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sur 484 notes
Regorgeant de coups de théâtre, de renversements de situation mais surtout d'horreurs dont sont capables les êtres humains, La vie qu'on m'a choisie réserve tout de même quelques moments de bonheur que j'ai pu savourer au passage.
Ellen Marie Wiseman, autrice étasunienne que je découvre grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Faubourg Marigny, maîtrise parfaitement ce roman-fleuve très addictif. Elle conduit deux histoires en parallèle, l'une éclairant l'autre, alternant régulièrement la vie de Lilly et celle de Julia, un confort de lecture que j'apprécie.
Tout débute en juillet 1931, dans l'État de New York. Blackwood Manor et son élevage de chevaux sont isolés mais c'est dans le grenier de l'imposant manoir que débute l'horreur. Lilly Blackwood (9 ans), seule avec Abby, sa chatte rousse, sa meilleure amie, est enfermée là. Elle ne connaît le monde extérieur que grâce aux livres car son père lui a appris à lire et à écrire, quand même !
Quant à sa mère, c'est une bigote rigoriste qui ne lui apporte aucune affection. Pire que ça, en pleine nuit, elle vend sa fille à un certain Merrick, membre du cirque Barlow, cirque que Lilly apercevait du haut de son grenier car il faisait halte en bordure de la propriété.
Arrachée brutalement à sa prison, parce qu'elle serait différente, elle m'a permis de vivre au quotidien avec un cirque des années 1930. Animaux sauvages enchaînés, séquestrés, musée des horreurs humaines attirent tous ces « péquenauds », comme les gens du cirque appellent les citadins qui se pressent pour admirer les spectacles. Jusqu'à présent, ce terme de péquenaud semblait désigner les gens de la campagne… subtilités de la traduction…
Je n'oublie pas l'autre histoire parallèle, celle de Julia Blackwood, que je découvre alors qu'elle a dix-huit ans, en novembre 1956, à Long Island. Sa situation est pitoyable. Elle est obligée de chaparder pour se nourrir, de se changer dans les toilettes d'un supermarché et de consacrer le peu qu'elle gagne comme serveuse dans un bar, à payer son loyer.
Seulement, plusieurs indices permettent aussitôt de penser que les deux histoires, celle de Lilly et celle de Julia, risquent de se rejoindre. J'apprends que cette dernière a fui une mère très rigoriste et que son père s'est tué en voiture. de plus, elles portent le même nom de famille.
Le décor est planté, si j'ose dire, le roman est bien lancé et je n'avais qu'une envie : tourner les pages pour savoir, pour aller de surprise en surprise… pas souvent bonnes.
En même temps qu'elle dévoile le destin de ces deux jeunes filles, Ellen Marie Wiseman détaille bien le quotidien de tous ces gens d'un cirque d'entre deux-guerres, son mode de déplacement – le train-, sa logistique, les rapports humains de domination et d'exploitation, l'utilisation de la souffrance de femmes et d'hommes dits anormaux pour attirer le public, le berner aussi.
Pendant que la vie de Julia change complètement, qu'elle se découvre un amour pour les chevaux, un don pour attirer leur sympathie, Lilly, des années auparavant, passe par tous les états, se fait brutaliser, exploiter jusqu'à ce qu'elle se réalise vraiment au contact des éléphants, grâce à Cole.
Les chevaux, les éléphants, l'autrice attire notre attention sur nos rapports avec les animaux. Certes, au cours de ces dernières années, une évolution favorable est constatée mais beaucoup trop d'animaux ne sont encore pas traités dignement, comme des êtres vivants, capables de ressentir maltraitance et privation de liberté.
La vie qu'on m'a choisie m'a passionné jusqu'au bout car c'est un roman qui va bien au-delà du sort assez extraordinaire des deux héroïnes. Même s'il se termine avec une bonne note d'espoir et d'optimisme, les malheurs et les souffrances endurées par Lilly m'ont arraché bien des larmes.

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Ce roman , je l'avais bien remarqué mais c'est Isabelle qui me l'a mis entre les mains en m'en disant le plus grand bien ...Isabelle , mais si je vous en ai déjà parlé. C'est "l'alter ego "de Nicolas , les deux libraires grâce à qui je passe rarement à côté d'un bon roman ...J'en profite pour bien les remercier pour tous leurs conseils avisés....
Alors , à partir de là, autant vous le dire tout de suite , j'ai adoré, et s'il m'a fallu autant de temps pour le lire c'est parce que les circonstances ne m'ont pas permis d'aller plus vite sinon je crois que je n'aurais pas pu résister à tourner les pages aussi rapidement que possible vers un dénouement...assez optimiste , ce qui était bien nécessaire après une " aventure " aussi prenante que " tendue " . Si vous cherchez de l'émotion sans pathos excessif , si vous aimez les animaux et vous indignez des mauvais traitements qui leur sont infligés, si vous êtes convaincus de la " proximité " ou de "l'éloignement" des animaux et des hommes , si vous ne connaissez pas toutes les limites de la perversité, de la méchanceté, de la lâcheté des êtres humains , alors vous êtes au bon endroit ...
Un cirque . Une jeune fille albinos "vendue" par ses parents pour intégrer le " musée des horreurs " si fascinant pour un public avide de voyeurisme malsain , et le " voyage " commence . le train du cirque se met en route et déploie chaque jour son chapiteau ...pour réjouir des spectateurs attirés par les " flonflons" mais bien loin de ce monde " clos et mystérieux " dans lequel vous allez plonger en apnée, partageant les séquences d'atroces souffrances ou de tendre connivence . Prenez les traces de Lilly et celles de Julia , un peu plus tard , traces qui vont peu à peu se confondre pour vous mener vers le plus étonnant et habile des événements.
Vous le savez , je déteste en révéler plus que n'en contient la quatrième de couverture ouverte à tous lors de nos " promenades " dans les rayons de nos chères librairies . Ne comptez pas sur moi pour passer outre ce principe. Sachez que vous allez côtoyer des personnages troublants , attachants ou détestables dans un monde dont on disait qu'il " était mieux avant " . La lecture , grâce à une traduction fort bien menée est aisée et les scènes les plus difficiles , il y en a , sont présentées avec tact et décence. C'est un livre qu'Isabelle m'a mis dans les mains , comme je vous l'ai dit et qu'à mon tour , j'aimerais " faire circuler " ou , tout au moins , lconseiller . Si , le plus souvent , je tiens à "mesurer " mes propos pour ne pas avoir l'air de " faire l'article " , là , je m'engage sans réserve aucune . C'est un ouvrage que je vais transmettre à mon épouse, certain qu'elle aimera même si nous n'avons pas toujours la même approche , les mêmes goûts . Il y a des moments où il convient de " s'affirmer " mais , avec une telle histoire , on sait d'avance " qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire "....Ma " modestie " n'en souffrira donc pas ...enfin , je l'espère. A bientôt.
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Bien que je n'éprouve généralement pas une grande affinité pour la littérature américaine, j'ai découvert en Ellen Marie Wiseman une écrivaine fascinante qui me réconcilie avec la littérature outre-Atlantique. J'avais abordé avec une certaine prudence son deuxième livre traduit en français "Ce qu'elle a laissé derrière elle", et à ma grande surprise, je me suis retrouvé à dévorer ce roman. Ici encore, "La vie qu'on m'a choisie", est un succès retentissant. J'oserais même dire que j'ai préféré ce livre au précédent. Ce fut, donc, un coup de coeur immense.

Les années trente, Lilly est une petite fille qui vit recluse dans le grenier du manoir Blackwood depuis sa naissance. Elle n'a jamais eu l'occasion de voir la lumière du jour ni de vivre comme tous les enfants de son âge. Sa mère, qui la maltraite et la considère comme un monstre, voire une abomination, va jusqu'à la cacher au monde entier. Un soir fatidique change tout pour Lilly : elle est vendue à un cirque par sa mère. Ce changement signifie simplement passer d'une prison à une autre. Lilly se questionnera longtemps sur l'image qu'elle renvoie aux autres, en quoi cette petite fille est-elle si abominable comme le prétendait sa mère ? Nous le découvrirons progressivement.

Parallèlement à l'histoire de Lilly vingt ans plus tard, nous suivons Julia qui vient d'hériter du célèbre manoir Blackwood. Elle ressent un lien indescriptible avec les chevaux élevés sur les terres du manoir, Cependant, le manoir recèle des mystères sombres qui rendent le quotidien de Julia complexe car elle se retrouve tiraillée par des secrets familiaux qu'elle ne comprend pas. le lecteur seul possède les clés pour relier ces deux héroïnes dont les destins sont intriqués ; cette constante tension narrative rend l'histoire haletante et passionnante !

Le fait que j'ai dévoré ces 512 pages sans interruption aucune témoigne du caractère exceptionnellement remarquable de cette lecture.

Il s'agit là d'un très beau roman qui traverse le temps avec brio offrant aux lecteurs une extraordinaire aventure humaine aux côtés des personnages aussi attachants les uns que les autres malgré certains personnages exécrables.

Comment grandit-on lorsque l'on a été vendu par sa propre mère ? Comment trouver la force nécessaire pour vivre alors que notre monde semble verrouillé ? Comment reconnaître l'amour quand il nous a cruellement manqué durant toute notre existence ? Comment se construit-on lorsqu'on n'a aucun repère ?

Toutes ces questions sont admirablement traitées dans "La vie qu'on m'a choisie" grâce à un style narratif absolument abouti et captivant. La couverture étant aussi sublime que le contenu du livre lui-même - ne passez surtout pas à côté !

Chronique complète sur mon blog:

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Un grand merci à Babelio et aux éditions Faubourg Marigny...

Juillet 1931, Blackwood Manor. Lilly, 9 ans, n'a presque connu pour seule pièce de cette grande maison que le grenier. C'est là-haut, isolée de ses parents, qu'elle vit et n'est encore jamais sortie dehors. Ses parents sont très froids avec elle et ne lui ont jamais montré de signe d'affection. Seul son père, en de rares occasions, lui offrait des cadeaux, le plus beau étant son chat, Abby. Ils lui ont expliqué qu'ils la tenaient ainsi enfermée pour la protéger car les gens auraient peur d'elle en la voyant. Alors qu'un cirque s'est installé tout près de la propriété, sa mère, étonnamment, lui propose d'aller voir les animaux. Même si Lilly a attendu ce moment de sortir depuis toujours, elle hésite, rechigne, pressentant que quelque chose ne va pas. Et elle n'aura pas tort parce qu'au lieu de lui présenter les animaux, sa mère la vendra à un certain Merrick, le responsable du musée des horreurs du cirque Barlow...
Novembre 1956, Long Island. Julia Blackwood, 18 ans, a, depuis déjà trois ans, fui le Blackwood Manor. Trop de règles strictes et trop d'affection. Depuis la mort de son père, que sa mère lui a de suite reprochée, elle ne supportait plus de vivre là-bas. Mais aujourd'hui, elle galère financièrement, son petit salaire de serveuse au restaurant Chez Big al lui permettant tout juste de quoi payer le loyer de l'appartement qu'elle partage avec son ami. Un jour, elle reçoit la visite d'un détective qui dit être embauché par l'avocat de ses parents et la rechercher depuis un an. Il lui confie une enveloppe au contenu qui va l'ébranler : sa mère est décédée et elle devient ainsi l'unique héritière du domaine...

Où l'on suit deux histoires parallèles, celle de Lilly Blackwood et Julia Blackwood. La première, exposée au musée des horreurs du cirque des frères Barlow, n'aura d'autre choix que de subir cette nouvelle vie. Au sein de la troupe, elle pourra, heureusement, compter sur des âmes charitables, que ce soit Glory ou encore Cole, le jeune dresseur d'éléphants. Ainsi entourée d'animaux capturés, elle n'aura de cesse de comparer sa vie et la leurs, leur vouant une véritable tendresse. La seconde, devenue héritière, retournera sur les lieux de son enfance qui recèlent de bien sombres secrets familiaux. Quel lien, à 25 ans d'intervalle, unit ces deux jeunes filles ? S'attardant sur chacune et alternant leur récit, Ellen Marie Wiseman tisse une trame habile, maîtrisée jusqu'au dénouement inattendu. Elle nous plonge parfaitement, avec moult descriptions, dans le milieu du cirque des années 30, dépeignant aussi bien les attractions, les liens qui unissent les membres entre eux, le rapport entretenu avec les « péquenauds », la place et le traitement des animaux (les éléphants en premier lieu). Elle aborde intelligemment divers thèmes tels les secrets de famille, le sort réservé à certains animaux, la différence, l'amour... Malgré quelques longueurs et redondances, ce roman se lit avec plaisir...
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La vie qu'on m'a choisie est dérangeante, déroutante et pourtant je dois en convenir, cela a été une lecture addictive, lue un week-end.

Nous sommes dans les années 30.

Très vite, on s'attache rapidement à Lilly Blackwood une petite fille de 6 ans, confinée, séquestrée dans le grenier du manoir familial. Son isolement réside dans sa particularité physique. Sa mère est focalisée sur sa différence. Lilly est dans une situation abandonnique. Elle écume ses journées grâce à la lecture et l'écriture apprise avec son père. Sa mère ne cesse de lui dire qu'elle est un monstre, une abomination.

Il y a un cirque qui s'est posté non loin de la demeure. Lilly a vu le chapiteau.
Elle est heureuse, car pour son anniversaire, sa mère l'emmène au spectacle. Elle conspire bien autre chose que lui faire plaisir, elle l'a vendue aux forains.

Quelle méchanceté, quelle désolation. On aimerait extraire cette enfant de ces pages pour lui épargner le destin et les souffrances qui lui seront réservées. Pourtant c'est armée de courage, qu'elle va grandir dans cet univers si particulier, cruel.

Deux trajectoires de vie, deux temporalités.

En parallèle, il y a la vie de Julia dans les années 50, qui est perdue et errante et qui hérite du manoir de ses parents. Elle va être face à bien des mystères et des secrets. C'est en ouvrant une porte puis une autre qu'elle va aller de découverte en découverte et le puzzle va se former.

L'auteur aborde à travers cette histoire plusieurs thèmes : la différence physique, l'amour, l'abandon, la cruauté, la domination, la barbarie faite aux animaux, les secrets de famille.

J'ai laissé le temps passer avant d'écrire ces quelques mots. J'en conviens je me suis laissée entraîner page après page, car je n'ai pas imaginé un seul instant la fin. L'auteur tient son pari de tenir le lecteur en haleine et le fait traverser par de nombreuses émotions.
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Un vrai coup de coeur ! Je remercie par ailleurs Babelio et les Éditions Faubourg Marigny pour cette superbe découverte !

J'ai dévoré ce livre de plus de 500 pages, ayant du mal à le lâcher. La petite Lilly est cachée par ses parents sans savoir pourquoi. Sa mère est plus une marâtre qu'une mère. Seul le père vient la voir et lui porte un peu d'attention. Pourquoi est-elle condamnée à vivre dans un réduit, pourquoi sa génitrice lui répète t-elle qu'elle est un monstre ? Un cirque vient s'installer près de chez eux. Un soir, alors que le père n'est pas là, sa mère vient la chercher, prétextant l'amener au cirque qui accepte de donner une représentation rien que pour elle. Lilly sent bien que quelque chose se trame. Et elle a bien raison puisque sa mère la vend au cirque. Là, elle va découvrir que les êtres différents sont montrés en spectacle. Les filles qui n'acceptent pas de faire ce qu'on leur dit peuvent finir dans le spectacle de charme de madame Joséphine. Heureusement pour Lilly, une bonne âme, Glory, va la prendre en charge.

Parallèlement à cette histoire, nous suivons également le parcours d'une autre jeune femme, Julia, paumée et sans le sou qui hérite du manoir de ses parents. Quel est le point commun ? le lieu, justement. Les deux filles ont vécu à Blackwood Manor. Je m'arrête là pour ne rien dévoiler…

En lisant ce livre, j'avais l'impression de revoir Freaks, le film des années 30 ayant pour thème l'exhibition des êtres difformes, ou Elephant man de David Lynch. Il est important de mettre en relief ce que l'on a pu faire subir à ceux qui ne rentrent pas dans la norme imposée par la société. Et je ne parle même pas des animaux… S'il y a eu une évolution par rapport à tout cela, elle n'est pas encore suffisante et nous avons bien du chemin à parcourir…

J'ai vraiment apprécié ce livre ! N'hésitez pas à le lire ! Prévoyez quand même d'avoir du temps devant vous et une boîte de mouchoirs.
Lien : https://promenadesculturelle..
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J'achève ce roman les larmes aux yeux.
Quelle histoire bouleversante !
Il est bien difficile de rester insensible à tant de cruauté envers des enfants et des animaux. Cruauté engendrée par les préjugés, le qu'en dira-t-on , le rejet de la différence et l'appât du gain.

L'histoire commence en 1931. Lilly, âgée de 9ans, vit depuis toujours enfermée dans une chambre du grenier de Blackwood Manor, propriété de ses parents, éleveurs de chevaux. Personne ne doit la voir car, selon sa mère, elle est monstrueuse et les gens risqueraient d'avoir peur et de lui faire mal s'ils la découvraient.

Parallèlement à ce récit, on suit l' histoire d'une autre jeune fille, se passant bien des années plus tard ; celle de Julia Blackwood, dont la mère vient de mourir et qui lui laisse en héritage le manoir qu'elle a fui alors qu'elle n'avait que quinze ans.

Deux histoires, qui avancent donc de conserve, et qui comme l'on s'en doute dès le début du roman, finiront par s'enchevêtrer l'une à l'autre, révélant peu à peu les terribles secrets que cache Blackwood Manor.

J'ai vraiment bien accroché à ce roman poignant que j'ai lu en à peine deux jours.
L'atmosphère ressemble à celle d'un roman de Dickens ou encore du film Elephant Man, tant on y est indigné par la maltraitance que subit Lilly ou encore par la méchanceté gratuite de la population qui s'attaque à elle du fait de sa différence.
Ce roman m'a également fait penser à un roman que j'ai lu il y a peu et qui commence sensiblement de la même façon. Il s'agit du livre d'Elizabeth Macneal, le cirque des Merveilles. On y est plongé dans l'univers impitoyable du cirque qui n'hésite pas à se faire de l'argent sur les "phénomènes de foire".
C'est de la détresse de ces rejetés que se nourrit l'auteure pour construire son émouvante histoire. Mais, elle y met également en avant le véritable déchirement que peut subir un enfant lorsqu'il est enlevé à sa famille.
Qu'il soit humain ou animal, Ellen Marie Wiseman joue sur cette corde sensible.
Les animaux, et particulièrement les chats, les chevaux et les éléphants, sont un élément important dans ce roman. J'ai beaucoup aimé la manière dont les deux héroïnes tissent des liens indéfectibles avec eux, les considérant comme des êtres sensibles ressentant des émotions identiques à celles des humains : l'attachement maternel, la fidélité, la colère, la souffrance... La scène avec l'éléphante Pepper à la fin du roman m'a vraiment émue aux larmes. Mais, je n'en dévoilerai pas plus.

Il pourrait y avoir une suite à ce beau roman car il reste encore quelques zones d'ombre ...




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ATTENTION ! Gros coup de coeur....
Il faut avoir une pierre à la place du coeur, justement, pour ne pas s'émouvoir du destin de Lilly, l'une des deux héroïnes du magnifique roman, au titre évocateur, "La vie qu'on m'a choisie" d'Ellen Marie Wiseman qui vient de paraître aux Éditions Faubourg Marigny.
Dobbins Corner, État de New York.Début des années trente, Lilly est une petite fille de neuf ans. Elle vit recluse dans une toute petite chambre.
Interdiction de sortir et de se faire voir.
Pourquoi ?
Elle ne sait pas, mais on lui a dit et elle ne peut pas douter de la parole de la personne qui lui a donné ces consignes.
Pourtant, un soir, on va la faire sortir.
Commence alors l'incroyable histoire de cette enfant... différente.
Milieu des années cinquante, Julia, qui tente de survivre tant bien que mal dans un monde qui n'est guère tendre, va voir sa vie bouleversée.
Une vie qui la ramène dans la maison de son enfance, Blackwood Manor.
C'est là, sous la poussière, les toiles d'araignées et le bruit des rats, dans ce qu'elle suppose être le grenier, qu'elle va faire une étrange et bouleversante découverte.
La romancière alterne les récits de ses deux vies permettant au lecteur de reprendre son souffle à chaque nouveau chapitre.
Croyez-moi, vous en aurez bien besoin.
Au fil des pages, je vous promets de l'émotion, je vous assure des larmes, je vous imagine de la colère.
Ellen Marie Wiseman nous offre un roman exceptionnel.
De ceux qui laissent des traces. de ceux qu'on dévore tout en sachant que le noeud qui se forme, en nous, ne fera que s'amplifier. de ceux qui nous font douter des hommes. de ceux qui nous font aimer les hommes. de ceux dont on garde le prénom des personnages en mémoire, longtemps après avoir tourné la dernière page.
Si l'une des deux protagonistes attire naturellement plus d'empathie, au vu des révélations finales, vous éprouverez, sans nuls doutes, les mêmes sentiments pour la seconde.
Beaucoup m'accusent, trop souvent, de donner envie de lire les romans que j'ai aimés, tant pis pour eux, celui-ci vient grossir la liste. J'ajoute juste un conseil supplémentaire, faites en une priorité... promis, vous ne le regretterez pas.

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Excellent moment de lecture.
Alors oui on peut critiquer le style et la forme : c'est traditionnel, deux personnages (Lilly - années 30 et Julia - 20 ans plus tard) qu'on sait liés, on alterne entre les deux époques. Clairement ça manque un peu d'originalité. Et pour le coup le personnage de Julia est vraiment un faire-valoir....
.
L'originalité on la découvre dans l'histoire de Lilly et dans la description de la vie dans un cirque dans les années 30 et franchement c'est fouillé et passionnant. C'est clairement la partie la plus intéressante. On y découvre les classes entre artistes, les "monstres", les repas ensemble, les spectacles, l'attitude des spectateurs surtout face aux "monstres". La violence et la solidarité.
Ce livre nous fait apprécier ce milieu pourtant décrit comme particulièrement violent.
On va découvrir la petite Lilly, 8 ans au début de l'histoire, qui va progressivement se faire une place dans cette société si particulière.

Bon alors je vais être honnête, il y a des scènes très dures. Pas gore non, mais en violence psychologique. Les premières pages sur Lilly sont très dures. Pourquoi est-elle séquestrée par ses parents ? Pourquoi n'est-elle jamais sortie de ce grenier-chambre-cellule ? Difficile de ne pas trouver cela à la fois très réaliste et si inhumain....
Et on va enchaîner sur l'inhumanité... Heureusement que ce livre contient également des pages lumineuses !
Un livre intéressant sur un sujet pas courant (le milieu du cirque).
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Le cirque d'antan a des saveurs de madeleine de Proust, puisque Kiri le clown a accompagné mon enfance : un chapiteau coloré, une petite roulotte qui fait rêver, une jolie écuyère-danseuse et quelques animaux...
« Trotte, trotte ma jument / Vole, tu as des ailes / Cours bien vite dans le vent / Ohé la vie est belle / Nous irons de ville en ville / Porter la joie de vivre... » ♪♫
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Deuxième référence sympathique au cirque des années 1930 : le roman de Sara Gruen 'De l'eau pour les éléphants' (2007 pour la VF). 🐘
J'ai aussi pensé à 'Elephant man' (David Lynch, 1980) et à 'La fille sur le pont' (P. Leconte, 2000).
Donc cette proposition de Masse Critique m'a alléchée.
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J'ai dévoré les pages, au début, embarquée dans cette double histoire aux Etats-Unis : celle de Lilly, l'enfant cachée (années 1930) et celle de Julia, la jeune femme en rupture familiale (années 1950).
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Je n'aurais sans doute pas dû le poser quelques jours alors que je me régalais sans arrière-pensée.
La suite m'a déçue, et de plus en plus.
Ultra-romanesque, façon Ken Follett, avec le manichéisme, les histoires d'amour, les drames... Et deux jeunes femmes relativement gourdes, après avoir surmonté tant d'épreuves, pourtant.
Avec le discours néo-écolo en prime : les gens sont (souvent) méchants, les animaux sont toujours gentils.
En revanche, j'adhère au message : laissez-les tranquilles ! Même si j'ai aimé aller au cirque et visiter des zoos, jadis...

J'imagine que ce roman spectaculaire va être adapté en film, je me ferai un plaisir d'aller le voir en salle, pour les décors, les costumes - avec la certitude qu'aucun animal n'aura été maltraité pour le tournage ? A vérifier...
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• Merci à Babelio et aux éditions Faubourg Marigny.

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https://www.youtube.com/watch?v=mRfRYc69gns ♪♫
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