- Je t'aime, dit-elle, en pensant qu'elle aurait dû le lui dire plus tôt. Le moment n'est peut-être pas bien choisi, non ?
- Il pense qu'il vaudrait mieux que tu te mêles de tes affaires, traduisit Makenna pour le Bêta.
- Tu veux dire que tu comprends ses grognements ? interrogea Dominic, manifestement étonné.
- Pas toi ?
- Tu as compris que ce grognement primitif signifiait "Mêle-toi de tes affaires" ?
- C'était clair comme de l'eau de roche pour moi, répondit-elle en relevant la tête.
- Épouses-là, conseilla Dominic à Ryan.
Ce dernier poussa un nouveau grognement avant de se diriger vers la porte.
- Et là ? Il dit quoi ? s'enquit Dominic.
- Va te faire voir, traduisit-elle.
- Ton père, il était pas marchand d'armes par hasard ?
- Non, pourquoi ?
- Parce que tu es trop canon.
- Moi, c'est Dominic.
- Oh, le lieutenant qui écrit des trucs salaces à Zac ?
- En fait, je suis gynéco et je fais des visites à domicile. À quand remonte ton dernier contrôle ?
- Dominic !
- Mon horoscope d'aujourd'hui me prédisait une montagne sur ma route. Je n'avais juste pas envisagé qu'il pourrait s'agir d'un homme.
- Franchement, Ryan, je suis étonnée qu'on soit obligées de le faire, ajouta Grace. Tu es un mec intelligent, tu écoutes ton loup et tu as des instincts très développés. Tu ne devrais pas avoir besoin qu'on te dise quelque chose d'aussi évident.
N'ayant pas la moindre idée de ce à quoi elles faisaient allusion, Ryan se tourna vers Marcus.
- Elles pensent que Makenna est ton âme soeur, lui expliqua son collègue en soupirant.
D'accord.
- Moi aussi ,rétorqua Ryan succinctement en se retournant et en se dirigeant vers l'escalier.
Puis Ryan et Makenna reprirent leurs formes humaines. Ils s'allongèrent côte à côte et Ryan promit à son ou qu'il ferait sauter l'obstacle à la formation du lien. Plus rien ne le séparerait de sa compagne. Jamais.
- Makenna est mon âme sœur, je le sais. Je n'ai pas besoin de sentir le lien d'union pour en être convaincu, affirma-t-il et son loup grogna son assentiment.
- Je ne peux pas attendre tellement plus longtemps, Makenna, déclara Ryan en retenant la jeune femme par les cheveux. Vraiment.
- C'est plus compliqué qu'il n'y parait, répondit-elle sans qu'il lui soit nécessaire de lui demander ce qu'il entendait par là.
— Tu es amoureux d’elle, non ? De Makenna, je veux dire.
— Oui, répondit Ryan en dissimulant son étonnement.
— Alors, pourquoi tu ne fais rien pour la séduire ?
— Parce que je veux m’occuper de toi d’abord.
— Bon, écoute…, dit Zac après avoir pris une bouchée de pizza. Je suis d’accord pour que tu l’invites à sortir. Mais…tu ne lui fais pas de mal, OK ? Elle a été très sympa avec moi. Elle m’a recueilli quand j’étais à la rue. C’est quelqu’un de bien.
Oui, c’était le cas. Elle avait un bon fond et elle le montrait par ses actions. Elle avait aussi une douleur enfouie d’elle-même qu’elle cherchait à cacher mais qui lui dictait en partie sa conduite. Au début, il s’était méfié de toute cette compassion, de cet altruisme. Il ne croyait pas qu’elle puisse vraiment être comme cela, parce qu’il n’avait jamais connu personne comme elle.
— Je pense qu’elle t’aime bien aussi et qu’elle accepterait si tu l’invitais.
— Si je n’étais pas persuadé du contraire, je croirais que tu joues les entremetteurs.
Zac se contenta de sourire en guise de réponse.