Ce n'est pas la vérité qui est sacrée, mais la quête de sa propre vérité !
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Pour établir une relation entière avec autrui, il faut d'abord établir une relation avec soi-même.
Un psychologue, un déchiffreur d'âmes, se doit d'être plus dur que quiconque, sans quoi il enflera de pitié.
"Vous devrez apprendre, désormais, à assumer votre vie et à avoir le courage de dire : "C'est ainsi que je le veux !" L'esprit d'un homme repose sur ses choix !"
Tout ce qui ne tue pas rend plus fort.
La flamme de la croyance est alimentée sans cesse par la peur de la mort, de l'oubli et de la vanité des choses.
L'on aime plus le désir que l'être désiré.
« Oh, j’ai toujours mes bonnes raisons, Josef, mes façons secrètes de supporter la solitude, voire de la glorifier. Je prétends devoir rester à l’écart des autres pour nourrir ma propre réflexion. Que les grands esprits du passé sont mes compagnons, qu’ils quittent en rampant leur tanière pour se réchauffer à mon soleil. Je me gausse de la peur de la solitude. J’affirme que les grands hommes doivent souffrir, que je suis trop en avance sur mon temps, et que personne n’est capable de me suivre dans mon périple. Si l’on se méprend sur mon compte, si l’on a peur de moi, si l’on me rejette, je pousse des cris de joie : cela veut dire que je vois juste ! Je déclare que ce courage qui est le mien, celui d’affronter la solitude loin de la foule, sans avoir recours à une illusoire manne divine, est la preuve même de mon génie.
« Et pourtant… Je ne cesse d’être habité par la peur, par une peur… […] Malgré mes belles paroles, malgré ma posture de philosophe posthume, malgré la certitude que mon heure viendra, malgré enfin ma théorie de l’éternel retour, j’ai une peur terrible de mourir seul. Savez-vous ce que c’est de savoir qu’une fois mort, on ne découvrira pas votre corps avant des jours, des semaines peut-être, jusqu’à ce que l’odeur intrigue enfin quelque étranger de passage ? J’essaie de me rassurer. Souvent, au plus fort de mon isolement, je me mets à parler tout seul. Pas trop fort, cependant, car j’ai peur de mon propre écho caverneux. »