C'est un vrai conte fantastique.
Nous voici propulsés dans l'Ouest de l'Amérique, à l'époque où les voies de chemins de fer commençaient juste à relier les points lointains.
C'est par ce biais que Choon-Yi, une jeune chinoise, est venue rejoindre son père, du Sud de la Chine à l'Amérique du Nord.
C'était le bout du monde mais c'est au bout du monde que son père était parti chercher du travail, c'est donc jusqu'au bout du monde que Choon-Yi était prête à aller.
Choon-Yi était douée.
Avec des couleurs et son talent pour le dessin, elle pouvait inspirer, rendre son imagination aussi vraie que nature.
La jeune fille était la preuve même que l'adversité pouvait être surmontée, née avec un seul bras.
Paul Yee, l'auteur, nous offre une héroïne inspirée, passionnée, pugnace, qui va tenter d'aller au bout de la dernière volonté de son père, peindre une locomotive.
Nous serons dans la difficulté de la création, avec cette idée à la fois émotionnellement précise et son image insaisissable pour le papier, elle voulait avec force capturer l'essence de ce train qui avait fasciné son père.
Elle voyagera et observera jour après jour les wagons sous toutes les coutures, sa peinture était à ce prix, elle s'en imprégnera tant qu'elle sera gagnée par la sensation que des murmures finiront par monter dans la nuit.
Le conte est doux-amer et tout en renouant avec un intime chaleureux pour l'héroïne, les auteurs ne feront pas fi d'une autre réalité de l'incroyable aventure du chemin de fer.
Les fantômes seront rendez-vous.
Paul Yee est un historien canadien qui se fait plaisir sans nul doute avec cette histoire qui le touche peut-être à plusieurs titres.
Un récit chouette et sensible.