La persuasion des femmes est le troisième livre que je lis à
Meg Wolitzer et c'est celui qui m'a plu le moins des trois. La raison en est que celui-ci m'a paru un peu lourd, lent et répétitif par moments. En revanche, l'histoire, ou les histoires, m'ont semblé très intéressantes avec foison de détails de l'époque et de la vie quotidienne des personnages (années 2000-2010). J'ai trouvé aussi que les personnages principaux comme Greer Kadetsky, Faith Frank ou Cory Pinto manquaient un peu de profondeur, ce qui les rendait un peu moins attachants.
Au bout de ce troisième livre de
Meg Wolitzer, je puis dire que ses écrits ne sont jamais légers, ils abordent des sujets pointus, ils sont bien développés. Il faut continuer à la lire…
Le roman est au début un typique campus novel avec tout le contexte assez stéréotypé de la vie universitaire nord-américaine. Un chapitre qui marque Outre Atlantique parce que l'accès aux bonnes universités est difficile, mais surtout source d'endettement pour les élèves pendant des années (rares sont les familles qui payent). Ensuite, le roman devient choral avec la même histoire reprise par plusieurs personnages, et cela se répète un peu.
Greer Kadetsky est une jeune fille très douée de la classe moyenne, assidue dans ses études et rêvant d'une bonne université, très idéaliste. Dès le lycée, elle fréquente un autre doué, Cory Pinto, fils d'immigrés portugais, plus ou moins intégrés dans le style de vie américain. Autant les parents de Cory feront exactement ce qu'il faut pour la postulation universitaire de leur fils, autant les parents de Greer, si Américains, vont se montrer négligents et la jeune fille devra se contenter d'un deuxième choix.
L'écrivaine nous sert en miroir deux familles opposées : d'une part la famille immigrée bien constituée, réglo et adaptée et d'autre part une famille nord-américaine atypique: hippy, fumant encore de l'herbe et ne s'occupant pas du tout de l'éducation de leur fille unique.
A la fac, Greer fera la connaissance de Zee Eisenstat qui deviendra sa meilleure amie. Une fille dont les deux parents sont juges, brillante, belle, de classe aisée et portée vers les femmes. C'est Zee qui va brancher Greer sur Faith Frank, une féministe reconnue, très suivie, respectée et qui viendra au campus donner une conférence.
Grâce à ce contact Greer pourra travailler pour Faith une fois ses études terminées. Après une revue plus ou moins miteuse sur le féminisme, Faith se verra à la tête d'une Fondation pour les femmes, parrainée par un ancien amant devenu très riche et qui voudrait profiter de la notoriété de Faith pour « en quelque sorte » blanchir une partie de son argent sale (du féminisme à la sauce big business).
Les quelques années de Greer à la botte de Faith et au sein de la Fondation, vont être enrichissantes et formatrices en même temps que douloureuses. Parce que la vie n'est pas sans écueils, sans drames ni sans difficultés, sans ce perpétuel choix et options à prendre. Sur le plan humain il va y avoir son poids de peines et de trahisons.
Au fil des années le lecteur pourra suivre tous ces personnages ainsi que d'autres, plus secondaires, avec intérêt et stupéfaction car les problèmes évoqués dans le récit sont d'une grande importance et leurs histoires sont très prenantes.
Meg Wolitzer a écrit un livre qui touche plusieurs thèmes : famille, études, amitié, travail, féminisme, sexualité. Il y a dans le texte une grande finesse dans l'analyse et beaucoup de liberté d'expression dans l'écrit.
Merci à Babelio et aux Éditions rue fromentin (comme cela avec minuscule?) pour ce complément de lecture de qualité.
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