La Chambre de Jacob

Le thème de ce roman de Virginia Wolf me plaisait particulièrement. Découvrir la personnalité d'un homme dans cette période de l'Angleterre de l'après-guerre, notamment au travers des souvenirs qu'il a laissés dans sa chambre dorénavant vide, voilà qui me paraissait une bonne idée. Et puis Virginia Wolf est une auteure reconnue, ce roman marquant un tournant dans sa carrière.

La préface du livre et la notice sur la genèse et la réception de ce livre, extrêmement bien construites révèlent d'ailleurs la nouvelle ambition littéraire de notre romancière qui s'essaye à un nouveau mode de narration. Ainsi à propos du processus littéraire adopté dans son roman disait elle "Supposez qu'une chose s'ouvre à partir d'une autre[...] cela ne donne-t-il pas l'aisance et la légèreté que je veux" de ce point de vue, le projet a atteint ses objectifs. En effet, dans ce roman, les évènements s'ouvrent à partir d'autres évènements et nous sont contés sans véritable transition. du coup, j'ai eu l'impression d'une trame narrative extrêmement décousue qui rend l'oeuvre malaisée à suivre. Par ailleurs, dans ce cours roman d'environ 280 pages, ce sont plus de 60 personnages qui apparaissent à un moment ou un autre, sans que l'on approfondisse réellement leur personnalité. Cela renforce l'impression de confusion que j'ai pu ressentir.

Nous suivons donc l'histoire de Jacob entre les plages de Cornouaille et la Grèce, en passant par Cambridge. Nous conservons de ces quelques pages une impression de nostalgie bien cultivée par l'auteure, mais force est de constater que la personnalité de Jacob nous reste cachée. On apprend finalement très peu de choses de lui, son caractère n'est pas détaillée
, pas plus que ses sentiments et ses pensées. Au total, nous avons l'image d'un jeune homme de la classe aisée aux hobbies un peu superficiels. Si l'on me demandait aujourd'hui "Qui est Jacob ?" je serais bien en peine de le dire.

Je suis donc passé à côté de cette oeuvre qui ne me laissera pas un grand souvenir. Les personnages sont à peine découverts qu'ils sont oubliés.
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