Vous vous sentez discrédité, mis à l'écart; vous avez l'impression que c'est irréversible et vous vous laissez aller, alors que la vie, en réalité, est toute puissante et que le lendemain matin, la semaine suivante, ou bien, pour ceux qui sont patients, un an, deux ans après, les pièces du puzzle changent de place. C'est mon tempérament. (François Mitterrand)
La mémoire travaille toujours obscurément à replâtrer les débris du passé qui ne s'accorde plus avec ce que l'on est devenu
Mais les morts, les vrais morts qui se confondent avec les souvenirs politiques, tristes ou joyeux, hantent aussi la jeunesse de François Mitterrand. Mort de l'oncle Robert qu'il n'a pas connu mais dont Eugénie n'a cessé de porter le deuil sa vie durant. Mort en 1931 de cette grand-mère Eugénie, dont il était le petit-fils préféré et qu'elle a appelé à son lit d'agonisante: "Je garde le privilège d'un amour véritable". Mort de sa chère mère en 1936. mort du grand-père Jules la même année. Dix ans plus tard, mort du père... "Je me disais qu'il fallait être, dans la vie, fidèle aux morts". Mitterrand ou l'homme qui médite sur les tombes et qui sera toujours hanté par le grand mystère de la mort.
Une biographie très réussie, assez neutre et détaillée à souhait. L'auteur a pu prendre un recul intéressant qui fait entrer F.Mitterrand dans le cercle des personnages historiques.
Toutefois, il s'est découvert non seulement une vocation, mais une ambition : le pouvoir l'aspire, le pouvoir l'attend.