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EAN : 9781302918675
200 pages
MARVEL - US (30/07/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
Supernatural dream team Marv Wolfman, Gene Colan and Al Williamson reopen the Tomb of Dracula in this prestige-format series for Marvel's Epic imprint - collected for the first time! Dracula is dead...but his last living descendant, Frank Drake, is being manipulated by a shadowy occult investigator - who plans to revive the lord of the vampires! But when Dracula comes roaring back to life, can Blade the Vampire Hunter be far behind? The vampire king is once again fr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète mettant en scène des personnages étant apparus dans la série initiale de 1972. Il contient les 4 épisodes doubles, initialement parus en 1991, écrits par Marv Wolfman, dessinés par Gene Colan, encrés par Al Williamson et mis en couleurs par Lovern Kindzierski. Il comprend également le texte de 2 pages écrit par Peter Sanderson et paru dans Marvel Age 105, contextualisant le récit par rapport à la série originelle, avec quelques phrases de Marv Wolfman. Il se termine avec la reproduction de 4 planches originales en noir & blanc, et des couvertures des épisodes 2, 3 et 4, sans logo, ni texte.

En Enfer, Asmodeus reprend le contrôle et met en oeuvre les conditions de retour du mal incarné sur Terre. Dans la région de Washington D.C., sous un pont, Rebecca Glass (Becky) se déshabille sous les yeux de sa copine Lila. Elle a décidé d'accomplir le rituel étudié avec un de leur professeur. Lila ne souhaite pas y participer et la laisse seule. le rituel aboutit à sa possession par une entité démoniaque. Dans son esprit, Marlene McKenna voit Quincy Harker attaquer Dracula, avec un épieu effilé en argent. Dracula le saisit dans son fauteuil roulant et lui plante son épieu dans le crâne, le tuant net. Dans les rues d'une autre ville, Dracula traque Marlene, l'accule dans un coin, lui fait goûter le sang séché sur l'épieu, se coupe une veine du poignet et fait dégouter son sang dans la bouche de Marlene. Puis il se penche pour l'embrasser. Marlene se réveille sur un lit d'hôpital dans un laboratoire, où elle est monitorée par le docteur Gregor Smirnoff et son assistante. Elle lui raconte le contenu de son cauchemar. Il la raccompagne jusqu'à sa voiture, lui rappelant que cela fait 40 ans qu'il étudie les rêves paranormaux, et lui conseillant de parler de ces séances à son mari. En conduisant, l'esprit de Rachel van Helsing lui apparaît : Marlene perd le contrôle de sa voiture et percute un camion.

Frank Drake se rend à l'hôpital en urgence pour voir sa femme Marlene après son accident de voiture. Une infirmière indique à Frank qu'il faut du repos à Marlene, et des bains chauds pour se détendre. Il faut également qu'il se rende à l'accueil pour accomplir les formalités administratives. Enfin, Frank Drake emmène Marlene en fauteuil roulant jusqu'à sa voiture. Sur la route, elle lui raconte ses réminiscences lors des expériences avec le docteur Smirnoff. Drake regrette de lui avoir parlé de son passé. Arrivés chez eux, Frank va se faire couler un bain, en indiquant à Marlene que ce sera son tour après. Pendant ce temps-là, elle consulte l'album photo souvenir de Frank, regardant les photographies de Blade, Taj Nital, Quincy Harker, Rachel van Helsing. Quelques jours plus tard, les époux Drake participent à une soirée donnée chez Gregor Smirnoff. Marlene fait un malaise, et voit Rachel van Helsing tuer Dracula.

Dans les années 1970, l'éditeur Marvel Comics lance plusieurs titres d'horreur avec succès, dont la première série de Tomb of Dracula. Celle-ci compte 70 épisodes publiés de 1972 à 1979. À partir du numéro 7, l'équipe artistique est composée de Marv Wolfman (scénario), Gene Colan (dessins) et Tom Palmer (encrage). Au fil des histoires, la distribution se compose des personnages principaux qui sont Vlad Dracula, Quincy Harker, Rachel van Helsing, Blade (Eric Brooks), Frank Drake, Hannibal King, Taj Nital, Lilith, Deacon Frost, Harold H. Harold, Janus. Les fans de cette série attendaient donc beaucoup de cette nouvelle histoire réalisée par le scénariste original et le dessinateur original, l'encreur et le coloriste étant 2 professionnels chevronnés. Par la force des choses, le lecteur se demande si les créateurs vont revenir avec une approche inchangée, voire passéiste, ou s'ils vont essayer de moderniser leur narration, soit parce qu'ils ont eux-mêmes évolué, soit pour être dans l'air du temps ou répondre aux exigences des responsables éditoriaux.

Au bout de quelques pages, le lecteur constate que Lovern Kindzierski utilise régulièrement des couleurs vives (vert, rouge, jaune) en cohérence avec le beau temps, mais en décalage avec la nature gothique du récit, et les situations horrifiques. S'il a eu l'occasion de lire des épisodes de la série originelle, il remarque également qu'Al Williamson ne restitue pas aussi bien que Tom Palmer la fluidité des courbes de Colan, qui donnent toute la fluidité aux mouvements. Au cours du premier épisode, il se retrouve également déconcerté par le placement de quelques phylactères. Ça commence lors du rituel sous le pont, avec 2 bulles qui masquent la poitrine dénudée de Kelly. Ça recommence lorsque Frank retire la chemise de Marlene pour l'aider à entrer dans la baignoire, et lors d'une cérémonie où tous les participants sont nus. Ce qui surprend réside dans le fait qu'à l'époque cette histoire est publiée par Epic Comics, la branche adulte de Marvel, et qu'à l'évidence les phylactères ont été positionnés a posteriori pour masquer cette partie du dessin, comme si les responsables éditoriaux étaient revenus en arrière, sans vouloir faire retoucher les cases. Cette caractéristique disparaît dans les 3 épisodes suivants, la consigne ayant été passée à l'artiste de ne plus représenter la nudité.

Dès la deuxième séquence, celle du suicide, Marv Wolfman installe une ambiance malsaine : des individus tombent sous la coupe de l'influence de Dracula, et leur vie s'en trouve affectée pour le pire, sans que leurs efforts n'y puissent rien changer. Marlene McKenna se retrouve aspirée dans le sillage de Dracula sans avoir rien demandé. Frank Drake replonge dans le chaos de son ancienne vie, ses amis pouvant se retrouver à la merci de Dracula d'un instant à l'autre, sûrs de payer le prix fort, souvent une mort atroce. le premier cauchemar de Marlene McKenna s'avère effectivement immonde, avec cet échange de fluide corporel (le sang) qu'elle est obligée d'avaler, les dessins montrant son impuissance, la force exercée par Dracula au point que les cases s'en retrouvent inclinées, avec des gros plans plaçant le lecteur au plus près de des visages habités par des émotions intenses, la bestialité de Dracula, la souffrance de Marlene. La simple idée du retour de Dracula provoque des actes autodestructeurs et agressifs. L'artiste montre une femme se mutilant le visage avec un rasoir devant son miroir. Il ne se focalise pas sur une description gore : il montre les expressions démentes du visage, la trace de sang attestant du résultat, plutôt que la peau tranchée. D'ailleurs quand il s'essaye à une horreur plus corporelle, Gene Colan n'est pas très convainquant donnant plus un résultat grotesque qu'effrayant (l'oeil hors de son orbite de la stripteaseuse).

Dracula revient et il incarne toujours une bestialité brutale, une virilité qui s'impose aux femmes, une séduction vénéneuse et animale, un égocentrisme nourri par un sentiment de supériorité légitimé par une existence de plusieurs siècles, une infestation de l'âme. Gene Colan le dessine dès la page 2, avec son costume bleu nuit intemporel et son grand manteau faisant penser à une cape. Il faut attendre la fin du premier épisode pour qu'il revienne, avec sa langue allongée et obscène, des vers tombant de ses mains et de son visage, évocateurs de la putréfaction des chairs à laquelle son corps a été soumise pendant ces années passées en terre. Gene Colan se lâche à plusieurs reprises avec un visage déformé, des yeux habités par des flammes intenses, des canines allongées et acérées au point de ne pas pouvoir tenir dans la bouche, la chair du visage en putréfaction après un combat terrible. Plus que jamais ce personnage apparaît comme un croisement entre une force de la nature et une entité maléfique souillant tous ceux qui sont touchés par sa sphère d'influence. Il n'y a que son costume que l'artiste a du mal à gérer entre celui qu'il portait dans les années 1970, et un costume moulant totalement hors sujet dans le dernier épisode.

Dans un premier temps, Marv Wolfman déploie des efforts importants pour pouvoir présenter ses personnages, informer les lecteurs qui ne les connaissent pas, installer la dynamique du récit. Il semble hésiter entre les conventions habituelles du genre, et une interprétation un peu différente. Il y a donc un professeur d'université en provenance de la Russie qui se livre à des expériences plus ou moins consenties, dans la mesure où il manipule ses élèves et il ment par omission à Marlene McKenna. Il y a des pratiques occultes, avec cérémonie de type sataniste, le château de Dracula, le cercueil avec de la terre natale au fond, et Blade qui continue de pénétrer dans chaque pièce en défonçant la porte à coup de pied. Ce mode d'ouverture fait penser au lecteur que Blade est bloqué dans le passé, incapable d'évoluer, reprenant la lutte contre Dracula comme il la menait 12 ans auparavant. Dans le même temps, le scénariste montre que les choses ont changé. Pour commencer, Dracula se heurte à la libération des moeurs et à la libération des femmes, même si sa puissance de séduction reste toujours autant abjecte. Il a du mal à croire qu'autant de personnes puissent consommer des drogues récréatives. Il est écoeuré par la société de divertissement. Il ne comprend pas comment l'information est devenue si facilement accessible. Dans le même temps, ses ennemis profitent de l'accroissement de la connaissance pour utiliser des méthodes scientifiques afin d'analyser ses effets, en particulier les transformations dans le sang provoquées par ses morsures. le lecteur sent que l'auteur souhaite confronter le personnage à la modernité, et que l'apparence plus radicale de Dracula (à commencer par sa langue) constitue une adaptation à des temps nouveaux.

Alors que Dracula se nourrit de ses victimes, pas seulement de leur sang, mais aussi leur force vitale, la corruption déjà présente dans l'humanité semble à son tour le dévorer. du coup, le récit correspond bien à une version en évolution du personnage qui doit s'adapter à une nouvelle époque, à des nouveaux us et coutumes. Cependant, la narration semble hésiter entre une version tout public, et une version plus adulte, graphiquement, mais aussi dans les phrases d'exposition. L'approche adulte souffre régulièrement d'un mode narratif laborieux, diminuant d'autant son impact. Pour autant, il y a de nombreux moments mémorables : Dracula faisant couler de son sang dans la gorge de Marlene, l'automutilation devant le miroir, la langue obscène de Dracula, les individus présents dans la boîte de striptease s'en prenant à Dracula, Lila s'unissant à Dracula, le visage de Dracula dans la pénombre (malgré un vert vif totalement déplacé). le lecteur ressort de cette lecture, mis mal à l'aise à la fois par l'intensité du mal qui émane de Dracula et la manière dont il contamine les individus, à la fois parce que des maladresses le tirent de sa lecture de manière chronique (les couleurs, des phrases datées, quelques visuels à la limite du ridicule). Cette évolution du personnage fonctionne parfois terriblement bien, et parfois retombe 20 ans en arrière.
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