Assise au soleil au pied de la falaise, Hoshi'tiwa filait du coton pour sa tenue de mariée. Elle roulait le fuseau de bois le long de sa cuisse, tirant d'un panier des fibres de coton cardé pour former le fil qui, une fois teint et tissé, attacherait ses cheveux.Le clan vaquait à ses occupations quotidiennes : les cultivateurs plantaient le maïs, les femmes veillaient sur le feu et les enfants, les potières fabriquaient les jarres qui faisaient la réputation du clan, même si certaines avaient laissé leur travail pour aider aux champs. La dernière fois que le Peuple du soleil avait apporté son tribut annuel au Lieu central, il avait reçu l'ordre de fournir le double l'année suivante. Cette décision imposait un effort supplémentaire à la communauté, mais grâce au concours de chacun ils étaient assurés de relever le défi.Hoshi'tiwa ignorait que de l'autre côté du monde, une autre race d'hommes désignait ce cycle solaire sous le nom de «Anno Domini 1150». Ces étrangers chevauchaient des animaux inconnus de son peuple et transportaient des marchandises grâce à une invention appelée roue. Hoshi'tiwa n'avait aucune notion des cathédrales, de la poudre à canon, du café ou des horloges. Elle ignorait aussi que ces autres hommes donnaient des noms aux cours d'eau et aux sommets.
Toutes les jeunes filles ne rêvent pas du prince charmant...
Cet amour défendu lui procurait des sensations inédites et grisantes. Elle pouvait laisser parler son cœur, s'adonner à d'innocentes rêveries et jouir de leurs trop rares instants d'intimité sans courir le moindre risque.
Si les hommes partaient à la guerre, c'était parce que les femmes les regardaient.
Ne disait-on pas que les enfants seraient punis pour les péchés de leurs pères?
Comme la plupart des filles de son âge, elle rêvait d'un mariage de conte de fées et d'une lune de miel dans une contrée exotique.
Parfois, le désert ne rend pas les proies qu'il a englouties.
Rien ne peut remplacer un père.
Plus qu'une simple pause, la ménopause signifiait la mort de la femme en elle et cette perspective la terrifiait.
Je suis toujours vierge à trente-six ans, Faraday. J'ai perdu tout espoir de connaître l'amour d'un homme, car les rares attraits que je possédais n'ont pas résisté au temps.