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j'ai adoré! J'ai cherché pendant un temps infini ( et cherche encore) des livres traitant de cette maladie sans que ce soit vu d'un point de vu dit "professionnel" , autrement dit je voulais que ce soit avec compréhension et délicatesse, avec une histoires de fond pour ne pas être axé uniquement sur la maladie mais sur comment les patients la vivent. J'ai trouvé une petite partie de ce que je chercher dans ce roman.

Ce livre est une manière douce de parler de cette maladie encore assez flou aux yeux des gens extérieur : la schizophrénie , les ressentis et les rejets subit par les personnes atteintes. Et contient une histoire d'amour au-delà de la maladie.

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Un livre magnifique, touchant et percutant! Alex souffre d'une maladie pas du tout ordinaire. Elle voit ce que les autres ne voient pas, elle entend ce que les autres n'entendent pas. La réalité lui échappe, et lui faire dire qu'elle ne peut pas avoir une vie normale pas comme les autres...
La lecture est plus que passionnante, l'auteure rassemble autant d'ingrédients pour ne pas nous laisser sombrer avec la nature sombre de livre. Elle nous fait pénétrer l'univers d'Alex avec beau coup de facétie, jovialité! Une belle lecture!
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Putain de merde ....

Ce livre, c'est une lecture pour moi totalement inattendue :
- je ne connaissais pas : ni le livre, ni l'auteur
- si on ne me l'avait pas offert, je ne l'aurais JAMAIS lu
- ça sort du mon genre de lecture fantastique/fantasy (quoi que ...)
- c'est un one shot alors que je ne lis que des sagas
Bref, j'ai été au salon de Montreuil : 2 livres achetés, 1 offert et c'était celui-ci. En faisant la queue, en attendant ma dédicace de Phobos par Victor Dixen, j'ai ouvert le bouquin et j'ai lu les deux premiers chapitres. Ça commence quand même en vous parlant de homards. Mais genre, à vous parler BEAUCOUP de homards et d'une nana avec des cheveux couleur ketchup. Et devinez quoi ? Bah c'était trop tard... J'ai immédiatement été happée, aspirée, plongée et conquise par cette histoire.

Pour situer, Alexandra (dit Alex qui aurait en fait du s'appeler Alexandre, en référence à Alexandre le Grand, si elle avait été un garçon, ses parents étant de grands passionnés d'Histoire), c'est une jeune demoiselle qui découvre de façon assez précoce qu'elle est atteinte de schizophrénie, accompagnée bras-dessus bras-dessous de paranoïa. Elle vous raconte sa vie, sa rencontre avec un p'tit gars nommé Yeuxbleus (qui l'a aidé à délivrer des homards de supermarché ; super gars !), ses astuces pour distinguer ses hallucinations de la réalité et ses échecs, son environnements, sa famille et moi j'ai sur kiffé être schizophrène à travers elle.
Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de fous rires que j'ai eu à assumer, de fois où je me suis cachée pour pleurer, de moments où j'ai posé le bouquin parce que j'avais trop peur d'y lire la suite et de soirs où je me suis couchée à des heures déraisonnables pour cette histoire. C'est un coup de foudre, plus qu'un coup de coeur.
C'est bourré de gros mots, d'humour, de vérités poignantes, de façons différentes d'aimer, ...

J'ai pas pu piffrer la mère d'Alex pendant un bon bout de temps, j'ai adopté Miles, Tucker, Charlemagne (oui oui ...), Alex, Célia et tous les autres dès leur apparition et j'ai terriblement eu envie de créer une association de protection des homards.

Tout le long de ma lecture j'ai eu peur que la réalité soit une hallucination et les hallucinations une réalité, vous suivez ? Bref, ce livre est une vraie pépite. Il m'a donné un nombre incalculable de gifles. Et pour la 1ère fois de ma vie, j'ai eu envie de RE-lire un "déjà-lu".

Bouleversant.
Bref, j'ai presque envie d'avoir moi aussi "la tête cassée".
Lisez-le, c'est un ordre.
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"Je t'ai rêvé" fait partie de ces livres qui n'apportent presque aucune réponse concrète ou plutôt qui laissent planer le doute, même après la dernière page. On termine sa lecture avec une quantité de "et si ?". L'auteur arrive à nous surprendre au fil des pages. Ce qui semble réel ne l'est pas et ce qui semble ne pas l'être l'est. Alors que dès le début du roman, tout nous semble évident, F. Zappia arrive à nous faire douter d'absolument tout. 
Un roman original, ne faisant pas de la schizophrénie le seul élément de l'intrigue. Un sujet difficile mais qui a été traité avec beaucoup de légèreté. 
Lien : https://leslecturesdecoco.wo..
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Un livre bizarre, mais dans le bon sens ! J'ai véritablement adoré. C'est un livre magnifique, à la fois poignant et drôle. Et que dire de la couverture, si ce n'est qu'elle est magnifique.
J'ai vraiment apprécié les personnages, ils sont tous très touchants et beaux humainement.
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Ça fait presque une semaine que je l'ai lu et il est toujours ancré dans ma mémoire au point que j'y retournerais bien. Ce livre est une belle claque dans la figure! L'histoire est touchante, sublime, hyper bien écrit et les personnages sont d'un réalisme! J'ai limite eu l'impression d'être dans l'histoire aux côtés d'Alex, de faire partie intégrante de sa schizophrénie au point de ne pas me rendre compte que certaines choses n'étaient pas ce qu'elles étaient.

J'ai été du même point de vue que Miles à la révélation d'un fait que j'avais pourtant compris, et je n'arrête pas de me demander si les choses auraient pu être différentes pour Alex si elle avait su.

C'est le livre idéal pour aborder la question avec les jeunes, car même s'il y a de la romance, ce n'est nullement le sujet principal du livre.

Bref, une petite voix en moi me dit d'arrêter de vous en parler pour éviter le spoil involontaire et vous laisser découvrir cette pure merveille. N'hésitez surtout pas à découvrir ce roman.
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Je t'ai rêvé est un très beau roman qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche plus, plein d'émotions diverses, de tendresse et de poésie. Tout cela tient en grande partie à l'héroïne et narratrice de cette histoire pas comme les autres : Alex qui m'a tout de suite conquis.

Alexandra est une jeune adolescente de 17 ans qui souffre de schizophrénie depuis toute petite et qui lutte pour vivre une vie normale. Mais comment faire quand on a des hallucinations et des crises de peurs délirantes. Il n'est déjà pas si facile d'avoir une vie normale quand on est juste un adolescent lambda alors pour elle... Mais elle lutte Alex, elle veut avoir son diplôme, des amis, avoir juste une vie sans histoire avec des rêves et des espoirs comme les autres filles de son âge. Elle est pleine de détermination et d'humour et on s'attache vite à son personnage.

Après avoir été virée de son ancien établissement suite à une crise, Alex arrive pour sa dernière année de lycée dans un nouvel environnement. Elle fait notamment la rencontre de Miles, un jeune homme solitaire et intrigant qui va lui réserver bien des surprises.

Francesca Zappia donne vie au monde d'Alexandra avec beaucoup de justesse : un monde différent du notre, plein de couleur et de vie. La plus grande force de ce récit est de nous faire voir la maladie du point de vue du malade sans tomber dans le pathos. C'est une révélation par rapport aux clichés que l'on peut voir sur les maladies mentales et cela empreint le récit d'une émotion particulière. La tendresse que l'on éprouve pour la narratrice est bien réelle et il ne reste plus qu'à se laisser guider dans ce récit parfois bien étrange.

Une très belle lecture prenante que je vous conseille sans réserve car seule sa lecture vous livrera la richesse de ce roman.
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Entrer dans la tête d'une schizophrène est une drôle d'expérience…

En effet, cette histoire est celle d'Alex, une jeune fille atteinte de schizophrénie paranoïaque. Cela signifie qu'Alex est sujette à des hallucinations, qu'elle ne sait pas distinguer la réalité des inventions de son esprit et qu'elle est persuadée que des gens en veulent à son intégrité. Au moment où le récit commence, Alex vient de changer d'école car elle a vécu un incident dans son ancien lycée. Elle espère bien vivre une année de terminale normale, protégée de ses hallucinations par son traitement médicamenteux. C'était sans compter sur la « folie » régnante dans ce nouveau lycée, où un élève est une sorte de mercenaire, où le principal idolâtre le panneau des scores du gymnase et où on dit qu'un serpent hante le plafond…

Pour dire la vérité brute, j'ai trouvé que ça se lisait bien grâce à la plume très fluide de Francesca Zappia mais je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. C'est assez confus et d'ailleurs je ne suis même pas sûre qu'il y ait une intrigue de fond. Je n'ai pas assimilé où l'autrice voulait aller, même maintenant que j'ai refermé le livre. Pourtant, j'étais impatiente de découvrir de près cette maladie mentale incapacitante et de comprendre le quotidien d'une personne souffrant de cette pathologie. A la fin de ce roman, j'en sais un peu plus mais j'ai l'impression que la schizophrénie n'était pas vraiment au centre du récit.

Au final, je me suis plutôt ennuyée. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, trop particuliers, et sans véritable but que la romance, c'était trop peu pour m'accrocher au récit.

Au vu des nombreux avis positifs que récolte ce roman, j'ai l'impression que c'est moi qui suis passée à côté. A lire pour te faire ton propre avis…
Lien : http://dorisbouquine.canalbl..
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La lecture de ce roman fut pour moi une pluie d'émotions entremêlées, attachement fort à la jeune héroïne Alex et à son ami Miles, tendresse, espoir, désespoir, identification, souvenirs...
Une lecture tellement bouleversante qu'un flot d'angoisses est remonté à la surface à la moitié du livre, et j'ai enchaîné ma lecture sans interruption jusqu'à la fin, avec les yeux inondés de larmes.
Cela va être difficile pour moi de trouver les mots justes pour décrire un peu ce livre, je vais néanmoins essayer.

La jeune Alexandra, dix-sept ans, est une américaine qui vit depuis l'âge de sept ans avec la schizophrénie et ses symptômes : perte de contact avec la réalité, altération du processus sensoriel (hallucinations auditives et visuelles) et du fonctionnement de la pensée (idées obsessionnelles et délirantes).
Nous la suivons au cours d'une année scolaire, année marquée pour elle par un changement de lycée et par sa rencontre avec Miles qui sera un réconfort pour elle mais aussi une source de difficultés.

Alex est une héroïne forte et courageuse qui ne demande qu'à avoir une vie normale, mais souffre de difficultés sociales importantes et d'un fort sentiment de rejet.
Ses doutes, ses peurs et ses questionnements sont en partie ceux d'une adolescente de son âge : premiers amours, peur de l'avenir, envie de s'intégrer dans sa classe, etc.

Mais son année sera marquée par plusieurs crises...

Le monde d'Alex est un monde unique plein de sensations et de couleurs, inaccessible aux autres mais ouvert au lecteur qui plonge profondément dans ses pensées si riches et son psychisme si complexe.
Il faut à mon sens accepter de se laisser embarquer par Alex et de se laisser surprendre (ou non... en effet cela n'a pas été mon cas) par les événements.

La schizophrénie (et la schizophrénie à début très précoce encore plus) est une maladie très mal connue du grand public et je suis contente que ce livre puisse donner un éclairage intime sur cette maladie, qui génère une souffrance immense pour les malades et leur entourage, très loin de l'image froide véhiculée par les médias de masse.

C'est un livre qui pourra toucher tout le monde et surtout ceux qui connaissent un peu la maladie mentale quelle qu'elle soit, on ne peut qu'être ému par ce roman.

L'écriture de l'auteure est fraîche et vivante, parfaite pour l'histoire d'Alex.

C'est poignant, c'est fort, c'est poétique, c'est parfois flippant, c'est tragique... c'est beau.

Un titre magnifique pour un immense coup de coeur...
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Il me tardait vraiment de lire ce roman dès que j'eus posé les yeux sur lui dans la librairie du coin. le titre, Je t'ai rêvé, semblait nous inviter dans une rêverie enchanteresse, poétique, une histoire hors du commun, du temps, de l'espace qui saurait me toucher en plein coeur. Quant au titre original, à savoir Made you up, cela correspond beaucoup plus à la représentation qu'Alex se fait de Miles, à la relation qu'elle entretient avec lui, comme si elle... Ben, comme si elle l'avait rêvé, inventé rien que pour elle.

Dans un sens plus large, cela m'évoque la construction de l'identité, ou encore l'imagination, qui nous fait divaguer, qui nous emporte, et qui nous fait inventer la réalité, pièce par pièce. (Cela colle bien à l'intrigue d'ailleurs, qui correspond à un puzzle à assembler pour reconstituer le vrai, la réalité) Cela m'inspirait véritablement, je me voyais sous la pluie artistique de la couverture, d'un bleu presque trop beau pour être vrai, un parapluie au-dessus de ma tête, à attendre mon rêve, qu'on m'emporte dans une belle aventure livresque, et je sentais que ce roman de la Collection R, qui ne m'a pas déçue jusqu'à présent, pourrait réussir cette prouesse.

Qui plus est, John Green, un de mes écrivains de Young Adult favori, plébiscitait ce roman. Que demander de plus ? Je sais que mon avis est propre à moi et qu'il ne doit pas être influencé par un écrivain que j'adore, mais justement c'était l'occasion de tenter ma chance. Quand on a la chance que notre C.D.I. possède un tel ouvrage dans ses rayons, on se jette dessus et on profite de l'occasion. C'est avec fébrilité que j'ai commencé à tourner les pages de ce roman. Je ne savais pas à quoi m'attendre, du moins à quelque chose d'extraordinaire.

Et, après ma lecture, je peux vous assurer que je ne savais effectivement pas sur quoi j'allais tomber. C'est comme dans Forrest Gump – et c'est reparti, cette citation culte, je la ressors tout le temps (incorrigible Nanette) : La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Voyez Je t'ai rêvé comme une boîte de chocolats (ça donne tout de suite envie hein)... aux homards. Wait... wait... whaaaat ?! Ben oui, rouge homard comme les cheveux si particuliers de notre héroïne, ou encore tout simplement comme sa passion des homards. Je vous en bouche un coin là, avouez !

Dès le début du roman, on se sent de suite déroutés, pris de court... comme dans un rêve en somme. Un rêve passager, qui nous traverse de part en part, doux, insaisissable, et qui nous laisse sonné et un peu perdu dans notre définition de la réalité à notre réveil. Ce serait cette jolie métaphore que j'utiliserais pour décrire ce roman si... si atypique. Je dois l'admettre, je suis un peu à court de mots pour bien détailler ce que j'ai vécu au travers de cette lecture. Cela m'a tellement surprise et éberluée que j'en suis encore sonnée.

Je t'ai rêvé, c'est l'histoire de deux êtres, qui sont au banc de la société, incompris, et qui vont vivre des choses hautes en couleurs et vraiment pas communes, à l'instar de leur statut de marginal. Certains lecteurs ont détesté ce roman, en ont été hautement déçus. Je peux les comprendre car je m'attendais à un autre rêve que celui-là moi aussi. Mais les rêves sont imprévisibles, n'est-ce pas ? Ils sont spontanés et ils viennent à nous d'eux-même, ce sont eux qui décident.

Je sais que ce livre est venu à moi et j'en suis heureuse. J'ai vécu quelque chose de court, bref, il faut dire que ce roman se lit comme un petit pain (expression toute faite de Nanette bonjour), mais d'intense et que je ne suis pas prête d'oublier. Des petits fragments de rêve resteront ancrés dans ma mémoire, peut-être flous mais indélébiles. Tel un mirage qu'on ne peut s'enlever de l'esprit.

Vous vous demandez sûrement comment est-il possible qu'un tel roman, qui semble les pieds bien ancrés dans la réalité avec son histoire de marginaux rebuts des autres élèves du lycée, qui ont de surcroît des problèmes familiaux en plus de problèmes d'intégration dans la société, puisse nous inviter au rêve. Mais la réalité est un rêve mes très chers. Je sonne un peu chat du Cheshire là, mais vous allez vite comprendre...

L'histoire nous est racontée par sa protagoniste, Alexandra, Alex pour les intimes, qui se prénomme ainsi car ses parents sont férus d'histoire (ils sont historiens) et qu'ils voulaient à la base un garçon pour pouvoir l'appeler Alexandre, comme Alexandre le Grand. Ça envoie du pâté comme prénom, n'est-ce pas ? Alexandra pourrait sembler être une jeune fille banale, qui travaille dans un dinner pour se faire une place dans le monde du travail et même dans le monde tout court, qui a des cheveux d'un rouge si flamboyant, si... homard, que tout le monde pense que c'est une couleur, alors qu'ils sont parfaitement naturels ses cheveux.

Je suis sûre que vous vous dites que ce n'est pas très passionnant tout ça. Alors qu'en fait, chaque détail compte. Comme nous, Alexandra a une identité, une histoire, sa personnalité, et des petits détails sur son existence qui ponctuent sa vie, qui semblent si banals alors qu'en réalité, ils sont fondamentaux car ils constituent ce qu'elle est, son vécu, ce qu'elle a traversé.

Déjà, à travers chaque petit instant qu'Alexandra vit, j'ai compris une fois de plus que ma vie était simple, comme celle des sept milliards d'âmes sur cette planète Terre, mais merveilleuse comme dans un rêve parce-que c'est la mienne, et qu'elle est saupoudrée de moments de joie, de tristesse intense, de fous rires, de larmes, de petits moments entre amis, de bouleversements profonds... Dans le titre Je t'ai rêvé, je pense qu'in fine Alexandra ne rêve pas d'une autre personne, d'une âme soeur (enfin si, elle rêve de ça aussi au final), mais qu'elle se rêve surtout elle-même, d'une vie où on l'accepterait et qui ne la piégerait plus.

Je t'ai rêvé, c'est bien plus qu'une histoire d'amour improbable et hors du commun, c'est l'histoire d'une vie, d'une personne qui ne demande qu'à exister et à ne pas être prise pour un monstre, pour une folle à lier. Car Alexandra est atteinte d'une maladie qu'on appelle schizophrénie. Nous, lecteurs, nous ressentons cette maladie de l'intérieur durant la lecture, car nous avons le point de vue de la malade. le jeune écrivain qu'est Francesca Zappia (oui, c'est une femme, tout va bien, simplement j'évite d'écrire écrivaine) réussit ici un brillant tour de force en nous faisant douter de la réalité de chaque mot qu'elle emploie, de chaque phrase, de chaque rencontre qu'Alexandra fait, de chaque événement qu'elle vit.

Comme si, nous aussi, nous étions malades et que nous ne sachions plus faire la différence entre l'abstrait, l'imagination destructrice, et ce qui est concret, la réalité. Je vous l'accorde, c'est fort peu par rapport à ce que de vrais schizophrènes peuvent vivre au quotidien, mais c'est une expérience de lecture extrêmement enrichissante, qui appelle à la tolérance et à l'amour de l'être humain, à la compréhension. A aucun moment je n'ai considéré Alex comme une folle, une cinglée, une malade mentale.

Enfin si, elle est malade, mais elle en est consciente, bien plus que ses propres proches ne pourraient le croire, et j'ai ressenti une peine immense pour elle, qui ne demande qu'à être aidée et qui est regardée comme un déchet, un danger ambulant. Seul Miles, avec ses aaaaa-gah-gah (traduction : magnifiquement magnifiques) yeux bleu océan, bleu glace, bleu marine, bref toutes les teintes de bleu, va la contempler, pas seulement la voir, l'apercevoir, avec un regard autre, un regard compatissant, empli d'amitié puis d'amour inconditionnel.

Pour un garçon considéré comme insensible et effrayant, c'est un comble tout de même ! Comme quoi, ne jugez pas les gens selon leur apparence, ou ce que vous croyez savoir sur eux : tout simplement car vous ne les connaissez pas, vous ne connaissez pas leur histoire, leur présent, leur passé, leur futur, ce qu'ils deviendront. Laissez-leur une chance, tout le monde mérite d'accomplir son existence en vue du bonheur plein, entier.

C'est une leçon que même Alexandra et Miles vont apprendre et retenir en se rencontrant l'un l'autre, et en apprenant à se supporter. J'ai adoré les voir se chamailler, avancer à tâtons, se chercher, se trouver. Vous trouverez peut-être leur histoire d'amour incongrue, non naturelle. Dans ce cas, je vous conseille d'y regarder à deux fois. Parce-que leur histoire, elle m'a fait vibrer, elle m'a renversée et je n'en suis pas sortie indemne.

Miles est un garçon très intelligent, major de sa promo, mais il s'en fiche, il insupporte les gens car il n'est pas assez expressif, il ne sait pas comment réagir face à ses sentiments qui sont exacerbés. Il m'a un peu fait penser à moi car je suis également une personne qui 'pleure de l'intérieur', j'ai du mal à faire ressortir mon intériorité et du coup, les gens me prennent pour quelqu'un d'insensible et me jugent, comme lui.

J'ai été souvent cataloguée comme la fille sauvage, qui ne veut de contact avec personne. Miles, lui, est vu comme étant un gros connard dans son genre. J'ai pu facilement m'identifier à lui, qui ressent tous ses sentiments de manière amplifié et qui exorcise ce mal qui le ronge par l'écriture. Quand vous me lisez, je suis plutôt émotive non ? J'espère ne pas être glaciale car l'écriture, ça me permet d'exprimer qui je suis, mes diverses humeurs, et ce qui me fait vibrer en moi. Bref, c'est pas moi le sujet ici, c'est Miles...

Ce garçon m'a chamboulée. Il peut sembler très antipathique, froid, étranger, alors qu'en réalité, il est le plus attentionné envers Alex. J'espère vraiment tomber sur un gars comme lui un jour, car ça ne court pas les rues... Miles a un humour particulier, qui a fait mouche avec moi (en même temps, je ris de tout, je vous l'assure) et un coeur gros comme ça mais qui souffre à cause de la bêtise humaine, des préjugés, de l'ignorance, de la négligence de son père, de l'injustice que subit sa mère...

Bref, j'ai l'impression que j'en dis beaucoup trop là, je vais m'arrêter. Miles n'est pas le prince charmant, Miles est loin d'être parfait, mais perso, je m'en fiche de l'idéal de perfection. Ce que je sais en revanche, c'est que j'aurais adoré jouer au jeu des devinettes à 20 questions avec lui, car il possède une intelligence incroyable, un charme propre à lui, il est brillant et mérite d'être aimé.

Je suis contente qu'Alex et lui se soient trouvés des amis sous la forme des membres du club d'entretien du gymnase : ce qui était une punition et une contrainte a forgé une amitié solide qui les lie tous. le baraqué et compréhensif Art, la pétillante Jetta qui appelle Miles mein Chef (ça me faisait toujours rigoler ça), la belle Théodora au caractère bien trempé et deux incorrigibles jumeaux, mais comment on pourrait se passer d'eux ?

J'oublie sûrement d'autres personnages formidables, complexes, drôles, touchants dans cette chronique alors je vous laisse le soin de les découvrir par vous-même. La petite Charlie (d'après Charlemagne, s'il vous plaît), la petite soeur d'Alexandra, est un véritable amour, elle m'a fait trop craquer et rire tant elle est choupinette ! Leur amour entre soeurs m'a fait versé quelques larmes, je le reconnais sans mal. Ce roman m'a fait traversé diverses strates d'émotions, et j'en suis ressortie vidée mais plus forte et heureuse. J'ai refermé le livre avec un sourire béat peint sur les lèvres, je crois que ça veut tout dire.

Pour conclure, je dirais que je commence à comprendre l'enjeu de la première de couverture. le bleu environnant, qui s'abat mais avec tendresse, sur le parapluie d'Alexandra, reconnaissable entre mille avec ses cheveux rouges homard qui sont de famille, représente le bleu des yeux de Miles, qui couvent sa chérie, la protège, et la regarde avec admiration, douceur, et avec un amour indéniable dans lequel on pourrait se noyer (trop tard...).

Le parapluie, ce serait les tentatives d'Alex pour assurer la sécurité de Miles dans le roman, contre la société (car il y a un autre plan narratif avec un mystère du passé noir à résoudre et dans lequel Miles est impliqué malgré lui) et contre elle-même et sa maladie qu'elle ne sait pas combattre, malgré ses efforts pour se raccrocher à la réalité. Mais au final, Alex finit par sourire, car elle a Miles, des amis, dont un meilleur ami prénommé Tucker qui ne veut que son bien et qui l'a toujours épaulé (même si, comme tout le monde, il a fait des bêtises aussi).

Alex a su traverser et affronter tout ça, et je suis ressortie de son parcours tumultueux et plein d'épines grandie et chamboulée dans ma vie personnelle. Si avec tout ça je ne vous ai pas convaincue de vous laisser tenter par ce roman, je ne sais plus quoi déployer d'autre comme armada. Tenez le vous pour dit : John Green is always right. C'est une maxime de mon cru, criante de vérité, je sais...

L'écriture de Francesca Zappia, fraîche, barrée, et multicolore comme l'ensemble de ses personnages et de leur introspection m'a énormément plu. Elle est un jeune écrivain à suivre, moi je vous le dis. J'ai vu sur Booknode qu'elle avait publié un autre roman qui se prénomme Eliza and her monsters. J'espère de tout coeur qu'il sera publié en France, ce serait merveilleux, car il m'a l'air d'être un autre roman à côté duquel il ne faut pas passer.

Sur ces paroles élogieuses, je vous laisse entre les pages de cet excellent et particulier livre, tandis que moi, je vais aller monter une association de défense des homards et en libérer de l'aquarium du supermarché le plus proche de chez moi. Ceux qui ont lu le livre, vous comprendrez très bien mon délire, j'en suis persuadée. Ce livre vous est chaudement recommandé par Nanette, parole d'amie. COUP DE COEUR ♥
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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