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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le mot ” Liberté ”, comme le mot ”Amour”, est un mot auquel il ne faut rien adjoindre. Ni le mot ”Total”, ni le mot ”Absolu”, encore moins le mot ”Conditionnel”, ce dernier mot détruisant toute la force et l'espoir portés par ”Liberté ”.

Kikutani a tué. La justice l'a condamné pour cela à la prison à perpétuité. Mais au bout de 15 ans d'obéissance et d'effacement de lui-même, Kikutani se voit enfin offrir une ”Liberté conditionnelle”. C'est le retour à la vie, avec un logement, un travail, la possibilité de manger ce qu'il veut, de s'acheter ce qu'il veut. Kikutani avait oublié l'odeur des villes et le goût du riz blanc. Il est heureux, comme un enfant. Bien sûr, autour de lui, le monde a changé et tout l'insécurise mais très vite il reprend pied et ”s'intègre”. Il continue cependant de suivre les règles. Car cette nouvelle liberté est très encadrée et Kikutani doit sans cesse rendre des comptes.

"Quand il avait franchi les portes de la prison, il avait été tellement remué par le sentiment de sa libération qu'il aurait voulu pousser des cris de joie, mais ce n'était peut-être qu'une illusion finalement. Toutes sortes de murs se dressaient autour de lui, qui l'entravaient sérieusement dans son action."

Sa nouvelle vie est-elle si différente de sa vie en prison? Libéré des murs mais toujours prisonnier d'un système judiciaire, englué dans son passé, Kikutani vit recroquevillé sur lui-même. Lui sera-t-il possible, un jour, de recouvrer une vie normale?

L'intrigue va lentement et descend en profondeur dans le psychisme de Kikutani. le style est sobre, élégant, parfait écrin à une tension dramatique qui va crescendo. le héros est ici un homme ordinaire, un coeur pur qui n'a pas supporté la trahison et qui s'est mué en monstre. Il aimerait tant éprouver la douceur du repentir. Il sait aussi que la société attend ça de lui. Pourtant, il ne parvient pas à pardonner. Homme détruit par ses désillusions et ses nombreuses années de soumission, il ne ressent plus rien qu'une sourde colère.

Il n'y aura pas de rédemption pour cet homme attachant malgré tout. Car pour ceux qui ont connu la vie carcérale, la dette n'en finit jamais d'être payée. Il leur faut vivre avec la culpabilité, avec la peur, avec la honte. Il n'y a pas de liberté sans la possibilité de l'oubli et les hommes n'oublient jamais.
Yoshimura nous le démontre d'une façon magistrale.






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La nature humaine tend à plus ou moins de rationalité, rempart aux actes irréfléchis.
Il est cependant des circonstances où cette rationalité vole en éclats, emportée par la résurgence d'instincts primaires. le personnage principal de "Liberté conditionnelle" fût un soir victime de cette résurgence mais pour la société c'était bien lui le coupable.  

Condamné à perpétuité, Shiro Kitutani bénéficie d'une liberté conditionnelle après quinze années de réclusion pour meurtre. En cas de bonne conduite, il pourra prétendre dans dix ans à une amnistie totale.

Malgré la prévenance de son tuteur Kirouya, la réinsertion de Shiro n'est pas évidente tant les changements au niveau de la vie courante sont grands. le conditionnement routinier de la vie carcérale n'avait pas que des inconvénients et se retrouver dans le monde réel, sans contrainte majeure, a un côté inquiétant...

Shiro, autrefois professeur de japonais dans un lycée de jeunes filles, accepte un travail dans un élevage industriel de poules pondeuses situé à une heure de train de Tokyo. Il choisit l'anonymat de la capitale malgré un loyer exorbitant et un temps de trajet au-delà du raisonnable.
Que son nouvel entourage puisse connaître son passé, l'obsède jour et nuit. Il n'arrive pas à se défaire de sa condition de paria et pourtant sa gentillesse naturelle est manifeste. Il passe pour une personne introvertie mais son comportement professionnel irréprochable le rendrait presque sympathique.

De longues années se sont écoulées mais les images vivaces de la nuit du drame hantent toujours sa mémoire : cette lueur rouge qui l'a fait saisir le grand couteau de cuisine lui apparaît chaque fois qu'il revoit sa femme ivre de bonheur dans les bras de son amant. Il sait que ce rouge indélébile troublera sa vision aussi longtemps qu'il n'aura pas pardonné l'adultère.

Au regard des deux premières années de réinsertion exemplaires, son tuteur l'encourage à refaire sa vie. Auprès d'une nouvelle compagne, ce rouge obsédant s'atténuera-t-il au fil du temps ?

"Liberté conditionnelle" est le récit intimiste d'un homme torturé par son impossibilité à pardonner. L'acte bestial qu'il a commis un soir de fureur il ne le regrette pas. Quinze ans de prison ont peu à peu gommé les aspérités de sa personnalité et Yoshimura nous présente un être docile qui suit à la lettre les recommandations administratives qui lui sont faites.
Yoshimura dans un style épuré, qui va à l'essentiel, réussit le tour de force de nous rendre attachant cet être brisé par le destin. Parfois le lecteur a envie de souffler à Shiro un petit conseil de bon aloi, d'échanger avec lui pour rompre son isolement.

De façon crescendo, l'écrivain conduit le lecteur vers un dénouement incertain, progressant tel un funambule expérimenté sur le fil tortueux de l'âme humaine.
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Un de mes romans favoris de Yoshimura. le personnage principal, apres avoir été incarcéré suite au meurtre de sa femme, est mis en liberte conditionnelle pour bonne conduite. Avec l'aide d'un agent de probation, il retrouve un emploi dans un élevage de poulets et essaye à nouveau la vie en couple.
Je ne devoilerai pas la suite de l'intrigue. Mais, bien évidement, recommencer sa vie ne sera pas facile pour cet homme, qui va se retrouver seul avec ses anciens démons dans la violence sociale.
Un livre magistral sans concession avec pour toile de fond une société niponne ou l'individu peine à exister.
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Après 15 ans de prison pour meurtre ( sa femme prise en flagrant délit d'adultère et sa belle-mère), Kikutami "bénéficie" d'une liberté conditionnelle. Il n'y est pas vraiment préparé psychologiquement, effrayé de ne plus être dans les murs rassurants de la prison avec un emploi du temps dicté par d'autres.
Il est suivi par deux tuteurs, trouve un emploi monotone, peu gratifiant mais qui ne demande guère d'initiatives, dans une usine de poulets. Il n'ose s'éloigner de Tokyo où résident ses tuteurs et du quartier de la prison. le roman traduit excellemment son état psychologique, mettant en parallèle sa situation avec celle des poulets de l'usine.
Sa vie, on ne peut plus routinière, respectueuse des règles traduit aux yeux de ses tuteurs et de son employeur, une réadaptation parfaitement réussie. Cependant comment connaître l'intériorité des êtres d'autant que la vie de Kikutami reste malgré tout sous surveillance à vie. Peut-il réellement bénéficier d'une seconde chance ?
Une belle description de la fragilité psychologique et psychique des êtres. Une réflexion sur l'apprentissage de la liberté, la responsabilité, la réinsertion. Magnifique.
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Il y a des livres qui nous offre un véritable bonheur de lecture et je peux dire que ce roman en fait partie.

J'ai aimé l'extrême justesse avec laquelle l'auteur a aborder ce thème : la réinsertion sociale des criminels. Comment raconter, expliquer, voir justifier un geste aussi fatal que celui de tuer. Akira Yoshimura nous emmène tout doucement, dans les méandres d'un esprit torturé par la jalousie et la vengeance, qui ne pourra jamais pardonner, ni s'excuser.
Kikutani le héros de cette histoire va sortir en liberté conditionnelle, après 15 ans de prison alors qu'il est condamné à perpétuité. Il est pris en charge à sa sortie par un tuteur qui va l'aider à se réinsérer dans la société.
Kikutani a beaucoup de mal à retrouver une existence normale. Son passé le poursuit, le hante. Il sait qu'il ne pourra pas redevenir "l'homme d'avant". le professeur de japonais dans un lycée de jeunes filles, un homme reconnu et respecté. En 15 ans, le japon est devenu un pays extrêmement moderne. Il le savait par la télévision qu'il regardait dans sa cellule. Mais la réalité est beaucoup plus violente. Il va lui falloir beaucoup de temps et l'aide de ses tuteurs pour reprendre une existence indépendante.
Le livre est entièrement construit autour de la réinsertion sociale de Kikutani. Ce qui est très intéressant dans ce roman c'est que nous savons ce qui se passe dans sa tête, ses angoisses, ses peurs, ses inquiétudes et surtout le souvenir de ses crimes. Ce passage à l'acte monstrueux qui a fait du petit professeur sans histoire, un criminel. On sait aussi que malgré les années de prison, il n'a pas pardonné à ceux qu'il a tués. Froid, déterminé, il ne regrette pas son geste. Alors même si Titukani comme pendant ses années de prison est un homme calme, discipliné qui semble avoir une vie exemplaire, le lecteur sait que ce n'est pas le cas. Il est toujours hanté par l'affront qu'il a subi. Kikutani a une personnalité attachante, ses tuteurs sont trop confiants, ils se rassurent même en trouvant des circonstances atténuantes à son crime et décident malgré lui d'accélérer sa réinsertion en lui proposant de se remarier........
Ce roman nous offre un regard réaliste presque glaçant de l'âme humaine, tout en nous proposant une promenade enrichissante à travers la société japonaise : le travail, les transports en commun, les repas, la condition féminine......
Un roman que l'on n'oublie pas, car ils nous concernent tous.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Livre magnifique, mon préféré de cet auteur avec le convoi de l'eau. L'écriture est fluide, la narration est parfaire, efficace et très imagée avec une présence permanente de la nature en filigrane.

Voyage dans la société nippone des années 80, avec ses traditions, ses rites sociaux, l'importance de la hiérarchie, le respect des ainés et surtout l'attention constante de ne pas déranger les autres.

Description de l'univers carcéral et surtout post-carcéral qui n'a rien d'une sinécure pour le personnage principal.
Après 18 ans d'incarcération, Kikutani doit réapprendre à vivre dans la société, les temps ont changés, il devra faire face à ce monde nouveau pour lui qui est resté bloqué dans le passé. Paradoxalement sa liberté va plus lui peser que l'inverse. Ce roman va donc nous faire réfléchir sur la notion de liberté retrouvée, liberté conditionnelle cependant sans oublier le passif de cet homme. Une fois payée la dette à la société, est-il possible de refaire sa vie comme si de rien n'était, sans mentir sur son passé?
Il doit faire confiance à ses tuteurs et en sa capacité à rebondir pour revivre au monde.
Livre sur la résilience, le pardon et la capacité à se réhabiliter.

La place de le femme dans les romans de Yoshimura est particulière, ce roman ne déroge pas à la règle, elles sont soumises ou intrigantes, elles seront cependant les personnages clefs par qui tout arrivera.
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