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Mo Yan nous offre ici deux longues nouvelles , ou deux courts romans , écrits en 1985.
On est autant dans le conte , le fantastique que dans la brute réalité que l'auteur a l'habitude d'égrainer à travers ses romans.
Le premier volet de ce livre , Professeur singe, est très drôle , cocasse . le susdit professeur a épousé une matrone qui le maltraite tant qu'il aspire à devenir un singe. Au passage , Mo Yan lance deux ou trois scuds sur la société chinoise qui au milieu des années 80 fait de ShenZhen son laboratoire capitaliste.
L'intérêt principal est le côté fable qui apparaît souvent dans les romans chinois , assorti d'un humour prégnant, tirant sur le Paasilinna en forme.

La seconde histoire se passe dans la campagne si chère à Mo Yan , sans doute dans une époque contemporaine à la rédaction de ce livre.
Zijing est mariée à un militaire qui la délaisse et passe des semaines sans la voir . Elle s'occupe de sa belle mère, aveugle et paralysée.
On retrouve les standards "Moyanesque": La campagne , la misère, le dur labeur , l'acceptation de sa destinée. Pourtant , l'arrivée de "Cheveux jaunes " va modifier la donne.
Bon, ne nous mentons , les passages à la caserne m'ont paru sans fin. Dommage , parce qu'à la campagne , c'est toujours un régal ce que nous narre Mo Yan. Une belle histoire, ,avec des personnages forts.
Un façon intéressante d'aborder cet immense auteur, surtout la première histoire.

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C'est une lecture mitigée pour moi avec une première nouvelle “professeur singe” qui m'a laissée très dubitative et une deuxième “Le bébé aux cheveux d'or” qui m'a beaucoup plus touchée et plu.

J'ai été en effet très déconcertée par la nouvelle du “Professeur singe” : je n'ai rien compris et elle ne m'a pas plu. Est-ce que c'est parce qu'il me manque des références culturelles pour comprendre la fin ou est-ce que la nouvelle est laissée inachevée du point de vue de l'intrigue car le message est ailleurs? Je ne sais pas. le style est assez burlesque avec des personnages aux émotions assez frustres. Il y a un manque d'empathie de la part de l'auteur qui en fait une fable pour critiquer ces concitoyens qui m'a empêché d'apprécier la nouvelle (ce qui peut m'arriver même quand je ne comprends pas). le seul intérêt de cette nouvelle pour moi est qu'elle me donne envie de lire “au bord de l'eau” de Shi Nai-an

La deuxième nouvelle m'a au contraire beaucoup plu dans la description de la vie rurale chinoise et des contraintes qui s'imposent aux femmes. Malgré le mauvais à priori laissé par la première nouvelle, j'ai été très agréablement transportée aux côtés de cette vieille femme aveugle et handicapée dont la belle-fille s'occupe avec simplicité.

C'est une histoire toute simple mais la narration la rend intriguante avec des allers-retours « non linéaires », des alternance de narration (on passe du il au je par exemple) et une montée subtile de la tension. On s'attache aux personnages simples qui mènent la dure vie de paysan, à la belle-mère aveugle dont l'esprit s'apaise quand on lui raconte des histoires.

Je tenterais sûrement un autre livre de Mo Yan (c'était mon premier essai) en espérant retrouver l'ambiance de la nouvelle du bébé aux cheveux d'or.
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Professeur singe:
Wang San est un intellectuel qui rédige des articles pour le Grand dictionnaire de poésies et de chants chinois. Sa femme, Wang Xiamei, la belle joueuse de volley-ball, s'est transformée en tigresse grosse et effrayante et son histoire d'amour, en cauchemar. Mais le professeur va se métamorphoser en singe pour lui échapper, à la plus grande joie de leur fils. Cette fable « drolatique » pour reprendre le titre du premier chapitre, est aussi une satire d'un régime autoritaire et absurde dans la Chine des années 1980.
Le bébé aux cheveux d'or :
Deux récits sont menés en parallèle : d'un côté, on suit la belle-fille Zijing femme aveugle qui soigne avec dévouement sa belle-mère, une vieille femme aveugle ; de l'autre, l'instructeur politique, son mari en garnison dans une ville, qui fait appliquer sans discernement des ordres.
Dans ce texte, réalisme et fantastique se côtoient, s'interfèrent et donnent à l'histoire une grande portée sociale et politique. La nature omniprésente (animaux, travaux des champs, éléments météorologiques) éclaire le comportement des hommes, anticipe leurs réactions. Certaines pages, d'une poésie pure, (la statue sur le lac, sirène ou jeune villageoise, qui m'a rappelé La Géante de Baudelaire ; la lune et le nuage) transportent le lecteur « dans une forêt de symboles ». Texte particulièrement émouvant.
Deux nouvelles, deux tons différents, deux histoires d'amour…
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LU DANS LE CADRE DE MASSE CRITIQUE
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces deux nouvelles, très différentes et très émouvantes, avec une pointe de fantastique.

Le professeur singe: un homme fuit sa femme, véritable tigresse, et son quotidien en se transformant en singe. Au grand dame de sa femme! Comment va-t-elle réagir? Va-t-elle réussir à retrouver son mari?
Le bébé aux cheveux d'or : dans une campagne isolée de Chine, une jeune femme s'occupe de sa belle-mère, tandis que son mari travaille loin de là. Comment se dernier va-t-il réagir devant cet être aux cheveux d'or?

Chaque mot est utile. Chaque situation est décrite de façon à la fois brute et à la fois poétique. En quelques mots, l'auteur nous brosse le portrait des personnages, un lieu, un ressenti, une émotion.
Il est très facile de se laisser emporter et happer par ces deux nouvelles qui nous décrivent la dureté et l'absurdité de la Chine du XXième siècle. Il faut trouver un moyen de s'échapper pour survivre.

Je découvre l'auteur avec ce recueil de deux nouvelles, grâce à Masse Critique, et j'en suis très heureuse. Je vous invite, à votre tour, à tourner les pages de ces courtes nouvelles.
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Transformation par la folie


L'effet prix Nobel ! C'est vrai, comment choisir ses lectures. Prix Nobel, prix Goncourt et membres de l'Académie française sont de bons indicateurs, de bons aiguilleurs. Mon intérêt pour Mo Yan s'est dessiné par cette voie et je ne regrette nullement de l'avoir suivie.

La sempiternelle métamorphose, mais le singe comme transformation avait-il déjà était usité en littérature ? Peu importe l'animal choisi, la métaphore est toujours la même, je change parce que l'on m'en a trop fait. Ma volleyeuse à la retraite de femme m'a contraint à l'électrochoc transmutatoire. Avec ces changements de caractéristiques physiques c'est surtout à l'apaisement du cerveau que l'on aspire. L'animal dépose ses angoisses à l'entrée de son domaine d'action, ne subit que le présent et prend pour folie son immuable nature.

Notre héros professeur d'université se trouve débarrassé du poids du ciel qui appuyait sur lui, libéré de ce couvercle infernal qui oppresse l'homme maltraité. Professeur singe est un merveilleux codicille à La métamorphose de Kafka qui l'a précédée, à la sauce chinoise.

Moins évident à trouver à dire sur le bébé aux cheveux d'or ! Sa fin tragique que l'on n'osait subodorer. La vieille mère aveugle reconnaissante envers sa bru. L'enfermement des casernes militaires chinoises. L'histoire d'amour adultérine qui accouchera du bébé aux cheveux d'or marquant le forfait. Quel élément évoquer ?

A mon humble avis, le plus intéressant mais aussi le plus abscons à une saine compréhension, est cette histoire de statue plantée au milieu de l'étang. La figure féminine dénudée qu'elle représente et l'interdiction qui en est faite aux troupes de la contempler marquent certainement l'intransigeance puritaine de celui qui ne pourra à la fin du roman supporter que sa femme ait pu avoir un enfant avec un autre malgré son interminable absence.

Pour conclure, deux bons courts romans qui nous plongent dans une Chine déjà lointaine, celle des années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, avec un Mo Yan fantasque et irrévérencieux à la partition.

Je veux bien admettre que le parti communiste chinois règne d'un joug totalitaire sur son peuple et les écrivains qui en sont une composante, mais la liberté dont jouit MoYan et ses critiques en creux de l'être chinois imparfait me laissent à penser que si l'on évite le frontal, il y a de la place pour une certaine liberté de création.



Samuel d'Halescourt
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Ce livre réunit deux longues nouvelles...
Dans l'une, un professeur d'université, myope, distrait et malmené par sa femme se transforme en singe, à la suite d'un incident de la voie publique qui l'affecte beaucoup... Sa femme va alors essayer, espérer et s'épuiser pour qu'il retrouve une forme humaine... Qu'adviendra t'il de lui ?

Dans l'autre, une vieille femme aveugle vit seule avec sa bru, son fils militaire demeurant toujours absent... Pour les aider aux champs, survient Cheveux Jaunes, un garçon énigmatique et séduisant... Ainsi pour la première fois, Zijing se sent vivante... Qu'adviendra t'il de ce sentiment là ?

Ce sont deux textes, sous forme de fable, ironiques et fantaisistes, mêlant quotidien et fantastique, ainsi la misère devient épique et la laideur beauté... Deux récits invitant à la réflexion sur la famille, les contraintes sociales, la politique chinoise... mais aussi deux histoires d'amour inattendues et tragiques.
Agréable lecture d'un jour de pluie...
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Deux histoires dont le titre annonce déjà la couleur. Un premier texte qui rappelle "La métamorphose" de Kafka (cité d'ailleurs) avec une action située en milieu urbain et universitaire. Une seconde histoire qui se développe en milieu rural. Deux textes écrits simplement mais que le vent du fantastique traverse. Des personnages à la limite de la folie, de la maladie, bien qu'entourés d'une apparente normalité chinoise. Des histoires finalement terrifiantes et extrêmement cruelles.


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Deux textes courts, deux histoires drôles et tragiques.
Professeur singe : l'action se situe principalement à la ville. On ressent très vite, l'oppression sociale, la promiscuité, la foule, les difficultés de vie pour le professeur Wang érudit, sa femme professeur de gym et leur jeune fils. C'est un cauchemar. Seule échappatoire, le professeur Wang San se métamorphose en singe et échappe aussi à sa femme qui le martyrise et aux soucis quotidiens Pour celle-ci s'en est trop.
le bébé aux cheveux d'or : l'histoire est située dans un village isolé de la Chine rurale. La vie semble relativement calme même si le travail est dur, les conditions précaires et les contraintes sociales puissantes. le mari, instructeur à l'armée, est parti depuis longtemps laissant sa jeune femme au chevet, au service de sa mère aveugle. Les 2 femmes s'entendent bien et vivent simplement. La jeune femme souffre de l'absence de son mari. Quand Cheveux Jaunes apparaît, ils unissent leurs forces de travail.
Mais le mari revient.
L'histoire est poignante jusqu'au bout.
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Deux nouvelles écrites par l'auteur Chinois Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012.

Cru, truculent, déjanté, cocasse et pourtant tragique, cet auteur ne laisse pas indifférent. Les deux nouvelles de ce volume sont assez représentatives de son talent.

La première nouvelle a pour héro un pauvre professeur d'université rachitique, écrasé par sa femme, ancienne championne de volley. Après une folle matinée au cours de laquelle il a risqué mourir plusieurs fois en voulant traverser le passage piéton, cet homme se transforme en singe (auquel il ressemblait déjà nous précise l'auteur) et cause beaucoup de problèmes à son épouse.

La deuxième nouvelle est plus longue et s'attarde sur un couple séparé pour raison professionnelle. le mari est soldat inspecteur et on suit ses obsessions concernant une statue de femme nue posée au milieu du parc sous ses fenêtres, tandis que sa femme, restée au village s'occupe diligemment des travaux agricoles et de sa belle-mère aveugle et invalide, jusqu'à ce qu'un jeune homme, aux cheveux jaunes, vienne l'aider aux travaux des champs. le drame naîtra de l'attraction de ces deux jeunes gens et du retour inopiné du mari au mauvais moment.


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Professeur Singe suivi de le bébé aux cheveux d'or, est, comme le titre l'indique une suite de deux nouvelles.

La première, Professeur Singe, donc, démarre très fort. Une suite de scènes totalement burlesques nous plonge dans un univers à mi-chemin entre le cartoon qui n'est pas sans rappeler Tex Avery et les mangas japonais, ce qui est un comble pour un auteur chinois. Néanmoins, sous ce vernis humoristique on sent poindre la mélancolie.

La suite sur mon blog :
Lien : https://tagrawlaineqqiqi.wor..
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