37 fois

C'est l'histoire d'une tragédie qui a pour cadre une petite ville au nord de New York et les montagnes Swangum. Le quotidien d'une ville d‘Amérique a basculé durant l'été 1982, liant la vie de trois adolescents.

Matthew, Patrick et Hannah ont entre douze et treize ans cet été-là. le père de Matthew est violent et le plus souvent sans emploi, les familles d'Hannah et de Patrick sont aisées.
Le récit oscille entre 1982 et 2008, en donnant à tour de rôle la parole à Patrick, Hannah et Matthew. Comme dans un kaléidoscope, le lecteur se retrouve confronté à chacune de leur vérité, de leur vision des choses. Et petit à petit un secret est lâché nous menant inévitablement vers la compréhension de la tragédie et de ses conséquences jusque dans le présent.

Tout s'enchaîne au fil des non-dits et des secrets. On ressort de cette histoire en se disant que personne n'est coupable au fond. Une part de la vérité leur a échappé, comme si chacun des personnages marchait avec un oeil bandé ou ligoté d'une part d'ombre.

Je remercie les Éditions Cherche midi et Babelio pour cette tragédie cruellement inévitable. Une écriture intéressante. Un roman qui laisse une place importante à la figure paternelle, et aux étiquettes trop facilement posées sur les personnes. le lecteur ne peut être que captif.

D'abord, bien plus de 37 fois merci à Masse Critique de Babelio et au Cherche-Midi pour ce roman percutant !

Voilà un roman si magistralement construit et à l'intrigue si prenante que je n'ai pu le lâcher avant la fin !
"Voir, c'est croire" ou "croire, c'est voir" ? Ne voit-on que ce que l'on sait déjà ou ce que l'on croit savoir ? Doit-on faire toute confiance aux messages que nos yeux transmettent à notre cerveau ? Tout est une question de regard et de point de vue dans ce roman qui suscite chez le lecteur ce qui est justement au coeur du sujet : l'idée que l'opinion que l'on se forge sur une personne (un personnage) peut être complètement erronée et qu'il ne faut peut-être pas accorder toute confiance à ce que nous croyons voir.
Ainsi, Hannah n'a pas vu que Patrick assistait sans réagir aux sévices que lui faisait subir Matthew. Ils avaient alors une douzaine d'années. Borgne, Hannah n'aura plus désormais qu'une vision partielle des choses. Mais ne l'avait-elle pas déjà auparavant ? Et pourtant, adulte, elle est devenue journaliste d'investigation, mais elle ne parvient pas à voir que Patrick, qu'elle a épousé, perd pied, rongé par cette culpabilité silencieuse. C'est lui qui, au début, raconte les faits passés. Forcément, le lecteur compatit à sa douleur et partage sa haine pour Matthew, le coupable, le responsable, le gamin sadique et cruel qui a gâché la vie des deux autres. Alors lorsque ce dernier réapparaît, on partage les craintes de Patrick et on est à l'affût des complots qu'il peut tramer pour continuer son oeuvre destructrice. A ce moment-là, tout est limpide : Patrick et surtout Hannah sont les victimes et Matthew, le seul responsable, on en est convaincu.
Mais voilà que Matthew prend la parole à son tour, et boum : on n'est plus sûr de rien ! Notre point de vue change et le doute s'insinue. Ceux qui nous semblaient complètement innocents, ceux qui avaient droit à notre entière sympathie, nous deviennent suspects. Alors ? Où est la vérité ? Ou plutôt quel récit se rapproche-t-il le plus de cette vérité ? En 1982, Hannah a cru voir... Patrick n'a rien vu... Matthew cache son lourd secret... En 2008, Patrick croit voir... Hannah ne voit rien et Matthew se révèle...
Christopher J. Yates fait montre d'une habileté diabolique pour nous mener là où il veut que nous allions : la mise en doute systématique. Au-delà de cette intrigue qui ne fait pas l'impasse de la psychologie, mais l'intègre naturellement dans son cours, un abîme de questions s'ouvre sous nos pas de lecteur. Car on pourrait aussi appliquer ces changements de point de vue à la lecture : le narrateur, et au-delà l'auteur, a tous les pouvoirs. Il peut nous faire prendre des vessies pour des lanternes et nous amener à disculper un coupable ou accuser un innocent. Moins grave, certes, que dans la "vraie" vie... mais ne le fait-on pas tout le temps aussi dans la "vraie" vie ? Qu'est-ce qu'un "témoin", en définitive ?
Non, mais vraiment, ce roman m'a scotchéberluée ! Je ne sais pas s'il a des imperfections. Moi je n'en ai pas vu (!!). Non seulement il nous raconte une histoire solide et passionnante, mais, par celle-ci il nous amène, l'air de rien, à plein de réflexions, de questions, de prises de conscience, de toute nature. Il s'agit du premier roman de Christopher J. Yates publié en France. J'aime autant vous dire que je vais guetter la publication du prochain !

L'été 1982 voit la vie d'Hannah basculer. La sienne et celle de Patrick "patch" et Matthew.

En 2008, Patrick est marié a Hannah. Leur vie basculera au moment où Matthew débarque à nouveau dans leur vie. La vie de couple de Patrick et d'Hannah risque fort de volet en éclat à cause d'un lourd secret.

Ce roman est une perle. Il est impossible de le lâcher une fois commencé. La tension se ressent à chaque page, on sent que l'auteur maîtrise d'une main de maître son récit, donnant au compte goutte des informations jusqu'à la fin. Chaque chapitre nous fait changer d'époque. 1982 puis 2008 puis à nouveau le passé, et cela ajouter au fur et à mesure des informations sur ce qu'il s'est passé.

C'est vraiment un livre que je conseille. Cet auteur est à surveiller !

Quelle est la probabilité qu'Hannah victime de Matthew à l'adolescence, sous les yeux de son ami Patrick, se retrouve mariée à Patrick 26 ans plus tard ?
Et quelle tournure vont prendre les évènements lorsque Matthew réapparaît dans la vie du couple ?

J'ai été captivée par le déroutant mais accrocheur 37 fois de Christopher J. Yates aux éditions le cherche midi éditeur
Un polar qui parle aussi de l'influence des évènements de notre enfance et de notre adolescence sur la vie des adultes que nous devenons...
Lien : http://www.luckysophie.com/2..

37. C'est le nombre de balles que Matthew a tirées et qui ont atteint Hannah. L'une d'elle l'a touchée à l'oeil, le condamnant. Alors que Matthew tirait sur Hannah, son ami Patrick le regardait, sans pouvoir agir. C'était le 18 août 1982, jour qui a scellé le destin des trois adolescents dans l'espace sauvage et préservé des Swangum Mountains, au nord de New York, jour marqué par bien des zones d'ombre. 26 années plus tard, Patrick et Hannah se sont mariés. Malgré le drame, ils parviennent à préserver une vie de couple équilibrée. Mais quand Matthew fait retour dans leur vie, celle-ci va basculer irrémédiablement…

J'ai pu lire ce roman dans le cadre d'une opération spéciale de Masse critique.
« 37 fois » est un thriller écrit par Christopher J. Yates. Il s'agit de son premier roman publié en France. C'est une oeuvre magistrale et captivante, de bout en bout, un page-turner qu'on ne peut lâcher avant d'en connaître la fin. Et quelle fin !

La trame de l'intrigue repose sur des bases classiques : un drame qui scelle la destinée de trois adolescents ; une alternance entre deux périodes, celle de leur adolescence et celle de leur vie actuelle d'adultes ; une alternance entre les voix narratives, celle des trois protagonistes.

Et pourtant, l'intrigue saisit d'emblée le lecteur dans ses filets jusqu'à le retenir captif. La tension reste constante tout du long, avec des rebondissements savamment distillés çà et là et un suspens croissant à mesure que s'enchaînent les événements et que l'on s'achemine vers la vérité, celle du drame initial.

L'alternance des voix narratives permet de se glisser dans la peau des trois protagonistes et d'entrevoir le point de vue de chacun sur le même drame, charge au lecteur de reconstituer la vérité d'ensemble. Loin d'un manichéisme classique dans le genre policier, l'auteur rend tour à tour chaque protagoniste sympathique, digne d'intérêt et de confiance.

Ce thriller psychologique est passionnant, habilement construit, très bien pensé autour de la culpabilité et du poids des non-dits : peut-on pardonner ? Etre pardonné ? Malgré l'atrocité des actes et des mots, une rédemption est-elle possible et à quelle condition ? Voilà des questions fondamentales que l'auteur pose et auxquelles il essaie de répondre. Et quand vient l'ultime rebondissement, on ne peut manquer de faire un lien avec les intrigues de l'auteur néerlandais Herman Koch qui sait distiller la toxicité du doute jusqu'aux derniers mots.

Une oeuvre bouleversante, poignante et captivante.
Je tiens à remercier Babelio et les éditions du Cherche Midi pour cette très belle découverte.