La vie qu'on m'a choisie

Pour une raison quelconque, elle avait davantage envie d'être avec les animaux qu'avec les gens. Elle aurait été incapable de décrire ce qu'elle ressentait vis-à-vis des animaux ou pourquoi elle éprouvait un besoin aussi fort d'être avec eux, car elle ne le comprenait pas elle-même. Mais c'était ça qui lui avait donné le courage de s'aventurer dehors toute seule pour la première fois. Peut-être qu'ils l'attiraient parce qu'ils savaient ce que ça faisait d'être enfermés et de ne pas avoir le moindre contrôle sur ce qui leur arrivait.

- Ecoute-moi bien. S'il y a une chose que tu dois savoir concernant les gens du cirque, c'est qu'on est des étrangers partout où on va. On ne peut compter sur personne d'autre que nous. Bien sûr, on a nos propres règles de façon à ce que tout le monde s'entende bien et, parfois, certaines personnes ne les respectent pas. Mais dans les moments difficiles, on protège les nôtres. Et tu es une des nôtres, maintenant. Personne ne va te faire de mal. Je sais que c'est difficile, mais essaie de te calmer et de respirer doucement.

- Non, il n'est pas fou. Simplement, certaines personnes pensent que si quelqu'un est différent à l'extérieur, alors il l'est aussi à l'intérieur.

La vie était trop courte et trop précieuse pour parler de la pluie et du beau temps ou des derniers ragots.

Beaucoup de gens méprisent les forains. On ne nous fait pas confiance. Mais un cirque, c'est un endroit où une personne peut gagner sa vie même en ayant perdu les possessions que la société traditionnelle lui dicte d'avoir.

En observant l'aniimal puissant, un sentiment d'enfermement l'envahit à nouveau, de même que la tristesse déchirante d'être loin de la maison. Elle faillit en tomber à genoux. C'était comme si elle pouvait sentir la détresse de l'éléphant comme ç'avait été le cas avec le lion, sauf que cette fois, il y avait autre chose en plus, une sorte de tendresse. Est-ce que cette bëte était capable d'éprouver de l'affection pour les hommes, même après tout ce qu'ils lui avaient fait subir ?

- Non, il n'est pas fou.
Simplement, certaines personnes pensent que si quelqu'un est différent à l'extérieur, alors il l'est aussi à l'intérieur.

Non, il n'est pas fou. Simplement, certaines personnes pensent que si quelqu'un est différent à l'extérieur, alors il l'est aussi à l'intérieur.

Elle était triste que Glory parle des lions de la même façon que Maman parlait d'elle.
Comme si c'étaient des créatures qu'il fallait détester et craindre.
Ils n'étaient que des animaux sauvages qui voulaient qu'on leur rende leur liberté et qu'on les laisse tranquilles.
C'était tout.

Les greniers étaient comme des musées d'histoire personnelle où les gens conservaient les vestiges du passé.