Les années

La présentation de cette oeuvre parle de l'histoire d'une famille sur trois générations. Oui, mais à la façon de Virginia Wolf. Donc pas de récit linéaire, avec toutes les explications des divers évènements mais une succession de tableaux que le lecteur observe et écoute et dont il déduit l'évolution de la famille Pargiter. Et bien sûr, les pensées des différents protagonistes.
Ainsi dans les premières pages, on apprend que la mère de famille est mourante. Or le père et l'une des filles s'en réjouissent à part eux, tout en respectant les règles du comportement en pareil cas. La fille pense à cette mère qu'elle aime et qu'elle déteste mais sans qu'aucune explication claire ne soit donnée à ce sentiment ambivalent.
Les éléments sont aussi très présents, pluie, vent, neige, canicule.
Un roman très plaisant si l'on accepte le parti pris de l'auteur. Je trouve que d'une certaine façon il demande une plus grande participation du lecteur qui n'a pour seuls repères que l'indication de l'année qui sert de titre à chaque chapitre. Mais il peut aussi induire un sentiment de voyeurisme.


Lu dans le cadre du Challenge ABC 2014-2015

Le temps passe et au fil des Années, Virginia Woolf évoque non pas les évènements mais plutôt l'évolution des pensées des membres de la famille Pargiter.
Ici on retrouve les themes chers a l'auteure : ce qui est tu, la nature, les décors, les associations d'idées.
De 1880 jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale les générations se succèdent, les plus âgés disparaissent, les enfants deviennent adultes et c'est avec une certaine mélancolie, comme toujours, que Virginia Woolf scrute les pensées de chacun(e), leurs ressentis parfois bien différents de ce qu'ils montrent ou disent.

Toujours le flux des pensées et même si je suis toujours aussi admirative du style, de l'analyse et parfois la justesse de son regard et de sa plume, j'ai eu ici un peu moins de plaisir et me suis un peu perdue dans ses déambulations.

Le seul livre de Virginia Woolf auquel j'ai réussi a accrocher à ce jour, mais je ne désespère pas. A travers plusieurs génération d'une famille de la bonne société anglaise, l'auteur réussit à nous faire ressentir le temps qui passe, le temps de chacun des personnages, et le temps du monde. A lire cependant au calme et avec attention pour ne pas se perdre dans cette grande famille.

J'ai aimé l'écriture descriptive, détaillée, poétique de l'Angleterre au début du 20e siècle, et quelques fulgurances dans les réflexions, mais aucun des nombreux personnages ne m'a vraiment attachée...

Je ne sais pas si ce étais pour ma grande attente pour la lecture de cette écrivaine ou peut-être pour son style, mais le livre m'a laissé un peu déçu. Si vous aimez les longues descriptions sans action, (une page entière pour décrire le paysage dans la campagne) ils sont très bien écrits, et vous les aimerez. Pour moi, le livre est un peu sans essence, des dialogues quotidiens pour un vide absolu, où rien ne se passe, seuls les personnages qui pensent, parlent… et rien d'autre.
Peut-être quelques lecteurs apprécieront la lecture, en effet il ‘y a vraiment belles descriptions, pour des endroits, les caractères sont bien définis, mais en fin de compte, les personnages vieillissent, vous arrivez à la dernière page pour voir quelle sera la fin, et c'est à peine ça : il ne s'est rien passé.