Pour moi,
Léonard Woolf était le mari de Virginia ainsi que l'éditeur de ses romans.
Ce recueil composé d'extraits de son volumineux journal (5 tomes) m'a éclairée sur la vie de cet homme et ce faisant sur son épouse.
Intellectuel engagé, il a oeuvré activement au sein du Parti Travailliste. Ses réflexions ont notamment été utilisées pour la création de la Société des Nations.
Mais surtout, pendant 29 ans, il a été l'ange gardien de
Virginia Woolf. Dès les premiers temps de leur rencontre, il est conscient de la fragilité psychologique de la jeune femme. Il ne cache rien de ses doutes, de son sentiment d'être démuni parfois alors que même les médecins consultés ne semblent eux-même pas savoir quoi faire.
» Comme je l'ai dit, je n'avais aucune expérience
de la maladie mentale, et il me fallut un certain temps avant de réaliser à quel point ses symptômes devaient toujours être pris au sérieux et de comprendre qu'elle était sans cesse sur le point de chavirer. J'étais déjà très perturbé et anxieux au retour de notre voyage de noces en automne 1912. Et cela devint de plus en plus inquiétant au cours des premiers mois de 1913. En janvier et février, elle terminait «
Croisière », passant ses journées à écrire dans une incroyable tension. Je ne le savais pas encore – je l'apprendrai petit à petit et ce serait douloureux à vivre – à quel point les semaines et les mois qui précédaient l'aboutissement d'un livre représentaient pour elle une épreuve terrifiante car ils la plongeaient dans la dépression, et plus encore que la dépression. »
Malgré tout, il ne cessa jamais de prendre soin d'elle et de l'aimer.
J'ai trouvé ce livre vraiment passionnant car
Leonard Woolf raconte dans son journal leur quotidien, la naissance de leur maison d'édition, leurs amis, la société de l'époque d'une façon vivante et érudite.