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3,59

sur 247 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous savez quoi ? Je viens de me faire un rail ! Un shoot littéraire plus précisément ! Un truc puissant, qui vous fait décoller de vos baskets aussi surement qu'une fusée Ariane vous envoie dans l'espace ! Et je plane encore au moment où je rédige ce billet de lecture !

Sauf que là, le dernier roman de Don Winslow, il ne vous expédie pas au nirvana, mais direct dans un univers complètement déjanté. Un monde ultra violent, où les flingues chantent comme des orgues de Staline, où les dollars coulent à torrent, où « l'herbe » a de telles vertus financières qu'elle vous transforme en écologiste radical, et où le passe-temps des tueurs des cartels consiste à jouer de la tronçonneuse et transformer « les gens en distributeur de bonbons Pez ».

Laguna Beach, sud de la Californie. Sexe, volley Ball, bière et dope. Ainsi se résume la vie d'un trio inséparable, voire fusionnel constitué de Ben, docteur en botanique et marketing, fils de parents psy, de Chon, ancien militaire des forces spéciales, qui lui ne se pose pas trop de questions. Au milieu, nous trouvons, Ophélia, O. , pour les intimes. Une bimbo moins bête qu'il n'y paraît, amoureuse de ses deux hommes. « Ben est sang chaud, Chon est métal froid, Ben a du coeur, Chon est indifférent, Ben fait l'amour, Chon baise. Elle les aime tous les deux. »

Nos trois compères vivent confortablement du commerce d'un cannabis haut de gamme que tout le monde s'arrache, l'Hydro, et qu'ils ont eux même mis au point. Cette activité ne leur pose aucun problème de conscience « La dope est censée être mauvaise, mais dans un monde mauvais, c'est bien, si vous saisissez le renversement de polarité morale du paradoxe. Chon voit dans les drogues la réponse rationnelle à la folie »…

Bien sûr ce succès commercial ne pouvait pas passer longtemps inaperçu, en particulier d'Elena Sanchez Lauter, patronne du puissant cartel de Baja qu'elle dirige d'une main de fer, et qui est bien décidée à faire main basse sur cette petite star-up à cash, pour étendre son empire et financer sa guerre contre les autres cartels mexicains. Elle dépêche donc sur place des hommes de mains en costard cravate pour négocier l'allégeance du trio.

Ben qui estime s'être assez amusé et avoir amassé suffisamment d'argent serait prêt à passer à autre chose et laisser la place libre au cartel, mais pas question de devenir leurs larbins ! Quant à Chon, « quand on laisse croire aux gens qu'on est faible, tôt ou tard, on se retrouve contraint de les tuer. ». Alors « Fuck You !».



Quelques temps plus tard, comme pour accuser réception de la réponse, une cassette vidéo arrive à Ben et Chon. Sur celle-ci apparaît O. assise sur une chaise, avec en arrière plan un homme une tronçonneuse à la main. Leur égérie a été kidnappée. La dolce Vita sous les sunlights californiens vient de prendre fin brutalement.

Dès lors les flingues sont de sortie et vont chanter leur partition sans fausse note.

Ce roman a tout pour plaire. Un rythme effréné, dans un style qui joue avec les règles de la syntaxe et rend l'écriture de l'auteur percutante et redoutablement efficace. Mais la force de Don Winslow n'est pas seulement dans la mise en forme de son texte, dans ces chapitres courts qui donnent cette impression débridée au roman, dans ces répliques qui claquent comme des coups de feu, mais aussi dans les portraits hors du commun qu'il dresse de ses personnages.

Des personnages plus complexes qu'il n'y parait de prime abord, et parfois même paradoxaux.

A l'image de Ben, producteur et vendeur d'hydro, mais surtout non-violent farouche qui réinvestie ses bénéfices dans des actions en faveur du Tiers Monde parce qu' « il a une conscience sociale ». Un Ben qui« s'efforce à tout crin d'être non violent et honnête, dans un business qui est violent et malhonnête ». Mais quand la violence devient nécessaire « c'est Chon qui fait son entrée ».

Des personnages prisonniers de leur histoire personnelle ou de leur quotidien, comme la « madròn » du cartel de Baja, obligé d'en prendre la tête et d'en assumer la violence, plus pour épargner son fils et par sens de l'honneur et de la famille , que par conviction ; ou bien encore comme Lado, son homme de main, qui les basses oeuvres exécutées redevient monsieur tout le monde et rentre à la maison pour le souper, et qui se glisse dans le lit conjugal car il faut bien « donner sa dose à bobonne ».

Rajoutez à cette histoire de feu et de sang une critique qui se lit en filigrane de cette société californienne cloisonnée, dont l'opulence se nourrit de la sueur et du sang des clandestins qui s'entassent dans des baraquements à l'ombre des grandes enseignes du luxe (« RQDM ;. Rien Que Des Mexicains. Bloc après bloc. Quand on entend de l'anglais, c'est le facteur qui parle tout seul ».). une société insouciante, superficielle, plus obnubilée par l'apparence et une pseudo quête spirituelle qu'à la misère qui l'entoure, et vous comprendrez que vous tenez entre les mains un roman remarquable. Un de ceux que l'on garde précieusement dans sa bibliothèque.

Et dire que je n'ai pas encore lu « La griffe du chien », le chef d'oeuvre de Don Winslow , je me dis que j'ai encore de sacrés moment de lecture qui m'attendent !



En attendant, je crois bien qu'entre temps j'ai développé une addiction à Don Winslow dont je ne veux surtout pas me sevrer !
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Une oeuvre complétement folle .
Un opéra de la violence mis en scéne par un orfévre .
La rencontre avec Oliver Stone ne peut qu'étre logique tellement ce livre de par sa violence et sa folie rappelle Tueurs nés .
Attention au choc, ici personne n'est gentil , il n'y a pas de héros , juste des étres tous plus fous les uns que les autres ...
Un jeu de massacre que Winslow prend un plaisir certain à mettre en scéne .
Les personnages sont parfaits , l'intrigue brillante
Si l'on aime le roman noir musclé et teigneux l'on ne peut que succomber au charme de ce roman complétement dingue et barré ...
Dans le genre c'est un chef d'oeuvre .
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J'ai connu Savages en regardant tout d'abord le film, qui m'a laissé un avis mitigé, malgré de bons acteurs.
Pourtant, le livre est juste génial!
Tout d'abord, un style d'écriture prenant, qui change de d'habitudes (290 chapitres, une plume qui s'autorise des libertés).
Des personnages qui marquent (avec Lado, homme de main d'Elena, qui a vu ses propres mains empoigner une tronçonneuse ou encore O, une fille qui a décidé de ne pas choisir entre ses deux hommes). Une intrigue haletante, un roman qui va à 100 à l'heure.
Les anecdotes concernant la guerre de narcotrafics au Mexique sont également intéressantes!
Et c'est grâce au livre que j'ai mieux apprécié le film par la suite.
Et je trouve néanmoins que les acteurs (Benicio del Toro, Salma Hayek, correspondent bien aux personnages du livre!)
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Ils sont inséparables. Ils, se sont Ben et Chon, jeunes entrepreneurs qui ont réussi dans le marché de l'hydro, le cannabis cultivé hors-sol, et Ophelia, leur amie qui a choisi de ne pas choisir entre les deux. le trio inséparable est aussi éclectique. Ben, botaniste qui a mis au point une nouvelle espèce d'hydro qui a fait leur fortune, compense une certaine mauvaise conscience en se lançant dans des missions humanitaires aux quatre coins du monde. Ophelia, dite O, elle, serait plutôt du genre inconsciente et cherche avant tout à profiter de la vie sans contraintes. Quant à Chon, lui, sa conscience l'embarrasse peu. Membre des forces spéciales en Irak et en Afghanistan, il sait de quoi sont capables les hommes et a divisé le monde en deux catégories : les sauvages et ceux qui le sont un peu moins mais qui peuvent progresser avec un minimum d'efforts.
En attendant, tout va pour le mieux pour eux sous le soleil californien qui rend leur commerce si florissant. Jusqu'à ce qu'un cartel mexicain décide de faire main basse sur leur entreprise et, devant leur refus, enlève O. Dès lors, Ben et Chon vont devoir faire face à la sauvagerie de leurs adversaires et peut-être bien aussi passer la ligne qui fera d'eux des sauvages.

320 pages et 290 chapitres. Voilà qui peut donner une idée du rythme trépidant du dernier Winslow. Une écriture que l'on a vu naître chez cet auteur dans l'Hiver de Frankie Machine et qu'il a poursuivie dans La patrouille de l'aube. Elle atteint là, sans doute, son aboutissement et vous pousse à ne plus lâcher le livre jusqu'au dénouement final. Mais cela ne suffit pas à faire un bon roman. Don Winslow a, en plus, un talent certain pour camper en quelques lignes, parfois quelques mots, des personnages qui prennent chair, qui sont souvent stéréotypés de prime abord, mais attachants, et qui acquièrent au fur et à mesure de la lecture une épaisseur insoupçonnée. C'est le cas des héros comme de leurs adversaires et des personnages secondaires.
C'est comme cela qu'avec SavagesDon Winslow nous offre à la fois un roman noir extrêmement efficace sans être dénué de fond et qui vient en quelque sorte compléter le monumental La griffe du chien par le biais de la thématique du trafic de drogue entre Mexique et États-Unis et de la violence qui lui est inhérente. C'est aussi une belle histoire d'amitié et, comme souvent chez cet auteur, ce n'est pas toujours dénué d'humour.
Un plaisir de lecture.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un gros coup de coeur pour ce livre!

Des personnages hauts en couleurs aux répliques grinçantes (Fuck You !). Un vrai trio infernal, totalement déjanté.

Deux hommes et une femme, qui n'ont en commun que l'amour qu'ils ont les uns envers les autres (et la fumette extatique aussi… bref.).
Et cet amour, il est juste surpuissant… Avec un apogée à la fin du roman. C'est le genre de putain de final que j'adore !

Accompagnés d'une histoire fort déjantée (juste comme il faut, juste comme j'aime), ces personnages m'ont tellement fait kiffés, que j'ai enchainé avec le film (qui vient juste de sortir en dvd… quelle chance !) pour me repaître de cette dépendance, cette passion qui les unit, un peu plus longtemps (vraiment pas mal d'ailleurs, ce film !).

Alors, même si certaines références faites par l'auteur sont un peu difficiles à saisir pour moi, humble française qui ne connait le continent américain que sous des traits assez grossiers, j'ai dévoré ce roman en moins de temps qu'il n'en a fallut pour en écrire cette (petite) chronique.

Imaginez ma joie quand je me suis aperçue que Don Winslow avait écrit Cool, qui reprend le trio diabolique, et dont l'histoire précède celle de Savages…. Oh bonheur indicible !

Bref… à lire et à relire, parce que les personnages sont déments (et l'histoire aussi)!
Lien : http://arale-books.over-blog..
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Savages est un roman percutant, autant par son style que par son intrigue haletante. Les trois personnages principaux sont atypiques, mais terriblement attachants. On se prend au jeu, en soutenant dans notre lecture, les petits trafiquants contre l'énorme cartel.
Don Winslow, après son premier livre ultra-documenté, La Griffe du Chien, réussit une fois de plus à nous faire rentrer dans son univers, parfois provocant, mais souvent plein d'humour. L'écriture est accrocheuse et le lecteur est happé. Un très bon polar.
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« Fuck You ! »
Première phrase de « Savages », mais aussi, premier chapitre, in extenso…
Voilà qui donne, dès l'abord, la couleur du roman.

Chon et Ben sont amis, des vrais amis, amoureux de la même fille : « O », qui aime en retour, inconditionnellement « ses hommes ». Associés en amour, ils le sont aussi en affaire. Une belle petite affaire, sympathique, de culture de marijuana, dont la qualité est telle que leur clientèle triée sur le volet rapporte une petite fortune.
Ben et Chon, le babacool très coooool, humanitaire dans l'âme, et l'ancien marine des Navy Seals. Association définitivement improbable, qui dans leur esprit devrait continuer indéfiniment.
Malheureusement, le monde sauvage de la concurrence ne peut tolérer les petites entreprises indépendantes et nos deux amis vont devoir affronter, armes au poing, un cartel mexicain particulièrement violent. Ben va devoir plier son pacifisme à la dure réalité. Vaut-il mieux perdre son âme ou son amour ?

Sur ce canevas assez simple, Don Winslow construit une histoire à l'humour ravageur toujours présent, sur un ton à l'élégance cynique et désabusée.
Qu'on en juge : voici la jeune O prisonnière. Elle occupe son oisiveté en cherchant des personnages célèbres auxquels s'identifier. Féminins, avec de la classe, elle trouve Marie-Antoinette. « Belle, la tenue. Cette nana savait faire les boutiques. Lâchez donc MA à South Coast Plaza ou Fashion Valey, ça vaudra le détour ».
la suite sur mon blog
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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Un chef-d'oeuvre, comme tous les livres de cet auteur. La narration peut déstabiliser au départ mais on s'y fait rapidement. Les personnages sont tous bien développés et intéressants. Pour ma part, ces histoires qui tournent autour des crimes liés à la drogue sont fascinants et toujours intéressants à suivre. Un superbe roman...
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