"Il est facile de manipuler un enfant, et de l'amener à croire et à faire tout ce qu'on veut, m'a expliqué Evan lors de notre briefing. Avec un bon entraînement, on peut transformer un gamin de dix ans en la créature la plus féroce qui soit."
Ils ont changé l'ordre naturel des choses en nous, fiston. A présent nous préférons mourir plutôt que vivre. Abandonner plutôt que nous battre. Nous cacher au lieu d'affronter. Ils savent que le meilleur moyen pour nous détruire c'est de nous tuer ici en premier.
La question n'est pas de savoir combien de temps nous serons là, mais ce que nous ferons de ce temps.
La question n'est pas de savoir combien de temps nous serons là, mais ce que nous ferons de ce temps.
Je tombe - à une vitesse vertigineuse -, dans cet immense gouffre noir qui s'est ouvert à l'Arrivée, puis a tout dévoré sur son passage. Le gouffre que mon père fixait quand ma mère est morte, celui que je croyais, à tort, extérieur à moi. En fait, ce gouffre était en moi, depuis le début, grossissant, enflant, engloutissant chaque parcelle d'espoir, de confiance et d'amour que j'avais, traçant son chemin jusqu'au tréfonds de mon âme tandis que je m'accrochais à un choix, choix qui me regarde à présent comme pour la dernière fois.
Alors, j'agis comme le feraient la plupart des gens raisonnables dans ma situation. Je m'enfuis en courant.
J'ai l'impression de me noyer dans le rêve de ma propre vie.
Le meilleur moment de la journée.
Ces quelques secondes où vous êtes éveillé, mais comme vide. Vous avez oublié où vous êtes. Où vous êtes maintenant et où vous étiez avant. Il n'y a que votre souffle, les battements de votre coeur et votre circulation sanguine. C'est comme être à nouveau dans le ventre de votre mère.
Qu'hier ait existé n'implique pas que demain viendra.
Je tends les bras vers elle. Je m'enfuis loin d'elle.
Si je suis la dernière, alors je suis l'Humanité. Et si c'est notre ultime guerre, je suis son champ de bataille.