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C’est sous la dynastie des Song que se forma, après une éruption volcanique qui se poursuivit durant plusieurs mois et vit s’enfuir des foules, à plus de cent lis du cratère du volcan, dans les monts Balou, un village qui fut nommé « Zhalie, « explosion », en mémoire de leur exode quand la terre s’était fendue (lie) et avait explosé (zha) ».
Toutes les chroniques de Zhalie résonnent des explosions successives qu’entraînent l’évolution au triple galop de la Chine contemporaine qui veut rattraper l’Europe et les Etats-Unis et les dépasser.

(…) Cette vieille terre d’un milliard quatre cent mille habitants… devient le théâtre d’un chaos confus où de la beauté et de la laideur, de la bonté et de la cruauté, du bien et du mal, de la fiction et de la réalité de ce qui a de la valeur ou ne fait pas de sens, il n’y a plus moyen de juger, pas plus que de démêler ce qui relie entre eux ces faits et ces incidents» p 5-6(préface de l'auteur)

Ces « Chroniques de Zhalie » sont celles de l’ascension de deux membres de clans rivaux les Kong et les Zhu et autour d’eux de la plupart des habitants de ce petit village qui se transformera rapidement en une ville tentaculaire sous la férule d’une seule génération de Kong et plus particulièrement d’un de ses membres Kong Mingliang, dévaliseur de train qui va permettre aux villageois de s'enrichir. Ce dernier pour garder son pouvoir et parvenir à rester maître de la mégapole que va devenir le village de Zhalie va commencer par s’allier à la fille du clan rival, Zhu Ying en acceptant de l’épouser.

Tous les membres du clan Kong vont voir leur vie chamboulée par le développement de Zhalie et pourrie par l’introduction dans la famille de cette Zhuying ambitieuse tenancière d’une maison de plaisir « Le ciel hors du ciel » qui va réussir à pervertir les frères Kong en utilisant « ses filles », et jusqu'à son beau-père, le vieux Kong Dongde.
Le passé, la vie, est toujours là comme une rivière souterraine même si, aveuglés et pris dans le tourbillon de leur ascension vers toujours plus de développement et de richesse, ils veulent en faire abstraction et provoquent la décomposition des liens ancestraux et des valeurs qui les accompagnent. Tout baigne dans une beauté crépusculaire avec des intermèdes débridés, loufoques et drôles.

La résurgence de la vie et aussi sa désintégration se manifeste dans la nature omniprésente, dans sa métamorphose fantastique et poétique ce que l’auteur appelle mythoréalisme et qui permet d’atteindre « ces noyaux atomiques enfouis qui font exploser la vie et la réalité » (préface de l’auteur)

J’ai pris plaisir à la découverte de cet auteur chinois que je ne connaissais pas mais ces chroniques qui s’étirent sur 515 pages m’ont semblé parfois longues et j’ai eu l’impression, sans doute par une méconnaissance des traditions chinoises et des symboles qui les accompagnent, de rester un peu à l’extérieur.
Je remercie les éditions Philippe Picquier et Babelio sans lesquels je ne me serais pas lancée dans cette lecture.
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Les chroniques de Zhalie, c'est le roman foisonnant d'un écrivain chinois que j'ai découvert à cette occasion, Yan Lianke. L'histoire est construite comme une légende.
Zhalie est une sorte de Babylone chinoise des temps modernes, dont le récit n'est pas sans faire penser à celui de Cent ans de solitude, de Gabriel Garcia Márquez, sorte de volumineuse allégorie.
Zhalie, c'est la naissance, la grandeur et la décadence d'une cité, qui n'est rien au début, rien qu'un simple et misérable village de quelques centaines d'âmes et qui va devenir tour à tour un bourg, un district, jusqu'à devenir une métropole de trente millions d'habitants.
On y voit naître et grandir l'ambition, le progrès, la démesure, la folie humaine...
Une prostituée et un voleur sont à l'origine de ce rêve démesuré, chacun issu de de deux clans opposés. Elle s'appelle Zhu Ying et lui Kong Mingliang. Ils sont tous deux ambitieux, ils ont besoin l'un de l'autre pour réussir leur destinée. Ils vont former un pacte, une association, jusqu'à se marier, chacun soutenant l'autre dans son commerce respectif. Kong Mingliang devient maire de la commune qui se forme... Elle est la gérante du Ciel hors du ciel, joli nom pour désigner ce lieu qui propose le commerce du plaisir...
Ici, de temps en temps, la nature bafouée reprend ses droits, contre la bêtise humaine. Les fleurs, les arbustes, les arbres réagissent selon l'humeur des humains, poussent, se fanent, se regénèrent, c'est beau comme un printemps.
C'est un roman toujours d'actualité, intemporel, universel, puisqu'il est question de développement, de croissance, de dérèglement des saisons, de mensonges aussi et de corruption.
En filigrane, comment ne pas voir dans cette parabole une dénonciation de l'expansion chinoise sans limite... ? Et encore plus largement, pourquoi limiter ce regard à la seule Chine ?
J'ai trouvé le propos passionnant mais la lecture m'est apparue parfois difficile.
Le texte est dense.
Je me suis demandé comment cet écrivain qui dénonce clairement les maux de la Chine n'était pas sous le coup de la censure. Mais il faut parfois le recours de l'art, l'art du conte, un peu à la manière De Voltaire, pour contourner celle-ci.
Tout est ici symbole, foisonnement d'images et de métaphores...
La chronique glisse peu à peu vers un fantastique burlesque, comme si la folie de l'avidité humaine devait tout détraquer pour s'imposer, a l'instar de ce printemps sans fin qui s'installe, au mépris du cycle naturel de la vie, des choses et du végétal.
Ce roman convoque tous les registres, l'ironie, l'absurde, jusqu'au thème du fantastique, pour dire la modernisation d'un village soumis à de féroces appétits, une folle idéologie et la cupidité de chacun.
Ce que j'ai aimé, c'est ce regard, au travers d'une écriture éprise de poésie onirique, posé sur la nature, celle que les humains s'obstinent à détruire alors qu'elle leur donne tout, c'est à ce titre que le texte est empreint d'émerveillement et d'espoir bienfaisant.
Un roman surprenant et riche. Totalement actuel.
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De l'auteur, j'avais relativement apprécié le rêve du village des Ding ; un roman prenant son inspiration dans ce qui se passe en Chine, mais dont on ne fait pas forcément grand bruit.
Ici, l'auteur abandonne le style romanesque pour celui de la chronique. Si l'écriture est toujours dans la simplicité, le style se fait plus lourd ; et cela se ressent…et pèse sur le confort de lecture.
L'auteur nous relate ici le destin d'un village reposant entre les mains de personnages cupides et immorales qui en feront un monstre où se perdent les valeurs fondamentales qui régissent les relations humaines.

Sans doute l'auteur aurait pu alléger son propos, car, dans ce livre, indigeste et souvent ennuyeux, on se perd et on s'endort malgré soi. La rencontre avec ce livre ne s'est pas faite, plus par rapport à la forme, que son contenu.

Je remercie les éditions Picquier pour m'avoir permis de lire cet ouvrage dans le cadre de la masse critique Babélio.
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En Chine, un homme avide d'argent, de pouvoir et dévoré par l'ambition va tout faire pour transformer son village de montagne en mégalopole.
Dans ce récit, l'auteur raconte entre les lignes, le développement de la Chine et ses travers.
Le fond du récit est intéressant et bien écrit dans l'ensemble. Mais j'ai trouvé ce livre vraiment très long. Je me suis parfois beaucoup ennuyée et je n'en voyais pas le bout. L'auteur se perd en métaphores et allégories sur le pouvoir et en descriptions infinies.
Je n'ai pas l'habitude de lire des auteurs chinois et je garde malgré tout une bonne opinion de ce livre et démontre que l'appétit des hommes pour le pouvoir et l'argent est sans limites.
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Comment Zhalie ,un hameau paysan devient métropole , dans quelle spirale démentielle sous la direction de la famille Kong elle se trouve propulsée du Moyen-âge au monde post-moderne . Voila ce que conte l'épopée sarcastique de Yan Lianke avec une verve poétique qui n'est pas sans évoquer « Cent ans de solitude « de Garcia-Marquez . Vivant et publiant en Chine il sait de quoi il parle…Un livre passionnant.
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J'ai moyennement apprécié : cette histoire rocambolesque est très longue, j'ai perdu le fil plus d'une fois.

Et puis, écriture propre à l'auteur ou liberté prise par la traductrice : le texte est par moment à la limite du supportable et inutilement prétentieux.

Bof.[
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Le recours un peu systématique à des manifestations extraordinaires de la nature en fonction des événements finit par lasser et par nous sortir de l'histoire. L'idée de chroniques autour d'une ville était pourtant bonne, et certains passages sont savoureux.
Ceux qui veulent découvrir cet auteur devraient essayer un autre livre : servir le peuple (très drôle) ou le rêve du village des Ding (très sombre).
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C'est la première fois que je lisais un roman Lianke Yan, et je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans le livre, en particulier à cause du style qui, loin d'être poétique comme je l'attendais, ce fait parfois un peu indigeste, gachant l'histoire en elle même qui pouvait être intéressante.
Je ne dis pas non à lire un des ses autres livres, mais reste sur ma faim avec celui-ci. Dommage.
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