On dit, tant je l'aimais qu'en elle encore je vis.
"(...) On ne sait pas ce que c’est qu’un fantôme. On demande à mademoiselle ce que c’est qu’un fantôme. Elle dit que c’est un mort qui sort de sa tombe, qu’on sait que c’en est un parce qu’il y a son linceul par-dessus la tête, qu’il attend les gens pour leur sucer le sang à la gorge. On rit. Mais on n’est pas très sûr que Mademoiselle dise ça pour rire. (...)"
Monique WITTIG, L'opoponax, 1964, Minuit.
Qu'est-ce qu'il faut faire pendant les heures qui passent dans l'immobilité et pendant lesquelles on ne sait même pas ce qu'on fait. Qu'est-ce qu'on peut faire. Les nuages pendant ce temps passent derrière les vitres et même quand il n'y a pas de vent, qu'ils paraissent ne pas avancer, ils vont plus vite que soi, immobile sur le banc, parce que ce ne sont plus les mêmes qu'on voit, là, à la place où on a regardé tout à l'heure et qui ont l'air fixés.
Il y a aussi quelque chose au fond de l'oreiller qui fait le même bruit qu'un tambour mais qui est très loin, c'est un battement, ça résonne dans la tête.