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EAN : 9780871354600
64 pages
MARVEL - US (30/03/1990)
3/5   1 notes
Résumé :
Frank Castle joins a cult of assassins to take down an inhumane crime boss!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En 1987, les responsables éditoriaux lancent une série mensuelle consacrée au Punisher, écrite par Mike Baron et dessinée par Klaus Janson. le scénariste établit rapidement que ladite série est viable, et l'éditeur peut commencer à réfléchir à d'autres produits. Ce récit complet est initialement paru en 1988, écrit par Mary Jo Duffy, dessiné et encré par Jorge Zaffino, avec une mise en couleurs réalisée par Julie Michel. Il comporte 62 pages de bande dessinée. Mary Jo Duffy avait remplacé Steven Grant au pied levé pour l'écriture de l'épisode 5 de la minisérie initiale du Punisher : Punisher: Circle of Blood (1986) de Steven Grant, Mike Zeck et John Beatty.

Dans un bureau d'un immeuble, une bande de 4 cambrioleurs sont à l'oeuvre. Arsène Jourdan III s'est attaqué au coffre-fort pour en déjouer la combinaison, pendant que ses 3 associés exécutent froidement les différents gardes. Jourdan III réussit à ouvrir le coffre et récupère des liasses de billets. Une fois leur forfait accompli, les 4 cambrioleurs ressortent et commencent à s'éloigner du lieu de leur forfait. Ils se heurtent au Punisher qui les abat froidement et récupère la mallette de billets. 4 jours plus tard, toujours à New York, une voiture en percute une autre. Kevin Reynolds sort comme un beau diable de sa voiture et se met à tenir un discours décousu à l'autre conductrice tout en l'agressant. Il est embarqué par une patrouille de police. Dans le quartier chinois, dans un restaurant appelé The Thousand Autumns, deux individus en costume règlent leur addition en déposant 4 grosses liasses de billets sur le plateau du serveur. Un autre serveur informe un client (monsieur di Tomassio) qu'il a un appel téléphonique qui l'attend derrière le bar. Il meurt électrocuté avant d'avoir pu prendre le combiné. Les serveurs commencent à s'occuper de son corps pour le faire disparaître.

Reiko entre dans le restaurant, comprend ce qui vient de se passer, et tance Masumi, son assistant, parce qu'il a pris des risques inconsidérés en assassinant quelqu'un dans le restaurant. le responsable de la Guilde arrive peu de temps après. Il réunit les assassins autour d'une table et fait un point d'avancement sur les contrats en cours. Il s'assure que celui de di Tomassio a bien été exécuté, selon les termes du contrat, c'est-à-dire en fournissant un alibi à un autre individu. Il indique quel est le prochain contrat à remplir : chaque assassin participe à une enchère inversée pour savoir qui l'exécutera et combien la Guilde pourra empocher. Punisher rentre chez lui, dans un appartement loué au nom de James Maxwell. Il s'installe et commence à écouter les conversations radio de la police. Dans son cabinet d'avocat, Robert Abbey reçoit le jeune Timmy Mulvey qui lui indique avoir besoin de ses services pour prendre soin de la situation indélicate dans laquelle il s'est mise. Dans son appartement, Grace entend des coups frappés brutalement à sa porte. Elle va ouvrir et se retrouve face à Kevin Reynolds, hors de lui, certain que c'est elle qui l'a dénoncé à la police. Il l'abat froidement, alors que 2 de ses amies pénètrent dans l'appartement. L'une parvient à s'enfuir ; l'autre est prise en étage par Reynolds. le Punisher est bientôt à pied d'oeuvre pour intervenir dans cette prise d'otage.

C'est la loi de la publication de récits consacrés à un personnage étant la propriété d'une grande maison d'édition : elle va tout faire pour en tirer le profit maximal. Les responsables éditoriaux de Marvel constatent que Punisher est un personnage avec le vent en poupe, et qu'ils disposent d'un format un peu différent appelé Graphic Novel. Il commande donc une histoire complète à Jo Duffy pour la publier en tant que numéro 40 de la série de Graphic Novel. Jo Duffy avait déjà participé à conclure la minisérie initiale du personnage. Elle construit donc une intrigue qui reprend les conventions propres à ce personnage, établies par Steven Grant dans ladite minisérie, et déclinées par Mike Baron dans la série mensuelle paraissant à la même époque. Frank Castle apparaît en civil et en costume de Punisher. Il établit une relation avec rapport sexuel. Il abat froidement les criminels. Il enquête sur les agissements de criminels ordinaires, sans superpouvoir. Afin d'éviter une simple enfilade de tueries avec quelques scènes d'action, la scénariste introduit une troisième faction : la guilde des assassins qui donne son nom au titre. Mais dans ce récit, les caractéristiques de Punisher n'apparaissent pas par comparaison avec celles des assassins de la Guilde. En fait, il est amené à collaborer avec Reiko. le lecteur est encore plus étonné de voir que finalement la scénariste ne porte pas vraiment de jugement de valeur sur cette guilde, montrant plutôt des individus effectuant leur métier, ce qui profite à la communauté qu'est la Guilde des Assassins. Cet aspect du récit ressort d'autant plus que finalement les assassins ne font qu'appliquer les mêmes méthodes que Punisher, mais pas forcément sur des individus moralement irrécupérables.

Ce n'est pas la seule particularité du récit qui dénote par rapport au schéma habituel des aventures du Punisher. Il commence par abattre le gang de cambrioleurs avec une absence d'émotion que rien ne justifie. Après avoir capté l'information sur la prise d'otage, il se rend sur place avec une rapidité quasi surnaturelle, en tout cas providentielle. Il couche avec Reiko sans une seule arrière-pensée, dès le premier soir. Enfin lors de l'attaque finale menée dans un immeuble de bureau, il tire au travers d'un individu encore vivant, sans tenter aucunement d'essayer de l'éviter. Pour Mary Jo Duffy, dès que Frank Castle a revêtu sa tenue de Punisher, il devient une machine à tuer que rien ne peut dévier de sa cible. Il ne subsiste plus rien en lui d'admirable pour le lecteur. du coup, même la catharsis de voir les méchants se prendre une balle recèle un goût amer qui gâche le plaisir transgressif. La scénariste a poussé encore plus loin le principe d'un tueur sans pitié, jusqu'à le déposséder de sa fibre morale, ce qui ne permet plus de se projeter en qui, ce qui lui ôte quasiment toute émotion, ce qui annihile toute possibilité d'empathie. Pour autant, cette histoire procure un plaisir de lecture, grâce à la narration graphique. Dès la première page, le lecteur peut constater une utilisation copieuse des aplats de noir dont les contours semblent taillés au burin, les cambrioleurs ayant du mal à émerger de l'obscurité dans laquelle ils sont plongés. Punisher est également massif dans son costume plus noir que bleu, avec des petits traits secs sur son visage, pour marquer l'usure et les ravages du temps. Il a également souvent les yeux cernés de noir pour augmenter l'intensité et la fixité de son regard. Zaffino réalise des dessins en phase avec le parti pris de la scénariste : Punisher apparaît comme une masse taillée à même le roc, alors que Frank Castle apparaît plus humain dans son identité de James Maxwell.

Jorge Zaffino dessine les autres personnages de manière réaliste, leur donnant des visages et des silhouettes différenciées, et aisément reconnaissables, ainsi que des tenues vestimentaires naturalistes et reflétant leur statut social et leur âge. Il s'avère très habile pour camper un décor réaliste avec un bon sens de la profondeur et des volumes : la perspective de la rue dans laquelle débouchent les cambrioleurs, les façades des immeubles au croisement de rues où se produit l'accident de voitures, la salle du restaurant, le bureau de Robert Abbey et son mobilier luxueux, le petit appartement de James Maxwell, les couloirs de l'immeuble de bureau, etc. le récit s'ouvre avec 2 pages dépourvues de texte, ce qui permet au lecteur de tout de suite apprécier la capacité narrative des dessins, lecture facile et immédiate. En page 7, il se retrouve face au Punisher dans un dessin en pleine page, avec un regard mort et inflexible. Tout du long de cette histoire, Punisher fait peur. Les scènes d'action sont vives et sèches, la mort par balle étant immédiate avec une quantité de sang réaliste, ou les blessures ouvertes lorsque l'arme blanche a tranché dans le vif. À part quand il doit dessiner un élément du scénario trop dur à avaler (l'électrocution dans le restaurant), la narration visuelle de Jorge Zaffino va à l'essentiel, montrant des individus décidés et sans remord, dans une ambiance hostile ou indifférente à ces morts.

Alors que la notoriété et le succès du Punisher vont grandissants en cette fin des années 1980, les responsables éditoriaux essayent d'autres formats pour attirer les lecteurs. Ils confient donc à Mary Jo Duffy la tâche de réaliser une histoire complète pour profiter du format Graphic Novel, à l'européenne, mais encore avec une couverture souple. La scénariste prend exemple sur Steven Grant, en tirant encore plus le personnage vers un monde réel, en le déshumanisant encore plus. D'un point vue scénario, le résultat n'est pas entièrement convainquant parce que le personnage n'a conservé aucune trace d'humanité, et parce qu'il y a 2 ou 3 passages trop gros par rapport au reste. de son côté, Jorge Zaffino donne à voir un Punisher qui fait vraiment peur, intervenant dans une réalité très similaire au quotidien, mais toujours proche de basculer dans les ténèbres. Cet artiste a illustré une deuxième histoire du Punisher : Punisher: Kingdom Gone (1990) avec Chuck Dixon.
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