Corruption

Peut-on parler de code d'honneur lorsque l'on est flic ripou, dealer, voleur, meurtrier ? C'est la question majeure que l'on peut se poser après la lecture de ce nouveau pavé talentueux de Don Winslow.
Ripou soit mais d'abord flic. Dealer parfois mais à condition que la drogue soit commercée hors de son territoire d'influence. Voleur sûrement mais de leurs ennemis héréditaires, pour mettre la famille à l'abri, pour que les enfants puissent faire des études supérieures. Enfin meurtrier peut-être, quand au départ on n'était qu'un justicier soucieux de la loi. Ou que l'on pense sauver sa peau, que l'on revendique la légitime défense. Puis quand on s'est aperçu que celui qui est en face de vous n'est qu'un tueur d'enfants alors on n'hésite vraiment plus.
Ce flic d'origine irlandaise soucieux de la morale à ses débuts avant d'installer peu à peu la sienne, a franchi la ligne - la mauvaise - comme son père avant lui, comme ses potes coéquipiers d'origine italienne ou afro-américaine. Ils sont trois formant la Force, une unité d'élite de la grande pomme et plus spécifiquement de Manhattan North. Là où ils règnent en maîtres du territoire comme les sheriffs du Far West moins de deux siècles plus tôt. Ils étaient quatre auparavant avant la mort de Billy O. Ils ont des concurrents parmi leurs collègues, des ennemis partout mais aussi des « relations » parmi les mafieux, les gangs new-yorkais, les trafiquants de drogue et d'armes. Ils ont le respect de la majorité de la communauté. Ils mènent de temps à autre grande vie avec pour certains, des maîtresses, tout en étant (soi-disant) parfaits maris et pères aimants. Ils sont comme frères, unis comme les doigts de la main, mais qui vont se les salir et même s'y brûler car à force de jouer avec le feu…
Avec ce roman, dans la lignée de ses précédents et bientôt distillé en série, Don Winslow réalise une nouvelle prouesse. Mûri pendant une vingtaine d'années, il a dû lire et récupérer nombre d'aventures et d'anecdotes relatives à la police new-yorkaise. Ses « héros », Malone, Russo, Montague, même si le terme paraît galvaudé, respirent l'authenticité. Même le parler, les insultes, les images sentent la vérité sans fard avec un style, direct, sans fioritures. Il nous traîne dans les bas-fonds, dans les nuits de la « ville qui ne dort jamais ».
A force d'escalade dans la violence, Malone le ripou va tomber dans un piège tendu par le FBI et devenir Malone le mouchard. Mais suffisamment intelligent, connaissant tous les ramifications et les complicités entre les pouvoirs, politiques, juridiques, policiers et la grande truanderie new-yorkaise, il espère sans tirer sans trop de dommages. Seulement son propre code d'honneur va le rattraper. Il ne peut échapper à son destin ni à cette étiquette de damné pour tous ceux qu'il a aimé puis balancé…

Un polar noir, un vrai, un violent, un palpitant, plein de ce qui fait les succès du genre.
Disons le tout de suite: Malone n'est pas un type bien. Oui, il l'a sans doute été. Il était un jeune flic plein d'illusions, désireux de protéger les citoyens et de mettre les méchants au trou. Et puis il a fait un pas de côté, et puis un autre un autre...jusqu'à en être là, un flic ripoux qui touche de l'argent de la mafia, qui rackette des dealers et rosse des suspects. Mais il se considère toujours comme un flic, et s'il est prêt à faire des faux témoignages, c'est pour mettre des trafiquants de drogue à l'ombre, s'il est prêt à mentir, à tricher, à franchir une à une les lignes qu'il avait juré ne jamais franchir, c'est toujours pour une bonne raison, selon lui.
Malone est un hypocrite, avec des écailles dans les yeux, mais on ne peut s'empêcher d'avoir un chouïa de peine pour lui. C'est un salaud, oui, mais un salaud qui cherche à protéger les plus faibles, qui s'y prend sans doute mal, qui jure de protéger ses frères jusqu'au moment où il doit choisir entre lui et eux, qui casse le bras d'un type qui frappe un gosse, mais ne peut résister à l'argent facile de 50 kgs d'une drogue pure...
Malone est pourri, comme la ville qu'il adore, et c'est violent, noir, jouissif, triste à en chialer et plein de tension, raciale, sociale, tout ce que vous voulez.
Un vrai polar.

Encore une fois, Don Winslow montre un talent de conteur incroyable. Avec sa plume cinématographique, il nous plonge dans un roman noir ample et complexe, que l'on sent bien documenté. Mafia, police, FBI, tout est là, les dialogues sont rythmés, la narration efficace.
Pas de longueurs même si c'est encore un bon pavé, j'ai pris plaisir à retrouver l'auteur du monumental "Cartel", que j'avais tant aimé. On retrouve ici la même exigence d'écriture, le même souffle. On a envie de voir ces pages portées à l'écran.
Merci pour cette Masse Critique privilégiée, et longue vie à ce roman !

Magique. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit si je devais définir la plume de Don Winslow. En quelques lignes à peine j'ai été en totale immersion dans le récit, en immersion dans l'équipe de la Task Force. J'ai eu l'impression de patrouiller avec eux dans les rues de Manhattan, de partager leurs (nombreux) succès, mais aussi leurs (rares) échecs. de faire partie intégrante de cette équipe qui pourrait quasiment se définir comme une Fraternité, dans le sens le plus noble du terme, vu la force des liens qui unissent ces hommes.

Denny Malone était bien le dernier homme au monde que l'on pouvait s'attendre à voir finir dans une cellule du Metropolitan Correctional Center, sur Park Row.
Vous auriez dit le maire, le président des États-Unis, le pape… Les habitants de New York auraient parié qu'ils les verraient derrière les barreaux avant l'inspecteur-chef Dennis John Malone.
Un héros de la police.
Le fils d'un héros.
Un vétéran de l'unité d'élite du NYPD.
La Manhattan North Special Task Force.
Et, surtout, un type qui savait où étaient cachés tous les squelettes, car il en avait lui-même enterré la moitié.

Ainsi commence Corruption, le dernier roman de Don Winslow. Comment Malone s'est-il retrouvé dans une prison fédérale ? Quels sont les enjeux ? Qui tire les ficelles ? C'est que nous allons découvrir au fil des chapitres suivants.

Rarement dans un roman j'ai croisé un type aussi charismatique que Denny Malone, et pourtant le gars n'est pas un saint, loin s'en faut ! S'il franchit parfois (souvent ?) la ligne jaune, ce n'est pas uniquement pour satisfaire les ambitions de ses supérieurs ; après tout c'est lui et son équipe qui patrouillent dans les rues et n'hésitent pas à mettre les mains dans le cambouis tandis que des ronds de cuir attendent des résultats, le cul vautré dans de confortables bureaux. Alors, pourquoi ne pas en tirer quelques profits quand l'occasion se présente ?

Il a fallu du temps, du forcing et de l'influence, mais la Manhattan North Special Task Force a vu le jour.
Sa mission est simple : reprendre possession des rues.
Malone en connaît la devise cachée : on se fout de ce que vous faites, et de comment vous le faites (du moment que ça ne se retrouve pas dans les journaux), mais empêchez les animaux de sortir de leurs cages.

C'est ainsi que les illusions s'envolent, pas après pas Malone et son équipe franchissent la ligne de démarcation, chaque pas les éloigne davantage du droit chemin… Alors oui on est bel et bien en présence de flics corrompus, des ripoux, mais des ripoux que l'on ne peut s'empêcher de comprendre, voire même d'approuver. Comme le dit fort justement l'accroche du bouquin en quatrième de couv' : « Quand tout le système est pourri, autant jouer selon ses propres règles« .

L'écriture de Don Winslow est pour beaucoup dans cette profonde empathie que l'on ressent pour ses personnages, et tout particulièrement pour Malone. Bien qu'écrit à la troisième personne, l'auteur nous place dans la tête de son héros, nous invitant même à partager ses impressions à chaud.

Et en matière de coups de chaud, Malone va avoir le droit à la totale. Au fil des chapitres il accumule les coups durs et s'empêtre dans un sac de noeuds de plus en plus inextricable. On se demande comment il va se dépêtrer de ce merdier, parce que oui, on a envie qu'il s'en sorte et pas seulement lui, ses équipiers aussi.

Dans un polar « classique » on aurait tendance à prendre parti pour les agents du FBI qui traquent les flics corrompus, ici on a plutôt envie de les considérer comme les derniers des enfoirés. Il faut dire que la corruption est présente à tous les niveaux dans ce bouquin, du coup les flics de la Task Force ne sont sans doute pas les pires.

Don Winslow signe un polar très noir, mais cela ne l'empêche pas de placer çà et là quelques touches d'humour ; l'ensemble est parfaitement dosé.

Un énorme coup de coeur pour ce roman et une magistrale claque dans la gueule.
Lien : https://amnezik666.wordpress..

Avec son unité de police surnommée la Force, Denny Malone fait régner la loi sur les quartiers de New-York dont il a la charge. Faut juste pas être trop regardant sur les méthodes employées... la ligne rouge, cela fait longtemps que Malone l'a franchie. Et voilà que pour un écart (un de plus...), le FBI lui tombe dessus, et l'oblige à devenir un mouchard, y compris envers ses propres collègues flics. le voici pris dans un terrible engrenage ...

Don Winslow signe ici un très grand roman noir sur une ville gangrenée par la corruption, qui touche tous les domaines (politique, judiciaire, policier,...). L'écriture est sèche, dépouillée, au scalpel. Au milieu de tout cela, un personnage fort, Malone, qui possède une certaine conception de la justice et un code de l'honneur, mais aussi des relations dans tous les milieux, ce qui le rend dangereux. Car tout le monde a des secrets et des affaires à préserver...

Gros coup de coeur pour ce polar d'un auteur que je ne connaissais pas. Pourtant ça n'a pas été le coup de foudre au debut: les 200 premières pages servent à établir à quel point Denny Malone est le roi de Manhattan North, à quel point lui et ses coéquipiers sont corrompus et quelles méthodes ils emploient le tout dans un climat de tension avec la hiérarchie. Cette partie ne fait rien pour vous faire aimer la police, on ressent un peu d'ecoeurement devant toute cette violence, ces abus de pouvoir, cette corruption, cette auto justification, cette arrogance. Puis, cette première partie passée, survient l'arrestation de Malone et là ça déboule; s'enclenche un processus où Malone devra faire le choix entre son principe le plus sacré et la prison. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler trop de l'intrigue. Dans la deuxième partie on voit toute l'importance des 200 premières pages.

Dur, violent, dérangeant, décourageant par moments, ce roman ne m'a pas laissé indifférent et me laisse avec une question: quelle est la part de réalité et quelle est la part de fiction? Et une autre question: si ça se passe comme ça à New York, pourquoi pas ailleurs. Bien sûr il y a beaucoup d'exagération , après tout C'est un roman mais exagération mise à part, où est la vérité? Dans ce roman de Winslow il est aussi beaucoup question de racisme, de profilage, du tort que se font entre elles les minorités, de l'hypocrisie de certains activistes. On ne sait pas trop où se situe l'auteur sur ces questions.

En plus de l'aspect corruption des policiers il y a aussi la corruption de tout le système judiciaire et politique. Ce n'est pas une histoire qui vous fera aimer la police et la "justice" mais C'est passionnant,palpitant, drôle à certains moments mais jamais ennuyant.

Denny Malone, mon nouveau Vic Mackey ! Car on pense obligatoirement à « The Shield » en lisant ce roman de Don Wislow : un flic corrompu qui dirige une unité d'élite et qui va détourner une saisie de drogue pour lui et ses partenaires. Denny Malone, un flic charismatique mais corrompu, trempe dans un système où les intermédiaires sont nombreux : mafieux, politiciens, juges. Tout le monde profite du système jusqu'au jour où tout bascule pour Denny et commence alors un sale engrenage qui va l'entrainer vers sa perte. Car de toute façon, on le sait puisque le roman commence sur l'incarcération de Denny.
Comme pour Cartel ou La Griffe du chien on sent que Don Winslow connaît et maîtrise parfaitement son sujet, il s'est documenté et a rencontré beaucoup de monde dans sa préparation. du coup, on croit complétement à l'histoire de ce flic qui, de petites entorses au règlement en petites combines, va peu à peu, basculer et devenir ce contre quoi il lutte.
Lecture addictive, les rebondissements s'enchaînent et on voit le sol se dérober de plus en plus sous les pieds de Malone jusqu'au dénouement.

J' été dans ma période Don Winslow après avoir enchaîné :dernier verre à Manhattan, savages, les griffes du chien et cartel. Tous ces livres plus fort les uns que les autres. Don Winslow racontant si bien ses intrigues au plus proches de la réalité. Notemment dans le monde des narcos traficants. La référence du genre. Je fus par conséquent agréablement surpris d'apprendre (via babelio, pour le vote du livre de l'année ) que Don Winslow ait sorti un livre récemment. On reste dans le milieu de la police/justice/ dealer/minorités mais cette fois-ci côté est des U.S.A.
Ce livre est fidèle aux autres, la réalité est tellement proche dans ce roman, l'action si haletante, les lieux si bien décrits que l'on ne peux pas être déçu.
Une vrai plongée en immersion totale dans une unité d'élite de la police new-yorkaise au travers de son héros Danny Malone qui m'a bien vite fait oublié le Mexique et San-Diego de ses anciens romans.
Du grand Don Winslow, comme d'habitude ai-je envie de dire.
Encore merci à lui pour ce livre de haute facture.

Ce roman est une véritable plongée dans l'enfer des mafias, de la corruption, des flics véreux, des politiciens prêts à toute compromission, des problèmes racistes ...

Denny Malone est un flic d'élite qui fait régner sa propre loi dans Manhattan North, son territoire, où de façon pragmatique il laisse des truands agir dans tous les domaines du vice pour autant qu'ils ne franchissent pas une ligne blanche éthique qu'il s'est fixée.
Ce style de management suppose des accords tacites ou plus formels avec la pègre, qui vont d'un verre ou un sandwich consommé sans payer à des enveloppes parfois lourdes qui se partagent à tous les niveaux.
Avec les années, Denny Malone s'enfonce, sans vraiment en être conscient, dans son propre système mafieux jusqu'au jour où il se fait pincer par l'équivalent US de la police des polices qui veut laver plus blanc que blanc et faire tomber un maximum de têtes.
Denny Malone acceptera-t-il d'être une balance et de compromettre ses pairs?

Excellent roman ... hormis les 150 premières pages où j'ai trouvé la mise en place des personnages trop brouillonne ...

Question que je me pose: est-il possible que le système soit aussi corrompu que ce que Don Winslow, l'auteur, nous propose?

WOHW ! C'est le seul mot qui me vient à la bouche après avoir refermé ce Thriller ! ! !
Une histoire vraiment très très bien écrite, une plume qui donne envie de continuer, un suspens juste ce qu'il faut, et une intrigue qui vous prends aux tripes tellement fort qu'il est bien compliqué de lâcher le livre !
Franchement il y avait un moment que je n'avais pas lu un bouquin qui m'a autant plu.

Je le conseille vivement !