N'est ce pas dans ses tourments intérieurs que l'homme trouve sa dignité ?
Tu me reproches de détruire, de détruire tout ce qui se construit sans moi.
Les femmes sont le cancer de l'amitié.
Les débuts d'une histoire à deux prennent souvent l'apparence de la magie. En réalité, c'est le moment le plus pesant, le plus décisif. C'est pourquoi je commence par là. Car tout se joue définitivement : les rôles réciproques se dessinent, les rapports de force s'établissent, une sorte de contrat implicite est signé entre les amants, et toute remise en cause ultérieure de ce contrat est impossible.
[ Incipit ]
Ma vie a longtemps ressemblé à un été qui se termine. C'est étrange, mais c'est ainsi : il arrive que par des journées finissantes, ces journées sombres, vissées sous un ciel désespérément immobile, la certitude que les jours approchent où la grisaille retrouvera son empire d'automne monte en moi jusqu'à l'effroi. Ne sentez vous pas qu'il fait déjà un peu plus frais ?
Aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'il ne me reste plus que mon passé à vivre.
Je n'avais pourtant pas encore rendu les armes, je cherchais toujours ce visage emprunté aux tendres rêves de l'adolescence, un visage à aimer. Et, le front collé à la vitre comme le font les veilleurs de chagrin, je tentais de me le représenter.
- Avez-vous peur de la mort ?
- Oui, évidemment.
Son métier d'avocat lui prend beaucoup de temps. Mais il sent qu'avec les femmes il n'a plus besoin de séduire, puisque sa vie professionnelle lui donne justement ce genre de satisfaction. Reste le plaisir. Là encore, son métier ne lui est pas inutile. Il a très vite compris la relation qui existait entre les femmes et l'argent. La chose est d'ailleurs évidente; prenez n'importe quelle voiture : plus elle coûte cher, plus vous avez de chances d'y trouver une belle femme, et cela indépendamment du conducteur.
ma vie a longtemps ressemblé à un été qui se termine. C'est étrange, mais c'est ainsi : il arrive que par des journées finissantes, ces journées sombres, vissées sous un ciel désespérément immobile, la certitude que les jours approchent où la grisaille retrouvera son empire d'automne monte en moi jusqu'à l'effroi. Ne sentez-vous pas qu'il fait déjà un peu plus frais?
Aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'il ne me reste plus que mon passé à vivre.
Tristan vivait dans le fantasme de se maintenir dans un monde où tout resterait éternellement possible. Il se sera débattu jusqu'à la fin. Et qu'est-ce que le vertige du rétrécissement, sinon l'odieux constat que les différentes possibilités s'épuisent une à une, que la vie se spécialise et se cantonne à des enjeux de plus en plus restreints ? Nous vivons dans le monde de la spécialité. Nous avons notre quartier, nos amis, notre appartement, notre passé, notre femme, et tout ceci est ridiculement minuscule.
Elle ne parvient à se sentir aimée qu'en s'imaginant regrettée.
"Elle restera sans comprendre, là-bas, quelque part. Et, le soir venu, dans les gouffres de la plus vilaine des solitudes, celle qui accompagne la désillusion, comme elle nous nous coucherons, pensant au bonheur que nous attendions, mais qui ne viendra pas. Tout comme le sommeil."