Bien que c'est moi qui ait demandé de chroniquer cet ouvrage, c'est un exercice délicat que de chroniquer un artbook. Pourtant, je m'y lance, et je vais donc donner mon avis sur le “
Yeniel's Showcase”, qui présente tous les dessins de Yeniel, sur les années. On y retrouve donc autant de fanarts que d'autres projets de dessins. Il est indéniable que ce qui ressors de cette lecture, c'est que l'artiste a une patte qu'on peut reconnaître de loin, et une tendance a faire des linearts très propre, avec des petites histoires souvent amusantes.
J'ai bien sûr senti le fait que beaucoup des oeuvres provenaient de Deviantart (hey, j'y étais moi même), et on y retrouve donc les codes présents sur ce site.
Ce qui est d'ailleurs dommage, c'est que si on ne connait pas Deviantart, on peut ne pas comprendre toujours ce qui en fait partie, et qu'est ce que ça représente (exemple sur les memes templates ou le fait de parler des groupes deviantart).
Pour ne parler que des dessins, ils sont tous sympathiques à observer, et j'ai apprécié voir aussi les moments où le style évoluait, ou bien quand l'artiste variait les plaisirs du coloring. J'ai d'ailleurs adorer les dessins en couleurs pastels, ceux sur les dieux grecs (Hermès est magnifique), les anges (un très beau projet je trouve) et les dessins où il y avait une flopée de personnages, ce qui rendait le tout impressionnant.
On sens au fur et à mesure que l'artiste se dévoile. On apprend qu'elle a fait du jeu de rôle sur forum (ce qui m'a fait sourire vu que j'en fais), que sa vie n'a pas été toute rose, et on sens que le dessin a toujours été un refuge (avec les jeux vidéos).
J'ai apprécié ce côté là, ça donnait une histoire aux dessins, du storytelling.
Néanmoins, je trouve que les textes pour expliquer le dessin sont un peu perdus entre les dessins, qu'on ne sais pas forcément (même avec les flèches, qui auraient dont dû être un peu plus visibles et significatives) de quel dessin il s'agit, et que l'écriture est difficile à lire (un peu petite et le choix de typo m'a surpris).
La qualité de l'ouvrage est surprenante aussi, parce que pour une artiste, c'est surprenant de voir que certaines des images étaient pixelisées, et que d'autres étaient peu lisibles (je parle là des meme deviantart).
Aussi, si l'ouvrage est en français/anglais, certains des dessins et comics ou memes sont en anglais uniquement, ce qui est dommage pour ceux qui ne sauraient pas parler anglais (moi je sais, mais ça ne change pas que d'autres curieux ne sauraient pas forcément)… Et pour finir, j'ai repéré un certain nombre de fautes d'orthographes, qui aurait pu être aisément corrigées.
Certains me diront “au pire, dans un artbook, c'est surtout l'art qui prime”. Je suis bien d'accord, mais là, on sens une volonté d'expliquer certaines origines de dessins, et en ce cas, il fallait soigner aussi un peu plus, ce côté là.
Autre petit souci : j'ai trouvé qu'il y avait un côté assez jugeant a des endroits, notamment sur le yaoi. Je ne dis pas que “shiper touuus les personnages avec touuus les personnages” est sain et recommandé. Mais c'était comme s'il y avait uniquement du mépris pour les gens qui shipent des relations homosexuelles, et j'avoue avoir été confus sur l'ambiguïté des propos. Etait ce de l'homophobie, ou juste une lassitude pour les yaoistes extrêmes ? Aucune idée, et je reste sur une note amère sur ce point.
Bref.
Il en reste que j'ai apprécié ma balade dans les oeuvres de Yeniel, que ça m'a fait sourire la plupart du temps, que les dessins ont d'indéniables qualités. Bien qu'ils ne soient pas parfaits, ils offrent une fraicheur et du mouvement intéressant. Maintenant, j'ai l'impression de connaître la personne, et le souvenir de certains comics (notamment celui de “on ne verra jamais ça dans FF”) resteront dans ma tête.
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