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Critique de kielosa


Je tiens à remercier l'équipe de HarperCollins France et Babelio pour l'aimable envoi de cette "épreuve non corrigée" de "Corruption" paru dans la collection "Noir" de cet éditeur. Cela me permet de faire connaissance avec Don Winslow, dont j'avoue n'avoir encore rien lu. Il est vrai que je me méfie un peu des thrillers américains, lancés avec beaucoup de pub sur le marché et dans lesquels des explications savantes sur toutes sortes d'armes et des récits d' actions de pure violence remplacent souvent l'aspect psychologique de leurs personnages, si cher aux auteurs de thrillers européens et surtout scandinaves.

Vu le succès croissant de cet auteur et les commentaires parfois dithyrambiques d'autres auteurs, comme James Ellroy, Stephen King, Linwood Barclay etc. ainsi que des critiques professionnels, je lui ai accordé le bénéfice du doute et je ne le regrette pas, en dépit des 575 pages.

Comme l'ouvrage compte déjà une dizaine de critiques sur Babelio et plus particulièrement celle de mon amie Kirzy/Marie-Laure, qui est exemplaire et à laquelle je vous renvoie, je ne vais pas synthétiser l'intrigue policière mais me limiter à quelques observations et remarques.

Selon l'auteur, à la première page de son roman, le NYPD (New York City Police Department - prononcez : "ènweipiedie") compte "38.000 types en uniforme bleu". Selon des statistiques officielles de début d'année leur nombre serait, en fait, de 55.304 ! Ce n'est pas bien important, mais curieux. Est-ce que la différence s'explique par une augmentation considérable des effectifs en un an (2017, parution du livre) ou est-ce que 17.000 bonshommes ne portent pas d'uniforme et ne sortent guère de leur bureau pour chasser les criminels ? En tout cas, pour une population de 8,623 millions d'habitants, cela fait un beau paquet. Les derniers chiffres de densité policière disponibles par 100.000 habitants donnent : 356 pour la France, 338 pour mon pays et 220 pour la Suisse. Les records viennent de la Serbie 631 et la Russie 546 d'un côté et de la Chine à l'autre extrême, seulement 121 ! Pour New York cela revient donc au score éloquent de 641,3.

Lorsque j'étais adolescent, à cause de mes lectures, New York et avant tout les secteurs de Harlem et de Brooklyn me paraissaient les endroits les plus dangereux du globe. Des romans comme "The Compound" (= l'enceinte) de William Gale et d'autres écrivains dont j'ai, hélas, oublié le nom. Un livre plus récent (de 2004) et intéressant est sans doute "Street Justice : A History of Police Violence in New York City" de Marilyn S. Johnson.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et, selon Winslow, grâce à Rudy Giuliani, maire de 1994 à 2001, la situation se serait sensiblement améliorée, malgré l'abondance de drogues et d'armes. C'est sûr que le Pakistan et le Yémen par exemple sont aujourd'hui des "hot spots" autrement redoutables.

Don Winslow a évidemment 100% raison lorsqu'il note que : "Les armes et la drogue sont les éléments de base de la criminalité américaine" (page 59) et un peu plus loin "Imaginez Amazon version héroïne". Pour ce qui est des armes, les États-Unis sont particulièrement gâtés de compter parmi leurs nombreuses associations humanitaires la NRA, la "National Rifle Association" , une association qui défend le libre commerce des armes à feu, et qui grâce à énormément de sous pèse scandaleusement lourd sur la politique américaine. Je ne vais pas m'énerver de nouveau sur la NRA et me limiter à rappeler tout simplement mon billet virulent du 10 mars 2018 à propos de l'ouvrage débile de la sexy coryphée de la NRA, Dana Loesch : "Hands Off My Gun !" ou ne touchez pas à mon arme, un monument de bêtises !

L'auteur dans le chapitre du début "Le dernier homme au monde" explique que l'inspecteur-chef Denis "Denny" Malone, le héros de cette saga et le véritable maître de la "Force" (titre anglais) de police du Nord Manhattan en sait tellement long sur la face cachée des procureurs, juges, politiciens et "milliardaires de l'immobilier" (sic !) qu'il pourrait les dénoncer pour toutes sortes de méfaits. C'est dommage qu'il s'agisse d'un roman et que nous ne pourrons pas lire prochainement dans nos quotidiens l'entête : "Le chef de police new-yorkais Malone met officiellement Donald Trump en accusation pour malversations graves et répétées !"

Je me rends compte que je suis en train de rêver et de m'éloigner de l'ouvrage de Don Winslow, qui a écrit une belle histoire de suspense. Pour avoir confirmation de ses talents, il me faudrait lire un autre livre de lui. J'hésite entre "La griffe du chien", "Cartel" ou "Savages". Il y a parmi vous certainement des grands amateurs de Winslow qui pourront éclairer ma lanterne.

Pour ce policier-ci, je souscris entièrement aux conclusions pertinentes de Kirzy/Marie-Laure.
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