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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman qui débute comme un campus novel mute peu à peu, évoluant en même temps que ses héroïnes. Greer, la protagoniste, est entourée de personnages féminins touchants et intelligemment construits, de tout âge, chacun se faisant grandir l'un l'autre – certains doivent se trouver tandis que leurs modèles doivent se réinventer. La chronologie vacille, d'avant en arrière, mais toujours avec beaucoup de fluidité, l'Amérique se dessinant derrière le destin de ces femmes (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/06/26/la-persuasion-des-femmes-meg-wolitzer/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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J'ai choisi ce livre car l'univers de Meg Wolitzer m'avait déjà captivée une première fois avec son livre « Les intéressants ».

Greer a été « élevée » dans un habitat modeste en forme de bus, par des parents hippies aimant surtout se droguer. C'est pourquoi elle se prend en charge seule, ou elle essaye, en développant des préoccupations pour les droits humains, et en se frayant son chemin grâce à une certaine ambition, nécessaire pour avancer dans son cas. Lors d'une soirée à sa résidence universitaire, elle rencontre Faith Frank, « vieille » militante féministe en bottes glamour, venue donner une conférence. Immédiatement, cette ancienne icône devient un modèle que Greer veut suivre, sans doute comble-t-il un vide énorme chez la jeune fille. Et Faith lui tendra la main. C'est comme ça, la vie : une rencontre, quelques mots échangés, et voilà, on s'engouffre dans une voie.

Ce roman explore plusieurs choses comme celle de l'entrée en âge adulte, une fois glissé le diplôme en poche, et à quel point il peut être difficile de s'établir. Je crois que ce moment de la vie est une période de recherche identitaire fort importante pour un individu, et sujet à beaucoup de bouleversements, inscrits en nous à jamais.

Evidemment, la question du féminisme est approfondie aussi, puisqu'on trempe dans un univers féministe engagé, avec ses différents modes d'expressions. Par solidarité féminine ou de façon plus individualiste.

Tout au long du récit, le roman fait des portraits de femmes ou d'hommes qui progressent ou régressent que ce soit au boulot ou de manière privée, qui sont en proie à des dilemmes moraux, ou qui vivent des dépressions profondes ou plus légères, et l'autrice rend hommage à des gestes salvateurs qui dans le prolongement d'une plénitude féministe. Car dans ces moments difficiles, où l'on est embourbés, la solidarité est nécessaire.

Il y a des tas de personnages intéressants, comme celui de Zee, l'amie gay de Greer, qui trace son chemin de façon plus autonome, plus méritante, ou celui de Cory son petit ami, au chemin plus chaotique et plus perturbé émotionnellement. Faith elle-même, cette « force du bien », livre des secrets de la première heure du féminisme.

Ce livre est agréable à lire. N'importe qui pourrait s'y reconnaître je crois. L'autrice explore chaque personnage de façon chorale, avec de gros chapitres pour chaque personnage qui se font échos les uns aux autreq, et elle les décrit avec honnêteté, avec toutes leurs failles. Certains me correspondaient davantage que d'autres. Ce livre a résonné en moi de mille façons différentes.

Merci à babelio et aux éditions rue Fromentin pour ce livre reçu lors de masse critique.
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Ils sont curieux, les romans de Meg Wolitzer: l'action est trèèèès lente, inscrite dans un quotidien assez ordinaire, les personnages, qui se posent beaucoup, mais vraiment beaucoup de questions, sont observés dans les moindres recoins de leurs pensées et sensations, et pourtant il y a un fluide qui passe dans le récit et l'on ne s'ennuie jamais.
Ici c'est la jeune Greer que l'on suit dans son épanouissement progressif depuis les bancs de l'université où, encore très renfermée sur elle-même, elle fait la rencontre déterminante d'une femme inspirante, passionaria de la cause féministe dans les années soixante. le roman déroule le fil de cette influence à mesure que Greer, au contact de cette femme qui lance sa carrière dans l'univers des actions d'influence, sort de son cocon et apprend la désillusion, à rebours de son petit ami qui lui se renferme sur l'univers étroit de sa famille endeuillée et dans laquelle il trouve son équilibre.
Greer n'est pas vraiment attachante et pourtant on se retrouve à poser un regard bienveillant sur son personnage, tout en percevant en arrière plan un aperçu plutôt singulier sur l'évolution de la société américaine depuis les volcaniques années de tous les possibles jusqu'au présent siècle de l'argent roi.
Un joli roman, pas inoubliable mais baigné d'une douce nostalgie et d'une belle profondeur.
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Greer Kadetsky est une jeune étudiante timide. Même si elle aimerait se battre pour défendre ses opinions, sa peur de parler en public l'emporte sur tout le reste. Elle est victime d'une agression sexuelle mais la direction de l'université camoufle l'affaire pour ne pas faire de vague. C'est alors qu'elle fait la rencontre de Faith Frank, la papesse du féminisme, lors d'une conférence. La soixantaine épanouie, Faith est une femme qui attire tous les regards. Greer rève de se rapprocher de cette femme et pourquoi pas de travailler pour elle. Faith va lui proposer de rejoindre son équipe sur un tout nouveau projet. Mais les illusions peuvent être bien trompeuses et Greer devra apprendre à s'émanciper de son ancien mentor pour grandir.
C'est un roman très intéressant sur la sororité – qui est presque un terme plus fort que le féminisme – et l'engagement pour des valeurs. C'est aussi un roman sur les désillusions et les faux semblants. le bémol selon moi est qu'il m'a été parfois difficile de rentrer totalement dans l'histoire et les nombreux flash-back m'ont souvent perdu. Il n'en reste que c'est un bon roman avec de beaux portraits de femmes.
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« Greer ne savait pas pourquoi Faith s'était intéressée à elle. Mais ce qu'elle sut plus tard, avec certitude, c'est que cette rencontre marqua le début palpitant de tout. »
Greer Kadetsky est une étudiante timide quand elle croise la route de Faith Frank. En écoutant cette dernière, une figure mythique du mouvement féministe, Greer comprend les impasses que lui réserve sa vie. Cette rencontre lui ouvre de nouvelles voies intimes et professionnelles, bouleverse toute son existence. Mais la relation entre mentor et protégée est aussi toujours complexe et tendue et l'idéalisme des jeunes années peut s'évanouir en quelques mois…


Dans ce nouveau roman, l'autrice américaine retrace l'histoire et le combat des femmes tout en remettant le système en cause. Ce roman choral féministe est un beau pavé qui malgré de la lenteur est intéressant dans son ensemble. Avec finesse, l'autrice analyse et décortique en vous plongeant dans la vie de Geer et Faith qui sont des personnages attachants et rondement bien caractérisés. La lecture est rythmée avec une jolie dynamique. J'ai aimé la façon dont l'autrice travaille la temporalité dans ce roman menée avec des personnages prenants et complexes. La persuasion des femmes est une belle découverte avec des thématiques intéressante.  Merci William pour ce roman !
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Meg Wolitzer signe ici un roman sur le féminisme, sur la sororité et plus généralement sur le militantisme. On y suit Greer, une étudiante qui rencontre à l'occasion d'une conférence organisée par son université, une femme, Faith Frank, connue pour son engagement féministe, une pionnière de la lutte en faveur des droits des femmes. Greer est alors une fille timide qui cherche sa voi(e)(x). Malgré sa timidité, elle se fait remarquer par Faith Frank. A cette époque, Greer se bat pour qu'un étudiant, auteur de multiples agressions sexuelles, se fasse sanctionner à la hauteur des délits qu'ils a commis. Elle est profondément admirative de Faith Frank, et cette brève rencontre sera le point de départ de la relation que ces deux femmes vont entretenir pendant des années. Faith Frank va soutenir Greer et lui permettre de trouver sa place, tant d'un point de vue personnel que professionnel. Bref Faith Frank devient son mentor. Et c'est la relation complexe que nouent ces deux femmes, que nous suivons, entre autre, dans "La persuasion des femmes".

Je dois reconnaître qu'au démarrage du livre, j'ai eu un peu peur. Car au départ, nous passons beaucoup de temps avec Greer, pour la fin du lycée, son arrivée à l'université, sa relation avec Cory etc. Nous sommes clairement dans un "roman de campus" dont sont si friands les Américains. Heureusement cette partie ne dure qu'un temps et nous basculons rapidement dans un roman choral. Meg Wolitzer alterne en effet les points de vue et nous suivons tout au long du livre, l'histoire selon Greer, Cory, Zee (sa meilleure amie) et même Faith Frank. le point de vue de cette dernière est particulièrement instructif car cela nous permet d'être dans la tête du mentor et de voir comment elle appréhende de son côté, la relation qu'elle entretient avec Greer. Cette relation interroge car la sororité est une notion complexe, celle de mentor encore plus. Faith Frank aide Greer alors qu'elle n'en retire a priori aucun intérêt particulier, elle veut juste la mettre en lumière. Greer, de son côté, a un profond respect et une profonde admiration pour Faith Frank et son combat. Mais elle ne connaît pas réellement cette femme ni son histoire…

Au-delà de cette relation, ce qui m'a particulièrement intéressée dans ce roman, est la manière dont Meg Wolitzer envisage la notion de militantisme, de manière parfois un peu cynique. Chacun des personnages, y compris Cory, choisit de défendre sa cause d'une manière qui lui est propre. Greer et Zee arborent des tee-shirts à l'effigie de l'étudiant, auteur de plusieurs agressions sexuelles. Faith porte la cause du féminisme à travers la publication d'un journal puis d'une fondation en se faisant financer par un homme d'affaires qui essaye de se racheter une image. Zee s'engage dans l'humanitaire d'abord en enseignant à des élèves défavorisés puis en soutenant les victimes en période post-traumatique. Cory est prêt à tout abandonner pour soutenir sa mère. Mais pour chacun d'entre eux, cet engagement trouve ses limites, voire finit par perdre tout sens. On en vient presque à se demander si dans la société d'aujourd'hui, le militantisme "pur", dénué de tout intérêt personnel ou financier, existe réellement...
Lien : https://riennesopposealalect..
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La persuasion des femmes est le troisième livre que je lis à Meg Wolitzer et c'est celui qui m'a plu le moins des trois. La raison en est que celui-ci m'a paru un peu lourd, lent et répétitif par moments. En revanche, l'histoire, ou les histoires, m'ont semblé très intéressantes avec foison de détails de l'époque et de la vie quotidienne des personnages (années 2000-2010). J'ai trouvé aussi que les personnages principaux comme Greer Kadetsky, Faith Frank ou Cory Pinto manquaient un peu de profondeur, ce qui les rendait un peu moins attachants.

Au bout de ce troisième livre de Meg Wolitzer, je puis dire que ses écrits ne sont jamais légers, ils abordent des sujets pointus, ils sont bien développés. Il faut continuer à la lire…

Le roman est au début un typique campus novel avec tout le contexte assez stéréotypé de la vie universitaire nord-américaine. Un chapitre qui marque Outre Atlantique parce que l'accès aux bonnes universités est difficile, mais surtout source d'endettement pour les élèves pendant des années (rares sont les familles qui payent). Ensuite, le roman devient choral avec la même histoire reprise par plusieurs personnages, et cela se répète un peu.

Greer Kadetsky est une jeune fille très douée de la classe moyenne, assidue dans ses études et rêvant d'une bonne université, très idéaliste. Dès le lycée, elle fréquente un autre doué, Cory Pinto, fils d'immigrés portugais, plus ou moins intégrés dans le style de vie américain. Autant les parents de Cory feront exactement ce qu'il faut pour la postulation universitaire de leur fils, autant les parents de Greer, si Américains, vont se montrer négligents et la jeune fille devra se contenter d'un deuxième choix.

L'écrivaine nous sert en miroir deux familles opposées : d'une part la famille immigrée bien constituée, réglo et adaptée et d'autre part une famille nord-américaine atypique: hippy, fumant encore de l'herbe et ne s'occupant pas du tout de l'éducation de leur fille unique.

A la fac, Greer fera la connaissance de Zee Eisenstat qui deviendra sa meilleure amie. Une fille dont les deux parents sont juges, brillante, belle, de classe aisée et portée vers les femmes. C'est Zee qui va brancher Greer sur Faith Frank, une féministe reconnue, très suivie, respectée et qui viendra au campus donner une conférence.

Grâce à ce contact Greer pourra travailler pour Faith une fois ses études terminées. Après une revue plus ou moins miteuse sur le féminisme, Faith se verra à la tête d'une Fondation pour les femmes, parrainée par un ancien amant devenu très riche et qui voudrait profiter de la notoriété de Faith pour « en quelque sorte » blanchir une partie de son argent sale (du féminisme à la sauce big business).

Les quelques années de Greer à la botte de Faith et au sein de la Fondation, vont être enrichissantes et formatrices en même temps que douloureuses. Parce que la vie n'est pas sans écueils, sans drames ni sans difficultés, sans ce perpétuel choix et options à prendre. Sur le plan humain il va y avoir son poids de peines et de trahisons.

Au fil des années le lecteur pourra suivre tous ces personnages ainsi que d'autres, plus secondaires, avec intérêt et stupéfaction car les problèmes évoqués dans le récit sont d'une grande importance et leurs histoires sont très prenantes.

Meg Wolitzer a écrit un livre qui touche plusieurs thèmes : famille, études, amitié, travail, féminisme, sexualité. Il y a dans le texte une grande finesse dans l'analyse et beaucoup de liberté d'expression dans l'écrit.
Merci à Babelio et aux Éditions rue fromentin (comme cela avec minuscule?) pour ce complément de lecture de qualité.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Une jeune femme discrète, Greer, emprunte la voie du féminisme suite à une conférence de Faith Franck, une icône du mouvement. le roman suit l'évolution de Greer de la fac à ses trente ans et embrasse aussi le point de vue des personnages qui l'entoure. Cet épais roman met un peu de temps à démarrer, mais j'ai ensuite été très prise dans l'histoire. Y sont abordés assez finement les thèmes du féminisme, de la psychologie ainsi que des thématiques sociales liés à l'immigration, au statut social etc. Je suis néanmoins restée un peu sur ma fin; dans la même vaine des auteurs comme Philip Roth ou Joyce Caroll Oates vont plus loin.
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Tout d'abord merci à Babelio pour ce roman gagné au cours de la dernière Masse Critique.
Deuxième ouvrage de Meg Wolitzer pour moi qui l'avait découverte grâce à l'excellent "Les Intéressants".

Greer, bien qu'admise à Yale, se voit contrainte d'intégrer une université de bas étage suite à une bévue de ses parents. Elle va y rencontrer Zee, aussi exubérante que Greer est timorée et surtout Faith Frank, une activiste féministe venue donner une conférence, qui bouleversera sa vie.

On va suivre divers personnages, chacun s'exprimant à tour de rôle au fil des pages (pratique littéraire que j'apprécie).
Greer qui finira par travailler pour Faith Frank avant de claquer la porte suite à une divergence éthique.
Cory, en couple avec Greer, qu'un drame contraindra à abandonner carrière et petite amie.
Zee, révoltée par toute forme d'injustice, en quête de sens à donner à sa vie.
Faith, qui jongle entre compromissions nécessaires et combat pour la cause des femmes.
Emmett, riche entrepreneur, aux pratiques morales parfois douteuses dans la gestion de ses affaires et de sa vie mais lucide sur lui même et amoureux de Faith.

Alors que dire, les 2/3 du roman m'ont apporté une certaine déception, je n'ai pas retrouvé l'auteur qui m'avait enflammée dans son premier roman, plus spectatrice de ce que je lisais que coeur et âme dedans, des personnages auxquels je ne m'attachais pas, ne m'identifiais pas.

Et brusquement, au dernier tiers du roman, lorsque que tous voient leur vie prendre un nouveau tournant, la flamme s'est rallumée, j'ai enfin été touchée par les personnages, leurs confessions, leurs drames, leurs évolutions, l'auteur ayant enfin choisi de s'attarder plus sur leurs états d'âme que sur la description, certes riche, de leur progression dans la vie.

Cela reste un ressenti, mon ressenti, avec toute la subjectivité que cela implique. Un bon roman qui aurait pu être un très bon roman, il manquait juste ce petit quelque chose que je n'ai trouvé que sur la toute fin de l'ouvrage.

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