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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le hasard fait parfois bien les choses et fait parfois passer quelques ouvrages imprévus entre nos mains. Je n'avais absolument pas eu vent de cette bande-dessinée avant de devoir l'équiper à la bibliothèque : heureux hasard ! J'ai envie de découvrir James Joyce depuis de longs mois maintenant, sans jamais oser me lancer dans ses écrits, ceux-ci me semblant plutôt ardus et difficilement abordables. de cet irlandais, je ne savais rien si ce n'est que son oeuvre s'inspire fortement de l'atmosphère Dublinoise et des figures qu'il a pu croiser durant sa vie.
Je suis très contente d'avoir eu cet ouvrage entre les mains et d'avoir pu le parcourir à mon aise. J'ai découvert l'histoire de l'homme derrière l'oeuvre, les deux sont apparemment intimement liés (je crois les spécialistes sur parole) et j'ai aujourd'hui, d'autant plus envie de me lancer dans Dubliners (ou Dublinois ou Gens de Dublin selon les traductions).

Cette biographie illustrée en noir et blanc ne laisse rien passer de la vie de James Joyce et commence même avant sa naissance avec la rencontre de ses parents. Aîné de dix enfants, le futur écrivain - surnommé alors Jim -, est le préféré du père Joyce. Particulièrement brillant, sa scolarité se déroule sans heurt et il est amené à entrer dans les ordres jusqu'à son rejet définitif du catholicisme à ses 16 ans. C'est à la fin de son adolescence qu'il prend les habitudes qui marqueront toutes ses années futures : dilapider le peu d'argent qu'il gagnera en boisson et séduire les femmes. Sous le prétexte de se lancer dans des études de médecine, James Joyce quitte l'Irlande pour Paris à 21 ans... il visite alors plus souvent les bars de la capitale que les bancs de l'université. C'est l'année suivante, à son retour à Dublin, qu'il rencontre Nora, celle qui partagera sa vie jusqu'à sa mort. Mais bien loin de temporiser le jeune homme, la demoiselle devra apprendre à vivre avec les sautes d'humeur, les dépenses et les maux de son conjoint. C'est suite à un incident avec Gogarty (alors étudiant en médecine) que les deux jeunes amoureux quittent le continent pour s'installer à Trieste (alors austro-hongroise) ou Joyce donnera des cours d'anglais. C'est là-bas que naissent les deux enfants "illégitimes" du couple (puisqu'ils ne sont pas mariés) : Giorgio et Lucia. Derrière cette vie de famille qui pourrait sembler idyllique, Joyce flambe ses maigres revenus, entrent en froid avec sa famille, connait les premiers symptômes de son "iritis" et ne parvient pas à publier ses textes malgré ses nombreux essais. Jugés inacceptables par de nombreux éditeurs, les nouvelles de Dubliners ne trouvent pas preneur... jusqu'à la rencontre de l'auteur avec une éditrice féministe anglaise qui deviendra son principal mécène. Entre la guerre, les voyages, les crises d'iritis qui le laissent épuisé, les disputes avec Nora, la démence de sa fille et les problèmes d'édition de ses ouvrages, James Joyce se fait un nom. Souvent porté aux nues, parfois décrié, l'homme connait la véritable consécration avec son oeuvre majeure : Ulysse (Ulysses en anglais) et inspirera de nombreux auteurs pour les décennies suivantes.

Les spécialistes de la question l'affirment : James Joyce s'est inspiré des moments de sa vie pour alimenter son oeuvre et il base celle-ci en Irlande, choisissant d'utiliser l'atmosphère Dublinoise pour parfaire l'ensemble. de ce fait, il est donc intéressant de mieux connaître l'homme qui se cache derrière ce nom renommé.
Si je suis ravie d'avoir fait la connaissance de ce génie littéraire, je dois avouer que, malgré tout le talent qu'il a pu posséder, il m'a... "déçue". Brillant, extrêmement cultivé, ayant vécu une vie très riche ; je le reconnais. Mais j'ai envie de dire : "quel sale con !". A croire que tous les artistes particulièrement doués étaient (sont) des personnes exécrables dans leur quotidien. Je pense par exemple à la vie qu'il a fait mener à cette pauvre Nora... c'était sa muse, il l'aimait, certes, mais sa façon de le montrer était toute "artistique". L'oeuvre avant tout, l'entourage après.

Après le fond, la forme. Avec cette bande-dessinée, Alfonso Zapico nous offre plus de 200 planches en noir et blanc, souvent très riches de texte. Si l'on peut parfois regretter les bd aux rares vignettes ne contenant pas plus de deux mots, ce n'est assurément pas le cas ici. Récit descriptif ou dialogues, l'auteur tente de faire vivre ses images et je dois avouer qu'il y parvient plutôt bien.
Même si je ne suis pas hyper fan du coup de crayon, je trouve qu'il se marie bien avec la biographie qu'il raconte, je m'y suis habituée et je pense, finalement, qu'aucun autre artiste n'aurait pu arriver à un résultat aussi satisfaisant (disons que je ne vois pas comment on pourrait avoir un autre style que celui-ci).
Un gros gros gros plus pour le format du livre : plus petit et plus épais qu'une bande-dessinée habituelle, je trouve qu'il est hyper agréable à avoir entre les mains et à parcourir.

J'ai été plus attirée par ce que raconte cette bd que par les images qu'elle propose et finalement, je trouve que fond et forme se marient bien. Je suis heureuse d'avoir pu mettre des mots et des images sur l'histoire personnelle du grand James Joyce et je remercie Alfonso Zapico qui a pris soin d'illustrer chaque épisode, plus ou moins important, de la vie de l'auteur... ce qui me permettra sans doute de découvrir son oeuvre avec quelques clefs de compréhension et une approche différente !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Alfonso Zapico est un espagnol dessinateur et illustrateur résidant à Angoulème.

Pour ses études James Joyce entre chez les jésuites. Il est reconnu comme élève doué. Il sort de cet établissement alors que son père n'est plus en mesure de payer ses études. Il entre alors à l'école des Christian Brothers. On lui offre ensuite une place au collège des jésuites de Dublin dans la perspective de lui faire intégrer l'ordre des jésuites. Il entre ensuite à l'University Collège de Dublin où il suit un enseignement de lettres et de langues modernes : français et italien. Il devient agnostique.

Il ouvre une salle de cinéma à Dublin. C'est une réussite. Il décide de retrouver son épouse à Trieste. En son absence le cinéma ne trouve plus le succès et ce projet est anéanti. La bande dessinée montre un Joyce touche à tout.

Joyce n'arrive pas à faire éditer Dubliners car il est en conflit avec l'éditeur. Un vent favorable souffle au bénéfice de Joyce. Hariet Shaw Weaver, une timide anglaise élevée dans la stricte religion quakeresse devient mécène de James Joyce. Elle croit au potentiel de l'écrivain.

D'autre part, la première édition de Dubliners fut publiée ; Joyce se remet à écrire ; Après Dubliners ; Portrait de l'artiste en jeune homme et Ulysse sont édités.

Joyce voyage fréquemment en Suisse pour se faire opérer des yeux et pour trouver les institutions adéquates pour sa fille Lucia souffrant de schizophrénie.

En janvier 1941, il est hospitalisé pour une perforation d'un ulcère au duodénum. Il décède deux jours après son entrée à l'hôpital.

Joyce était un bon vivant, il aimait boire, rencontrer des gens et si possible se faire des amis ; Il aimait aussi les femmes, un flirt par ci, un flirt par là. Son argent, il était incapable de l'économiser sauf sur la fin où il mettait de l'argent de côté pour payer les soins de Lucia.

Il connaissait bien son pays l'Irlande, mais en fait il a finalement plus vécu hors de son pays : à Trieste, Paris, Zurich, dans l'Allier, Pola dans l'actuelle Croatie, … .

Alfonso Zapico est resté fort fidèle aux réalités de la vie de Joyce ― il s'est apparemment fort bien documenté.

Pour les dessins, j'ai aimé l'expression des visages des personnages marquant : la peur, l'étonnement, la colère, la tendresse, les attentes, l'affection, le désespoir, … .

Je n'ai pas encore lu de James Joyce, mais à la suite de cette bande dessinée, cela ne pourrait tarder.

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James Joyce est l'un des écrivains du XX siècle parmi les plus connus. Né à Dublin, il a beaucoup voyagé et a publié des monuments de la littérature tels : "Ulysse". Cependant, derrière l'écrivain se cachait un véritable phénomène et c'est l'homme qui a inspiré l'espagnol Alfonso Zapico au point que celui-ci réalise entièrement cette bande dessinée en espagnol retraçant toute la biographie de James Joyce. Il faut dire qu'au delà du graphisme en noir et blanc dans lequel je suis tout de suite rentrée, Zapico est surtout un formidable scénariste ce qui explique peut être le fait que l'auteur ait reçu le Prix national de la bande dessinée dans son pays.

La biographie suit un ordre chronologique et là on ouvre de grands yeux lorsqu'on découvre qui était cet homme : fils adoré par son père, élève modèle de la pension de Jésuite dans laquelle il va passer quelques années. Tout va basculer un jour, laissant éclater l'artiste qui l'habite ! Il consacrera toute sa vie à l'écriture, menant une vie de bohème, aimant passionnément sa femme, Bertille Barnacle, tout en passant sa vie dans les maisons closes, marquant un fort penchant pour l'alcool, se retrouvant plusieurs fois au bord du gouffre financier faisant parfois vivre sa famille dans la plus grande misère alors que parallèlement il fera la connaissance des grands de ce monde et de l'époque,...

J'ai lu dans un seul souffle ce que pouvait être la vie de cet homme jusqu'à son dernier jour et je suis restée sidérée par la somme d'informations reçues mais aussi et surtout par sa personnalité. Je comprends l'intérêt qu' Alfonso Zapico a eu pour lui, il y a matière à écrire plusieurs romans, mais je trouve que sous cette forme cela est particulièrement plaisant ... Au delà de la narration qui nous tient en haleine du début à la fin, il y a derrière ce livre un travail de documentation impressionnant ... Chapeau bas Monsieur Zapico ! Pourtant, c'est un James Joyce non dénué d'humour qui s'offre à nous, qui ne se prenait pas au sérieux, sensible, au caractère emporté, provocateur, croquant la vie à pleine dent,...

Zapico nous montre de façon espiègle quel homme étonnant il était, celui qui : "au milieu des pires circonstances, célébrait la vie et inventait des histoires, opposant sa vision comique à la tristesse et à la misère".
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James Joyce est considéré comme l'un des écrivains les plus marquants du XXe siècle. Son ouvre majeure, Ulysse a marqué des générations de lecteurs. Alfonso Zapico, dans ce long récit très documenté, nous propose de découvrir l'homme qui se cache derrière ce monument de la littérature mondiale...
La vie de Joyce est racontée chronologiquement très détaillée sur sa vie bien tourmentée, ses réussites, ses voyages, ses déboires ube biographie très intéressante et très réussi graphiquement (même en noir et blanc).
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Une vraiment belle bande dessinée, très bien documentée sur la vie et la personnalité de Joyce. Un beau livre à la fois drôle et touchant. La fin est particulièrement réussie. On apprend beaucoup en se divertissant.
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