Ce troisième volet de la série sur la nature de
Peter Wohlleben nous emmène cette fois au coeur des grands rouages à l'oeuvre sur Terre. Il nous parle pour ce faire des plus petits animaux des bois, mais aussi des plus grands processus de régulation et d'adaptation de la nature : transformation des déchets, auto-climatisation des forêts primaires, évolution des hommes... En cela, ce dernier livre, qui peut bien sûr se lire indépendamment des deux autres, constitue une très belle conclusion pour la série. Il apporte un recul rassérénant et instructif tout en liant tout ce dont l'auteur avait parlé avant : les arbres, les animaux, les micro-organismes et même les hommes. Bien que non exhaustif (cela ne se peut pas bien sûr, étant donné la taille du livre et l'étendue de ce que nous ignorons encore sur la nature) et dressant un état d'alerte concernant notre impact sur l'environnement, l'ouvrage porte un message extrêmement positif. Rien n'est irréversible et notre meilleure option consiste... à ne plus agir (à cesser d'intervenir s'entend). Laissons les forêts rétablir le réseau infiniment complexe de la nature et rafraîchir à nouveau l'atmosphère (la forêt amazonienne l'a déjà fait il y a plusieurs siècles). Ce sont des processus très lents, dont nous faisons partie en tant qu'espèce et que collectif. Pour moi, c'est la preuve que la beauté fait intrinsèquement partie de la vie : les fleurs, les gros troncs noueux, les paysages sauvages... Tout cela est utile à la nature et issu d'une évolution vitale.
C'est un livre à lire avec lenteur, par petites touches il me semble. Il faut se mettre au rythme de la Terre, tout est fascinant, de la croissance d'un arbre vers la lumière à la vie dans les nappes phréatiques, en passant par la migration des forêts.