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Clément Baude (Traducteur)
EAN : 9782757803851
478 pages
Points (30/04/2008)
4/5   644 notes
Résumé :
Quand Julius Hertzfeld, un célèbre psychiatre de San Francisco, apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre, que fait-il ? Il contacte l'un de ses anciens patients, l'arrogant Philip Slate, accro au sexe, rigide, asocial et manipulateur, le plus grand échec de sa carrière, devenu depuis psychothérapeute.
Au centre de cette relation : Schopenhauer...

Chez Galaade, a paru sous le titre suivant :
Apprendre à mourir : la méthode Schopen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
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Un an c'est court quand la mort est au bout !
L'espérance de vie du docteur Julius Hertzfeld, un psychiatre de 65 ans atteint d'un mélanome, n'est guère plus élevée. Veuf depuis dix ans, le pauvre Julius ne sait plus à quel saint se vouer et la première personne qu'il contacte n'a pas vraiment une âme de Bon Samaritain...

De toute la carrière de Julius, Philip Slate est de loin le patient le plus antipathique. Asocial et obsédé sexuel, Philip a suivi une longue thérapie qui a malheureusement échoué vingt ans auparavant. Depuis cet échec, il a trouvé remède à son obsession dans la philosophie de Schopenhauer et semble aujourd'hui ''entré sur les terres de la sérénité testiculaire''.
Installé comme Conseil en philosophie et désireux d'exercer le plus tôt possible le métier de psychothérapeute, il a besoin d'un tuteur. Julius accepte d'endosser ce rôle sous réserve que Philip passe six mois comme patient dans sa thérapie de groupe.
Le lecteur découvre avec Philip les sept personnes qui se réunissent chaque lundi au domicile de Julius, situé dans un quartier huppé de San Francisco.
Les échanges verbaux, francs et directs, tournent en grande partie autour de la sexualité des uns et des autres sans occulter les relations conflictuelles avec leurs proches.
La personnalité misanthrope de Philip, ses longs moments de mutisme, sa façon de se référer systématiquement à la philosophie de Schopenhauer lorsqu'on sollicite son avis, exaspèrent dans un premier temps les patients, sous l'oeil d'un Julius perplexe qui peine parfois à cadrer les débats.

“La méthode Schopenhauer” écrit par Irvin David Yalom en 2005 est un roman surprenant. Psychiatre de formation, l'écrivain américain réussit à sensibiliser le lecteur à deux de ses grandes passions : la psychologie et la philosophie.
Avant chaque séance hebdomadaire chez Julius, l'écrivain s'intéresse dans un court chapitre à la vie du philosophe Arthur Schopenhauer né à en 1788 à Dantzig.
Platon et Kant ainsi que les textes sacrés hindous ont inspiré l'oeuvre de Schopenhauer, empreinte avec constance du tragique de la condition humaine.
Cette oeuvre a marqué les esprits des deux derniers siècles, ainsi le père de la psychanalyseSigmund Freud s'inspira-t-il de la pensée du philosophe pour mettre en évidence l'importance sous-estimée des aspirations sexuelles de l'être humain.

“La méthode Schopenhauer” est un roman vivant. Malgré les affres des différents personnages, sa lecture est loin d'être triste. de surcroît le lecteur a vraiment l'impression d'aborder, sans difficulté majeure, de nombreux concepts philosophiques.

Le personnage le plus sympathique du livre, le docteur Julius Hertzfeld, trouvera-t-il dans la formidable énergie de son groupe de patients la force nécessaire pour surmonter les angoisses de sa fin de vie imminente ?
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Et la magie opère, encore et toujours. Irvin Yalom, magicien de la vulgarisation philosophique et psychologique, frappe fort une fois de plus signant un roman qui parle d'une des figures marquantes de la philosophie et qui se lit comme un bon roman.

Oui ça devient la spécialité de ce grand écrivain qui nous présente cette fois-ci Schopenhauer, la complexité de ses pensées et son héritage et comment il a influencé de nombreux philosophes.
Irvin Yalom continue à cultiver l'art du mélange des genres et nous ouvre les portes d'un monde clos qu'il connaît parfaitement bien, celui des thérapies de groupe.

Il allie faits réels et livre l'essentiel des thèmes chers à Schopenhauer tels la volonté comme principe fondamental, le rapport de l'homme à la souffrance, à la passion amoureuse, à la mort, le tragique de la condition humaine et la théorie du détachement.

Pas très jojo les pensées du bonhomme, mais sous la plume de Yalom qui les adapte à la réalité d'un groupe d'individus en quête de lumière, on arrive à saisir l'essentiel de la question de l'équilibre précaire qui est celui de la vie elle-même.

L'écriture est tenue et les personnages sont astucieusement bien construits. Ce roman permet de savourer les multiples facettes de cet auteur qui a l'art de nous intéresser à des sujets en apparence compliqués mais qui deviennent accessibles et fascinants !


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Selon les propos de Tacite mis dans la bouche de Schopenhauer dans cet ouvrage, "la soif de la gloire est la dernière des choses à laquelle l'homme sage doit s'intéresser". Et pourtant ne passons-nous pas notre vie dans la quête de la reconnaissance de nos pairs ?

C'est l'évidence qui saute aux yeux de Julius Hertzfeld lorsqu'il apprend qu'une maladie incurable le condamne à brève échéance. L'urgence l'assaille alors de trouver sens à sa vie avant de la quitter. Il est un psychiatre reconnu. Il se met en demeure de fouiller dans le registre de ses patients en quête de ceux qu'il aura guéris de leur mal être et auront retrouvé ainsi goût à la vie. Mais contre toute attente son attention se porte sur le nom d'un homme, Philip, lequel souffrait d'une obsession sexuelle irraisonnée et méprisante de ses partenaires, dont le cas aura été l'échec de sa carrière.

Philip en voie de devenir lui-même psychothérapeute cherche un tuteur pour sa thèse. Un marché se conclut entre eux : Julius accepte de devenir son tuteur à la condition que Philip intègre un groupe de patients en thérapie collective. Féru de philosophie, de Schopenhauer en particulier dont les préceptes lui ont permis de trouver apaisement à son addiction au sexe, c'est à contre coeur que Philip intègre le groupe. Il voue en effet à ses congénères la même misanthropie que celle qui animait son maître à penser en son temps. Cette indisposition sera augmentée lorsqu'il découvrira parmi les personnes constituant le groupe une de ses partenaires d'un soir. Elle cultive logiquement à son endroit une rancoeur féroce.

Gagné à l'obsession de faire de sa vie un bénéfice pour les autres et non de laisser le souvenir de sa personne, Julius déploie son ardeur à guérir Philip de l'affliction qu'il identifie comme l'origine de tous les maux sur terre : l'indifférence voire le mépris de l'autre. Lequel s'était exprimé chez lui par des conquêtes sexuelles innombrables et sans lendemain.

Voilà donc le quatrième ouvrage que je lis de la main d'Irvin Yalom. Après Nietzsche, Spinoza, Épicure, je le retrouve aux prises avec les thèses de Schopenhauer. le psychothérapeute qui se ressource chez les philosophes se frotte dans cet ouvrage au plus atrabilaire d'entre eux à l'égard de ses congénères. Son intention étant de contrer la propension des uns à fuir leurs semblables, dont Schopenhauer s'était fait un porte drapeau, et à faire naître la conviction que la communauté humaine ne peut être que réconfort de tout un chacun lorsqu'il est confronté à l'angoisse de la mort. Julius s'en est convaincu lui-même en forme de résilience après avoir accusé le coup de l'annonce de sa fin prochaine.

La caractéristique de la vie est son impermanence. La mort est inéluctable. Aussi Irvin Yalom, à l'unisson des grands philosophes humanistes, veut nous convaincre que la meilleure façon de l'aborder est de donner sens à sa vie, en se tournant vers les autres et non se focalisant sur sa propre personne. de pouvoir se dire à l'échéance ultime que l'on revivrait volontiers la même vie, si tant est qu'elle fut dépourvue de l'âpreté au gain, de la satisfaction de ses moindres désirs, y compris sexuels, lesquels ne sont que voleurs de conscience.

Irvin Yalom intègre son lecteur dans le huis clos de cette thérapie de groupe. Il développe les cheminements de pensée, étudie l'interaction des caractères et les processus d'évolution des mentalités vers le but que s'est fixé son héros et porte parole. Ce dernier se montrant le moins invasif possible dans les échanges, son rôle se limitant à relancer une discussion qui s'essouffle ou au contraire à calmer les ardeurs qui s'enflamment.

Comme à l'accoutumer dans les ouvrages d'Irvin Yalom, la thérapie portant essentiellement sur la libération de la parole, il fait le plus grand usage du dialogue dans ceux-ci. Cette méthode a le mérite de donner vie à l'écrit et de rendre la lecture très fluide. L'intrusion de la philosophie dans la psychanalyse est passionnante. Elle veut nous convaincre que l'homme doit s'assumer lui-même y compris et surtout en envisageant sa propre mort. Ne pas avoir recours aux expédients d'une quelconque religion, reposant donc sur la croyance, qui n'est à ses yeux, lui promettant une vie après la mort, que duperie et refus d'assumer sa finitude.
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Première immersion dans l'univers de Monsieur Yalom : j'y ai nagé avec délice, évoluant entre le flot romanesque et ses personnages hauts en couleurs, ses dialogues bien pensés, des vagues de culture générale au fil du récit de la vie du grand philosophe Shopenhauer (que l'on appréciera ou détestera, c'est selon, mais ce n'est pas la question), et une marée psychanalytique qui emporte tout sur son passage, nous dévoilant dans ses rouleaux les arcanes de la thérapie de groupe, de l'intérieur, et du fonctionnement de la cure psychanalytique dans son ensemble.
Bien sûr, c'est une fiction, pas un essai , mais c'est fluide, passionnant, ça coule de source !
Ce roman semblera une méduse dont la piqûre urticante démangera pendant des jours, à ceux qui se noient d'ennui dans la psychanalyse, mais les amateurs plongeront dans ses eaux avec bonheur, sans masque, et y apprécieront les réflexions intelligentes sur la Maladie, le rapport aux autres, la Mort, la Vie, ... de quoi s'occuper les méninges un petit moment ! ;)
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Excellentissime !
Ce livre de poche vert déniché chez Emmaüs parce que les critiques journalistiques m'avaient plût : _The Los Angeles Times : " Si Freud avait décidé d'écrire un thriller psychologique..." ou _ Libération : "Comment pouvait-on vivre jusque-là sans connaître les livres du docteur Irvin D. Yalom ? Ce n'est pas tous les jours que des livres de psychothérapie se lisent comme des romans.", a dormi longtemps dans ma bibliothèque avant que je daigne m'y intéresser. Pourtant, un matin que je cherchais quoi lire et que j'avais un livre en main, j'ai songé à lui et suis allée le chercher, j'ai commencer à lire quelques lignes et n'ai pu m'arrêter jusqu'à la dernière...
Outre un enseignement philosophique et un soin thérapeutique, Irvin Yalom sait animer des personnages comme personne, si bien que chaque lecteur peut se reconnaitre en l'un deux ou en tous... Et peut grandir, évoluer au diapason avec eux.
Du beau travail, à l'instar de Murakami, Paasilina, Despente ou Steinbeck, Irvin Yalom va probablement devenir une de mes marotte !
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Citations et extraits (158) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants privés de l’amour maternel ne parviennent pas à entretenir la confiance minimale requise pour s’aimer eux-mêmes, pour croire que les autres vont les aimer ou, tout simplement pour aimer la vie.
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Le talent, c'est le tireur qui atteint un but que les autres ne peuvent toucher ; le génie, c'est celui qui atteint un but que les autres ne peuvent même pas voir. (Schopenhauer)
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Les sermons sur la vie et sur la mort, Julius les connaissait aussi bien que n'importe qui. Il était d'accord avec les stoïciens, pour qui "dès notre naissance, nous commençons à mourir", et avec Epicure, qui disait : “La mort n'est rien pour nous, car quand nous sommes, la mort n'est pas là et, quand la mort est là, nous ne sommes plus."
En tant que médecin et psychiatre, il avait susurré ces mêmes paroles de consolation aux oreilles des mourants. Bien que convaincu que ces sombres réflexions fussent utiles à ses patients, jamais il n'avait envisagé qu'elles pussent le concerner lui.
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Quand il commença son internat, il découvrit que les chambres du personnel étaient adjacentes au dortoir de l’école d’infirmerie, qui pullulait de jeunes infirmières nubiles en adoration perpétuelle devant les médecins. C’était une véritable confiserie, et il ne se priva pas d’en goûter tous les bonbons.
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La définition de l’ami par Aristote, est celui qui tire de vous ce que vous avez de meilleur et de plus sain, se rapproche de ma vision du psychothérapeute idéal.
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Videos de Irvin D. Yalom (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Irvin D. Yalom
Irvin Yalom a consacré sa carrière à conseiller ceux qui souffrent d'anxiété et de chagrin et à aider à faire face à l'idée de la mort. Lorsque sa femme Marilyn, écrivaine elle-même, a été atteinte d'un cancer très grave, il s'est trouvé en situation de l'accompagner face à la maladie, à la perspective de la mort et dans son choix de décider elle-même du moment de la fin. Ils ont alors décidé d'écrire à deux sur l'amour, le couple, la fin de vie jusqu'à ce que la mort les sépare et qu'Irvin continue seul. Avec une très grande sincérité, dans cette chronique d'une mort annoncée à deux voix, chacun son tour livre ses réflexions sur le combat contre la maladie, l'acceptation, le regard sur leur histoire commune et ce que sera la vie d'Irvin sans la femme de sa vie pendant 65 ans. La seule voix d'Irvin poursuit pendant les premiers mois de son deuil, En n'ayant rien perdu de la chaleur des adolescents qu'ils étaient lorsqu'ils se sont connus, avec la sagesse de ceux qui ont réfléchi profondément, qui ont mûri puis vieilli ensemble, et la sérénité que donne le sentiment d'avoir pleinement vécu, tous deux abordent la question de l'intimité, de l'amour et du chagrin. Et ils nous offrent avec ce livre inoubliable un éclairage rare sur la finitude et la perte de l'être aimé.
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