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Au souvenirs de Mrs Dalloway, un bon livre mais dont la lecture n'a pas été facile, j'ai entamé Les années avec beaucoup de préjugés mais quel bon début! Virginia Woolf nous dépeint d'un coté de la panique, du déchirement et de l'autre coté de la lassitude dans la longue attente d'un miracle sur une mourante. La forte probabilité est que Mrs Pargiter est aux portes de la mort, et la belle écriture de Virginia nous fait vivre, dans une atmosphère plus ou moins cocasse sans toute fois chuter dans le burlesque, comment cette âme résiste à la mort, et on voit Rose, la benjamine des Pargiter, lasse de cette attente, qui se répète toute fois "tu ne veux pas mourir!", elle s'afflige chaque fois que sa mère se remet de ses évanouissements. Mais par la suite, on retrouve le même style que dans Mrs Dalloway, on suit la vie de plusieurs personnages, l'auteure inondent son oeuvre des monologues intérieurs qui parfois se mêlent avec la réalité. Les années est une série d'années qui retrace la vie des membres de la famille Pargiter mais les véritables personnages de ce roman sont le temps et la nature. A chaque nouveau chapitre, l'auteure s'attelle à décrire le temps et la nature, le soleil qui se lève, les plantes qui fleurissent, le ciel est toujours bleu comme si toutes ces choses de la nature ne changeaient jamais. Par contre, les hommes, eux, changeaient et n'avaient qu'une seule destination la mort, et la vie paraissait à ce moment là comme un simple gros vide...
Une fois les morceaux de Puzzle réunis, on prend plaisir avec Les années, la finesse dans les descriptions n'alourdit pas pour autant le lecture, et l'auteure prend le malin plaisir de ne point s'attarder aux faits, elle nous entraine directement aux conséquences, de même que les émotions des personnages sont imprécises, ils sont comme des pions que le vent pousse à sa guise, c'est juste une espèce de silence que l'auteur veut nous faire partager ! Le néant de l'être!
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La présentation de cette oeuvre parle de l'histoire d'une famille sur trois générations. Oui, mais à la façon de Virginia Wolf. Donc pas de récit linéaire, avec toutes les explications des divers évènements mais une succession de tableaux que le lecteur observe et écoute et dont il déduit l'évolution de la famille Pargiter. Et bien sûr, les pensées des différents protagonistes.
Ainsi dans les premières pages, on apprend que la mère de famille est mourante. Or le père et l'une des filles s'en réjouissent à part eux, tout en respectant les règles du comportement en pareil cas. La fille pense à cette mère qu'elle aime et qu'elle déteste mais sans qu'aucune explication claire ne soit donnée à ce sentiment ambivalent.
Les éléments sont aussi très présents, pluie, vent, neige, canicule.
Un roman très plaisant si l'on accepte le parti pris de l'auteur. Je trouve que d'une certaine façon il demande une plus grande participation du lecteur qui n'a pour seuls repères que l'indication de l'année qui sert de titre à chaque chapitre. Mais il peut aussi induire un sentiment de voyeurisme.


Lu dans le cadre du Challenge ABC 2014-2015

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Le temps passe et au fil des Années, Virginia Woolf évoque non pas les évènements mais plutôt l'évolution des pensées des membres de la famille Pargiter.
Ici on retrouve les themes chers a l'auteure : ce qui est tu, la nature, les décors, les associations d'idées.
De 1880 jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale les générations se succèdent, les plus âgés disparaissent, les enfants deviennent adultes et c'est avec une certaine mélancolie, comme toujours, que Virginia Woolf scrute les pensées de chacun(e), leurs ressentis parfois bien différents de ce qu'ils montrent ou disent.

Toujours le flux des pensées et même si je suis toujours aussi admirative du style, de l'analyse et parfois la justesse de son regard et de sa plume, j'ai eu ici un peu moins de plaisir et me suis un peu perdue dans ses déambulations.
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Le seul livre de Virginia Woolf auquel j'ai réussi a accrocher à ce jour, mais je ne désespère pas. A travers plusieurs génération d'une famille de la bonne société anglaise, l'auteur réussit à nous faire ressentir le temps qui passe, le temps de chacun des personnages, et le temps du monde. A lire cependant au calme et avec attention pour ne pas se perdre dans cette grande famille.
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Les Années c'est une longue complainte de la vie des femmes ennuyeuses et vaporeuses à travers la fin du 19ème et le début du 20ème. Découpé en chapitres, chacun est affilié à une année précise et on voit se succéder plusieurs générations de familles, mais avec une très grande importance pour la gente féminine. le roman est parsemé de dialogues quand l'ennui se fait beaucoup trop intense, elles décident d'échanger les banalités les plus creuses mais avec distinction. .

Virginia Woolf nous parle de ces femmes qui n'ont aucun but de plus que ce que la société leur dicte, ces femmes qui déambulent à travers les années comme des spectres (soyeux) très esthétiques, ne se confrontant à aucune agressivité extérieure. Elles sont nobles, belles et tout à fait transparentes, de bonnes mères, de bonnes femmes à marier avec untel comte ou untel noble. Les Années, c'est une longue traversée fantômatique, à travers la vacuité des gestes du quotidien des femmes à ces époques .

Pourtant, le roman cache une structure forte et solide, quelque chose qui vient en contrepoint de toute cette vie vaporeuse : Ce sont les descriptions, la colonne vertébrale des Années c'est la précision qu'a mis Woolf à décrire toute cette fragilité à lui donner une consistance et nous faire vivre son «consciousness». Chaque détail de la vie de ces femmes est minutieusement décrit et, par certains moments, on sent que c'est à travers ces descriptions que le récit prend toute sa consistance. .

Lire les Années, c'est être le témoin de plusieurs vies sans âmes, sans but mais qui, autour d'elles,cachent un trésor de vies, de formes et de plaisir sans nom. La vie ne réside pas toujours chez l'être humain et encore moins chez des femmes écrasées sous le poids des traditions, des habits, des hommes et de la société.
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Le plus narratif des livres de V. Woolf. Entre convenance et inconscient. Une très grande oeuvre.
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C'est un portrait de groupe, celui d'une famille et de la société anglaise sur trois générations. Il commence en l'année 1880 et se développe sur dix chapitres portant chacun sur une année jusqu'en 1918 avant de rassembler, dans un dernier chapitre, les personnages à une époque contemporaine (le temps présent).
Description de la vie normale, de la vie quotidienne, des personnages, leurs actions, leurs idées, leurs pensées, leurs souvenirs, et l'influence du monde extérieur.
Virginia Woolf établit dans ce roman des analogies entre les comportements des individus dans la société et dans la sphère familiale. Elle observe les rites, les signes, les manières qui distinguent les différentes classes sociales. Mais, la critique des institutions, des conventions, des comportements reste subreptice et feutrée. Ce roman dépeint l'évolution générale de la société tout en conservant ce qui est individuel : le sentiment que les choses reviennent indéfiniment et que néanmoins elles changent. On assiste à un jeu constant entre le monde extérieur et la vie intérieure des personnages , entre le mouvement d'une action et l'intrusion soudaine d'une pensée, d'un souvenir, d'une réflexion.
Virginia Woolf alterne les scènes à travers la ville de Londres et celles à la campagne, par tous les temps et toutes les saisons, par temps froid ou grand soleil.
En résumé, le sujet de ce roman est bien la Vie. La vie, la mort, le ciel, la ville, la nature, la vie intérieure, le monde tel que l'appréhende la conscience. J'ai aimé l'atmosphère de poésie et de douceur que l'on ressent à la lecture de ce roman de 540 pages que l'on quitte avec regrets.
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J'ai aimé l'écriture descriptive, détaillée, poétique de l'Angleterre au début du 20e siècle, et quelques fulgurances dans les réflexions, mais aucun des nombreux personnages ne m'a vraiment attachée...
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Dans Les années, on retrouve le style narratif si particulier de Virginia Woolf, qu'elle avait déjà imaginé dans Mrs Dalloway, avec une successions de pensées et de monologues intérieurs passant d'un personnage à l'autre au fil des pages.
Mais à la différence du précédent, où le fil de l'histoire passe par des personnages sans lien les uns avec les autres, ici, nous suivons les membres d'une même famille, ce qui rend la trame un peu plus facile à suivre.

C'est donc une succession de scènes de vie de la famille Pargiter que va nous décrire Virginia Woolf, entre 1880 et 1937.
A chaque changement de chapitre, le rideau se lève sur une nouvelle saison, une nouvelle années, un nouveau décor. Et c'est au fil des dialogues entre les personnages que l'on devine que l'une s'est marié, l'autre a fait une brillante carrière universitaire etc..

L'ensemble a un rendu hyper-réaliste. Les conversations sont interrompues, on exprime pas toujours ce qu'on voulait dire ou maladroitement, on ne connait pas les pensées de l'interlocuteur..

En filigrane, on devine les grands évènements contemporains: la guerre de 14-18, les suffragettes, les conflits en Irlande, la colonialisme etc..
Mais ce sont les souvenirs individuels et les détails qui sont mise en avant.
La bouilloire capricieuse.
Une tache sur le nez de Sarah.
Un diner à la cave une soir d'alerte aérienne pendant la guerre.
Un parapluie avec une tête de perroquet en guise de manche.

C'est la place qu'elle accorde aux détails qui fait le charme de son écriture si particulière. Et sa vision clairvoyante et tellement d'actualité!

"Crois-tu qu'un de ces jours nous pourrons voir ce qu'il y a à l'autre bout du téléphone?" demanda Peggy en se levant.



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VW narre l'évolution d'une famille patricienne anglaise sur quelques dizaines d'année, au tournant des 19e et 20e siècles, mais ne comptez pas sur elle pour détailler par le menu événements intra et extra familiaux qui scandent la période considérée. C'est la reine de l'ellipse, de l'anecdotique qui fait sens, des flux de pensée et des sensations, et ceux qui veulent exclusivement qu'on leur raconte des histoires passeront leur chemin. Les autres se délecteront de cette sensibilité et de cette profondeur dans l'analyse des sentiments humains. Comme Mrs Dalloway, les Années se termine en apothéose avec une grande fête, à la fois soirée dansante et réunion de famille, qui tire brillamment le bilan de ce qui précède. Un régal.
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