Les chats des neiges ne sont plus blancs en hiver

Ce fut une lecture laborieuse !
J'avais besoin de lire ce roman pour pouvoir valider trois challenges dont un qui se finissait hier à minuit, du coup, je me suis obligée à le terminer et vite… au moins, ça a eu le mérite de ne pas prolonger trop longtemps le calvaire… cinq petits jours qui m'ont paru interminables.

Je vais essayer d'être aussi précise que possible sur ce qui m'a déplu… en commençant par un résumé qui a été super dur à rédiger parce que beaucoup de détails ne sont pas clairs, certains le deviennent au fil des pages, d'autres pas du tout ce qui m'a saoulée. Les non-dits, les sous-entendus qu'il faut deviner, ça peut passer occasionnellement, mais là, c'était constamment, ce qui était pénible. J'aime quand un récit est clair. Il peut y avoir des zones d'ombre, mais pas autant !
Là on est plongé dans un univers fantasy qui existe et on nous jette dedans comme si on le connaissait et qu'on avait toujours vécu dans ce monde imaginaire, avec quasiment pas d'explications si ce n'est deux prologues tout aussi opaques que le reste de l'histoire. C'était violent.

Je vais quand même essayer de résumer en gros ce que j'ai compris : deux factions “s'affrontent”.
– L'une est un groupuscule de résistants dirigé par Noir et le Second qui vit avec les N'dus dans des grottes souterraines et a pour but de détruire les membres de la Lumière afin de permettre le retour de la neige. Ils sont aidés par les sorcières.
– L'autre est la “nation dirigeante” de Morz qui adule le dieu Eldan et redoute Noir. Ils sont gouvernés par un gamin complètement dépassé par les événements et manipulé par ses courtisans.

Le récit est tellement obscur que j'ai mis 120 pages avant de comprendre et d'admettre qu'Agniezska et le Second n'était qu'une seule et même personne : choix volontaire de l'auteur de nous mettre le doute ? Je l'ignore, en tout cas, c'est loin d'être un cas isolé et ça a rendu le récit laborieux et ennuyeux.
Il a fallu attendre 45% pour avoir quelques rares passages intéressants : surtout ceux avec les sorcières… malheureusement, ça n'a pas duré longtemps, 10% plus tard j'en étais à nouveau à songer à abandonner cette lecture.

Pour les personnages, je n'ai pas réussi à m'y attacher que ce soient ceux du côté Lumière (Jaroslav, Tomislav, Aislen ou Honorata) ou du côté des ténèbres (Agniezska, Noir, Draka, Olle, etc). Ils sont tous aussi froids et antipathiques les uns que les autres. Je pense que ça n'a pas aidé.

C'est une déception pour cette lecture, un sentiment rendu plus vif en raison d'un résumé prometteur : Noir l'être maléfique ? Non, juste un personnage insipide. le Second cruel et féroce ? Au début quand on ne la connaît pas oui, par la suite plus du tout… elle rechigne à aller au combat, elle laisse Mirek se montrer insolent sans broncher, etc. le seul intérêt pour moi était les sorcières, mais elles n'étaient pas assez présentes pour rendre ma lecture ne serait-ce que potable.
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Surgissant littéralement du ciel, deux créatures à l'aspect léonin viennent expirer sur les terres gelées du royaume de Morz, suspendant le cycle d'un hiver sans fin et bouleversant destins et croyances. Dans une ambiance très dark fantasy, Noémie Wiorek met en place un univers sinistre et cruel aux accents post-apocalyptique inspiré du Moyen Âge, peuplé d'êtres primitifs vivant dans des grottes, de sorcières méprisées et de rebelles aussi étranges qu'impitoyables. Guidés par une foi aveugle en des Dieux oubliés, ou plus simplement par une soif de pouvoir et de domination, la noblesse dirigeante intrigue et se déchire.
Le style très poétique de l'auteure nous transporte dans un imaginaire foisonnant, sombre et singulier qui bouscule les notions du bien et du mal, une fantasy classique qui se joue des poncifs du genre avec un récit qui alterne les points de vue entre les nombreux personnages dans ce combat ou chacun porte sa part de vérité et de noirceur. Une lutte sans merci dont la finalité reste pourtant des plus vague et manque de sens. Si Noémie Wiorek détaille avec minutie les sentiments de ses personnages en multipliant les introspections et les questionnements, leurs motivations et leurs espérances demeurent confuses et inexpliquées tout comme leur parcours. Ils manquent singulièrement de relief, d'implication et semblent avoir été posé sommairement dans l'histoire uniquement pour servir le récit. le traitement romanesque du sujet produit un décalage avec la thématique abordée, perturbant la perception des enjeux tout en ne répondant pas à l'attente suscité.
Le décor est imagé, onirique, mystérieux, contemplatif mais peu tangible ni concret, ne révélant finalement que peu de choses sur l'univers décrit. L'action se résume à quelques rapides scènes de bataille et on retombe bien vite dans de longues tergiversations lyriques ou finalement il ne se passe rien. Les protagonistes se battent pour une cause dont ils ignorent tout sans se préoccuper ni des conséquences ni des répercussion de leurs choix. Des intrigues s'ébauchent en permanence mais elles ne sont jamais pleinement approfondies et restent en suspens.
Du peuple N'Dus, des rebelles, des lions ailés, des sorcières et leurs totems on ne saura malheureusement rien, ce qui restreint l'intérêt suscité par la mise en place. Trop de lacunes dans les fondements du récit, de propos sans suites, de questionnements sans réponses, de collusions irrésolues et de flou dans les arguments. En outre, les deux épilogues ne comblent en rien le sentiment d'inachevé qui persiste après un final plus qu'ambigu.
Une belle écriture peut magnifier un histoire mais encore faut il qu'il y ait une histoire concrète et aboutie à conter. Noémie Wiorek à un talent certain et écrit brillamment mais son roman manque trop de consistance et de matérialisation pour embarquer le lecteur dans son imaginaire.

Je n'ai pas réussi à terminer ce livre. Je ne dis pas qu'il est dénué d'intérêt, mais impossible de réussir à entrer dans l'histoire : je me suis perdue dans les personnages, multiples et que j'ai eu du mal à me représenter car ils sont pour la plupart seulement esquissés. C'est peut-être pour cette raison également que je ne me suis attaché à aucun d'entre eux - par ailleurs, il faut avouer qu'il y a beaucoup de caricatures du crétin qui tape avant de poser des questions, et j'avoue que ça ne me passionne pas. L'univers m'a laissé de glace, avec son culte étrange que, là encore, je n'ai pas réussi à imaginer, et qui ne m'a pas touché. L'intrigue reste flottante, portée par des personnages qui visent leurs propres intérêts - et là où je me suis arrêté, au bout d'une petite centaine de page, je n'en savais rien.
Bref, j'ai lutté, mais je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire, et je m'y suis profondément ennuyée. Découragement face au nombre de pages restantes : tant pis, j'ai abandonné... Peut-être retrouverais-je Noémie Wiorek dans un autre ouvrage un jour, avec un résultat plus heureux !