rôle du médecin est de soulager quelque soit la souffrance. Et c'est toute la démonstration de l'auteur dans ce livre.
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Un livre nécessaire, qui devrait être lu par tous les jeunes qui envisagent de s'engager dans des études médicales. L'auteur démontre clairement comment le système de formation des médecins français les conduit souvent à la maltraitance, à la déshumanisation des patients qui ne deviennent plus que pathologies et/ou organes pour les spécialistes. Espérons que les réformes en cours sur la formation apporte un vrai changement !
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Avec Les Brutes en blanc, Martin Winckler dresse un panorama assez complet de ce qu'il entend par « maltraitance médicale », et propose une analyse des causes pouvant expliquer l'attitude de certains soignants. Je conçois que cet ouvrage puisse être agaçant pour un lecteur relevant du milieu médical. Les médecins y sont décrits sous un jour particulièrement défavorable. Seulement… pourquoi ce discours résonne-t-il autant ? On pourrait donner tort à l'auteur de décrire la plupart de ses collègues comme ayant très peu d'ouverture d'esprit – mais que penser des médecins qui appliquent des protocoles sans trop se soucier des patients ? Il y a bien des médecins qui acceptent la partialité de leurs connaissances, qui continuent à s'informer, se former, lire les articles scientifiques de leurs spécialités, et acceptent d'écouter leurs patients et adapter les traitements… Je pense que tout un chacun a malheureusement fait l'expérience, pour soi-même ou pour un proche, de la rareté de tels spécialistes. Ce livre m'a paru très instructif, ne serait-ce que pour me donner des clés de compréhension de situations (mal) vécues, Et engager une réflexion pour anticiper des situations qui risquent malheureusement de recommencer.
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Tout patient devrait pouvoir attendre de son médecin généraliste ou de son spécialiste écoute, bienveillance, empathie et compassion. Ces professionnels ne sont-ils pas là pour soigner, conseiller et accompagner le patient sur la route du retour à la santé ? Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Nombre de praticiens se permettent d'être distants, cassants, maltraitants, autoritaires quand ce n'est pas carrément violents voire discriminants. Des examens inutiles, des actes intrusifs (toucher rectal ou vaginal et autres contre la volonté du ou de la malade relevant du viol), des refus de prescription et autres chimiothérapies ou actes opératoires imposés. Les brutalités sont innombrables. Ce livre en décrit un certain nombre. le constat est préoccupant, alarmant, surtout quand on découvre que ces pratiques sont assez spécifiques à notre pays et que tout le système de santé repose sur des luttes de pouvoir, un système de caste agrippé à ses prérogatives sans oublier des collusions inexcusables avec big pharma, les tout-puissants lobbys pharmaceutiques qui influent de mille manières sur les prescriptions médicales. Tout semble à revoir dans notre système de santé depuis la formation élitiste et discriminante jusqu'à l'installation en solitaire ou en cabinet de groupe en ville ou à la campagne, en CHU ou en clinique privée.
« Les brutes en blanc » est un essai sérieux, documenté et reposant sur l'expérience de l'auteur et sur un grand nombre de témoignages, souvent féminins. Les femmes, ayant affaire aux gynécologues, sont encore plus victimes de ces mauvais traitements que les hommes. En lisant un tel livre, le dégoût monte aux lèvres et la révolte gagne le coeur très vite. Nul ne pourra dire qu'il ne savait pas. Et personne ensuite ne pourra se retrouver démuni face à ce phénomène. En effet, dans le dernier chapitre, certainement le plus important du livre, Martin Winckler donne onze très judicieux conseils pour détecter et rejeter toute tentative de maltraitance du praticien, puis il liste tout ce qui peut être inacceptable de la part d'un médecin et enfin, il expose toute la marche à suivre si le patient est malgré tout victime de violences verbales ou psychologiques, d'attouchements et autres. Ne pas hésiter à porter plainte au pénal et non auprès du Conseil de l'Ordre qui cherche systématiquement à couvrir les médecins quoi qu'ils aient fait. Exiger des gendarmes ou des fonctionnaires de police un véritable dépôt de plainte. Ne pas se contenter d'une main courante aussitôt classée. Si c'est le cas, porter plainte auprès d'un juge d'instruction, se rapprocher d'autres victimes à travers les blogs ou les réseaux sociaux, etc. La liste est longue et le livre d'une absolue et salutaire utilité.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Martin Winckler fait un gros distingo entre soignant et docteur. Et il a bien raison ! Il rappelle ce que devrait être le métier de soignant, quelque soit sa spécialité.
Contrairement à d'autres ressentis (j'ai lu quelques billets) , je ne trouve pas qu'il fasse un amalgame: ces médecins, tous les mêmes, arrogants, méprisants, sûrs de leur savoir, appelez moi docteur, car je suis votre supérieur...que nenni !
Et même bien au contraire ! Des soignants à l'écoute, compétents et bienveillants, il y en a beaucoup !
Il met juste le doigt là où ça fait mal ... Et oui, parmi les médecins, il y a des sacrés connards!
Comme partout, sans aucun doute!
Sauf que.... c'est justement là où il ne devrait pas y en avoir!
A mon âge, avec toutes les pathologies que je trimballe, j'ai consulté de nombreux docteurs, spécialistes, doctes et spéciaux !! Et je confirme, les gynécologues que j'ai vu.e.s, hommes ou femmes, n'ont pas toujours été sympas... Deux se sont distingués par leur écoute et leur douceur.. c'est peu... J'ai aussi consulté plusieurs gastro-entérologues, deux parmi eux avaient bien choisi leur métier : ils étaient de véritables trous du cul.... Quant aux autres spécialisés, j'avoue que je n'ai jamais trouvé quelqu'un de sympa , au point de pouvoir me livrer sans aucune appréhension.
Il a un peu raison Martin, ils aiment bien se la jouer supérieurs ces messieurs-dames de la faculté de médecine, pas tous, pas tous, mais faudrait quand même pas trop les pousser...la plupart pense avoir LA connaissance, alors que nous autres, pauvres hères du peuple, on n'y connait rien , on ne sait pas prendre soin de notre corps, d'aucune partie de notre corps...
Si je suis réellement objective, je dirais que les généralistes, en majorité, sont plus soignants, plus proches, plus humains.
On peut même s'en faire des copains!
Winckler explique parfaitement le pourquoi du comment, et la genèse de la médecine ne peut que lui donner raison, en France, puisqu'il en parle, on a fabriqué des Diafoirus, on a brûlé les femmes soignantes, les traitant de sorcières pour les évincer du circuit. Il reste encore un peu de cet esprit carabin, détestable et immonde, encore un peu...
Aujourd'hui quand un médecin est maltraitant, les femmes( ce sont elles les plus malmenées, avec les pauvres et les autres minorités) ne se laissent plus faire, un peu grâce à lui, Martin, médecin féministe s'il en est.
Je me demande s'il m'accepterait comme nouvelle patiente....?
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Un livre qui dessine le triste portrait d'une partie de la médecine.
En tant que future médecin mais aussi que patiente, nous sommes tous confrontés un jour à une indélicatesse, une blessure pouvant mener jusqu'au traumatisme !
Un livre frappant de vérités, qui me permette de remettre l'exercice de la médecine en perspective pour se rappeler du serment que nous faisons "Primum non nocere" !
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Auteur de plusieurs romans ayant pour thème la pratique médicale (que je n'ai pas lus mais je vais m'y mettre !) Martin Winckler nous propose ici un long essai qui développe plusieurs thématiques déjà abordées dans ses fictions. Il s'intéresse en particulier au phénomène de la maltraitance exercée par les médecins sur les patients, le personnel soignant et même entre eux. Comme disait l'autre, "mais pourquoi sont-ils aussi méchants ?"

Dans une première partie, il pose la définition du verbe "soigner", qui correspond à prendre soin : d'une personne, et non d'un corps. Par opposition à "traiter", qui consiste à administrer un traitement, et guérir, un action que seule le patient peut mener à son terme.
Ensuite, vient la définition de la maltraitance médicale proprement dite, exemples à l'appui. Il y en a pour tous les goûts : humiliations, discrimination, infantilisation, injonctions moralisatrices, viol, manipulation... toutes les formes de violence physique, morale et psychologique sont au rendez-vous.

Winckler décortique l'organisation du système médical et de la formation pour expliquer ces dérives, les mettant en regard de pratiques plus saines dans les pays anglosaxons. le mandarinat, l'esprit de caste, la formation par la terreur, l'absence d'accompagnement psychologique et l'obligation de reproduire sans réfléchir les gestes de leurs aînés aboutissent pour les jeunes médecins en formation à un véritable lavage de cerveau qui les prive de toute empathie, libre-arbitre et capacité à penser par eux-mêmes.
On se dit en lisant tout cela qu'il n'a pas dû se faire que des amis ; d'ailleurs la dernière partie est consacrée à ce que l'on peut faire contre la maltraitance médicale. Outre porter plainte, la recette est toujours la même, simple et efficace : "on se lève et on se casse".

Un livre pour les personnes qui se sentent angoissées dès qu'elles mettent le pied dans une salle d'attente sans savoir pourquoi, qui se croient irrationnelles quand elles changent 3 fois de praticiens "sans raison" ou les choisissent sur des critères apparemment absurdes, qui ont déjà renoncé à retourner voir un spécialiste à cause d'une phrase anodine qu'il avait prononcée. Non, vous n'êtes pas dingues. Et après avoir lu ce livre, votre vie sera meilleure.
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Martin Winckler rappelle ici quelle est l'éthique d'un médecin, nous aidant ainsi à mieux nous positionner et à rester le plus possible maître de notre corps et de notre santé,
Il révèle les maltraitances commises par certains soignants, des plus graves aux plus insidieuses (qui m'évoquent les ‘douces violences' dans le milieu de la petite enfance)
Son propos peut déranger des lecteurs qui y voient un manque d'objectivité… un texte résonne toujours différemment d'une personne à l'autre !
Pour ma part l'auteur m'a semblé très objectif, et j'ai d'ailleurs apprécié qu'il évoque régulièrement au fil des pages la grande majorité des soignants qui font un travail remarquable.
Reste que pour que les dérives cessent, il faut des courageux qui les dénoncent,
merci à Martin Winckler de le faire avec autant d'intelligence et d'humanité.
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Ce documentaire date un peu mais il reste terriblement d'actualité malgré tout.
Je suis (et j'ai toujours été) gênée par le coté démago de Winckler, mais je suis malgré tout convaincue que son analyse est fouillée et réaliste !
Je suis admirative de la toute dernière partie dans laquelle il expose clairement ce qu'il faut faire si on a subi de la maltraitance médicale.
Je pense que c'est un livre à lire !
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