Un titre assez peu engageant, pour un ensemble de 5 courtes nouvelles qui décrivent chacune une agonie, un trépas et un enterrement. Anthropologue avant l'heure,
Emile Zola utilise la description d'un fait social capital comme révélateur de la société dans laquelle il vit. Chacune de ces nouvelles évoque une classe sociale différente, et affiche sans fard son message politique. S'il fallait résumer ces cinq nouvelles par un mot pour chacune d'elles, ce serait plaisir, avarice, pragmatisme, fatalisme et bestialité, respectivement pour Verteuil l'aristocrate, Madame Guérard la bourgeoise, Adèle Rousseau la commerçante, Charlot Morisseau le fils d'ouvrier et enfin Lacour le paysan.
Le procédé est intéressant, et
Zola l'a utilisé quelques mois plus tôt dans une autre oeuvre qui semble être son pendant,
Comment on se marie. On y retrouve aussi beaucoup des thèmes que
Zola incarnera dans ses personnages des Rougon-Macquart. Ainsi, les commerçants terre-à-terre jusqu'à l'extrême font penser aux Quenu du Ventre de
Paris ou les paysans tout à l'animalité de voisinage quotidien avec les forces de la nature préfigurent le tome si rustiquement intitulé La Terre.
Mais dans ces quelques pages,
Zola ne peut développer sa plume et son art de la description sociale, et il me paraît qu'il finit par tomber dans une caricature un peu trop simpliste, ce qui m'a déçu de la part de cet écrivain que j'affectionne particulièrement. Il me semble donc que, au-delà du document littéraire pour voir se former un écrivain et les centres d'intérêt qui l'attirent, cette oeuvre ne présente pas un intérêt majeur en tant que simple lecteur, sauf peut-être comme un résumé, mais alors bien imparfait, de ce que les 20 livres de la collection des Rougon-Macquart diront de façon magistrale.