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Que faire de ceux qui restent quand on meurt? Que faire de celui qui meurt? le mourant se soucie beaucoup plus de ceux qui vont rester une fois qu'il soit mort. Si bien qu'il ne veut pas leur causer plus de peine. Il prépare attendre la mort dans le calme que de créer de la panique. Par contre, ceux qui doivent rester vivent déjà l'absence du mourant. Si bien qu'après sa mort, on se transforme tout de suite.
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On a l'habitude des portraits sociaux d'Émile Zola, des bourgeois aux miséreux, alors il n'est pas surprenant de lire ces textes courts pour décrire la façon dont les personnes meurent en fonction de leur classe sociale.
Avant d'écrire "Comment on se marie" beaucoup plus satirique, il publie en 1883 "Comment on meurt" sans point d'interrogation dans le titre pour dire que c'est un constat.
Ce livre est souvent représenté avec une tête de mort sur la couverture en raison du sujet mais il est loin de faire peur.
Le point commun de l'aristocrate, de la bourgeoise, de la commerçante, du démuni et du paysan c'est d'être vivant au début du texte. Ils vont mourir mais pas de la même façon et surtout les réactions de leur entourage vont être différentes.
Si les aristocrates sont bons à faire des discours, les bourgeois à ne penser qu'à la succession et à l'argent comme les commerçants qui regrette d'être obligé de fermer la boutique un jour de semaine pour cause de décès, le petit enfant d'ouvriers qui meurt d'une pleurésie faute de soins par manque de moyens des parents est d'une grande tristesse d'autant plus qu'il sera enterré dans la fosse commune. Et si le vieux paysan sera bien sous la terre qu'il a travaillé toute sa vie Zola nous dit sans être parodique que l'on n'est pas égaux face à la mort.


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1988. Pour mes 18 ans, je suis passé pour la première fois sous les aiguilles d'un tatoueur.
C'était encore une époque où la foule lorgnait de traviole les joyeux hurluberlus ancrés (que nous étions) et n'hésitait pas à nous cataloguer direct dans la case "voyous" (ce que nous n'étions pas)....
Époque révolue !...Aujourd'hui, il y a la queue devant chez le tatoueur...
(Ouais, comme Zola... j'accuse ! :-))
J'avais donc choisi comme motif...la mort.
La mort brandissant sa fidèle faux ainsi que le mot "patience" inscrit sur ses contours.
C'était à mes yeux la seule chose ou nous, humains, étions égaux (riche/pauvre ; H/F ; noir/blanc...ect...)

Dans ces cinq courtes nouvelles, Zola nous dépeint, cinq façons de mourir selon la classe sociale ; du grand bourgeois au pauvre paysan, ou plutôt, cinq façons différentes d'occuper son lit de mort (avec ou sans souffrance ; avec ou sans regrets ; seul ou accompagné ; libre ou préoccupé...)
C'est aussi différentes façons de préparer les obsèques (avec ou sans argent)
Pour ce qui est de la mort en elle-même......

Un bref et intéressant Zola, net et précis, sans complaisance.
À lire comme une courte étude de moeurs ( non pas de morts)
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J'ai trouvé ce livre coincé entre un bol en étain et une veille assiette ébréchée sur une brocante, le titre m'a interpellée le premier : « Comment on meurt », ce titre aurait tellement pu être « Comment on vit » parce que finalement qu'y a-t-il de vraiment différent ?

Un ouvrage qui questionne sur le monde comme Zola le fait avec talent et exactitude ; qui nous incite à réfléchir et comprendre ou en tout cas à tenter de le faire. A découvrir.
Lien : http://www.adeuxlignes.fr/?p..
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L'argent plus fort que la mort

Chez les plus aisés, on meurt dans l'indifférence : pour le Comte de Verteuil, Mathilde sa femme, qui n'assiste pas à son enterrement, se masturbe (« Et la comtesse, sur sa chaise longue, n'a pas bougé. Elle joue toujours avec le gland de sa ceinture, les yeux au plafond, perdue dans une rêverie, qui, peu à peu, fait monter une rougeur à ses joues de belle blonde. ») ou dans la solitude : au pied du lit de Madame Guérard, ses trois fils se disputent son héritage et Adèle Rousseau agonise pendant que son mari, trop accaparé par son commerce, fait l'inventaire (le chagrin, sincère, doit vite laisser la place aux affaires).
Pour Jean-Louis Lacour, paysan, le travail de la terre ne peut souffrir aucune pause et personne n'a vraiment de peine : mort à soixante-quinze ans, le père a bien vécu.
Il n'y a que chez les miséreux qu'on pleure un peu plus. Chez les Morisseau, la mort du petit Charlot, dix ans, est cruelle mais c'est un coup du sort parmi tant d'autres et le soir quand on offre à manger « les Morisseau, affamés, mangent gloutonnement près du mort ».

Cinq récits efficaces qui reflètent la condition sociale face à la mort (la maladie qui terrasse, le faste de l'enterrement ou la dernière demeure du défunt sont bien sûr liés au niveau de richesses). Zola, même s'il grossit parfois un peu le trait, sait comme toujours ménager une chute saisissante…
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Un titre assez peu engageant, pour un ensemble de 5 courtes nouvelles qui décrivent chacune une agonie, un trépas et un enterrement. Anthropologue avant l'heure, Emile Zola utilise la description d'un fait social capital comme révélateur de la société dans laquelle il vit. Chacune de ces nouvelles évoque une classe sociale différente, et affiche sans fard son message politique. S'il fallait résumer ces cinq nouvelles par un mot pour chacune d'elles, ce serait plaisir, avarice, pragmatisme, fatalisme et bestialité, respectivement pour Verteuil l'aristocrate, Madame Guérard la bourgeoise, Adèle Rousseau la commerçante, Charlot Morisseau le fils d'ouvrier et enfin Lacour le paysan.
Le procédé est intéressant, et Zola l'a utilisé quelques mois plus tôt dans une autre oeuvre qui semble être son pendant, Comment on se marie. On y retrouve aussi beaucoup des thèmes que Zola incarnera dans ses personnages des Rougon-Macquart. Ainsi, les commerçants terre-à-terre jusqu'à l'extrême font penser aux Quenu du Ventre de Paris ou les paysans tout à l'animalité de voisinage quotidien avec les forces de la nature préfigurent le tome si rustiquement intitulé La Terre.
Mais dans ces quelques pages, Zola ne peut développer sa plume et son art de la description sociale, et il me paraît qu'il finit par tomber dans une caricature un peu trop simpliste, ce qui m'a déçu de la part de cet écrivain que j'affectionne particulièrement. Il me semble donc que, au-delà du document littéraire pour voir se former un écrivain et les centres d'intérêt qui l'attirent, cette oeuvre ne présente pas un intérêt majeur en tant que simple lecteur, sauf peut-être comme un résumé, mais alors bien imparfait, de ce que les 20 livres de la collection des Rougon-Macquart diront de façon magistrale.
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Ce petit recueil de 5 nouvelles mettant en scène "comment on meurt", c'est-à-dire les différentes manières, selon que le personnage agonisant soit de tel ou tel milieu social, qu'on a de partir au pays d'où nul ne revient, est très plaisant à lire, quoique parfois bien sombre (4ème nouvelle surtout). Une particularité notable car plutôt peu fréquente chez les novellistes du 19ème : ces nouvelles (ou parties) sont toutes écrites au présent, ce qui les rend plus "vives", paradoxalement. ..
À découvrir !
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Qu'on soit riche ou pauvre, parisien ou paysan, bourgeois ou ouvrier, jeune ou vieux, quand on meurt, on est toujours seul. Une part d'intérêt et de calculs apparaît toujours, même s'il y a de l'affection.
Des nouvelles courtes qui empêchent de s'attacher aux différents personnages - même si le récit sur l'enfant est touchant. le ton dominant est néanmoins un certain détachement clinique, et cynique.
On retrouve la volonté naturaliste, sociologique, de Zola, mais le procédé est néanmoins un peu répétitif.
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une bonne façon de découvrir l'oeuvre de Zola. Comme pour "comment on se marie", il prend des personnages de milieux sociaux très différents en partant des plus riches, pour finir par les plus modestes. Ici, il suit les mêmes étapes: les causes du décès, les circonstances, les réactions des héritiers et l'enterrement. On sent sa verve satirique contre les plus riches obsédés par l'argent et sa tendresse pour les plus pauvres, ici ces paysans accompagnant le grand-père dans sa dernière demeure, un cimetière paisible. "le père Lacour sera bien dans le trou. Il connait bien la terre et la terre le connait"; également sa sensibilité à la misère (nouvelle 4 avec les parents qui voient leur fil unique mourir d'une maladie mal soignée). du grand Zola...
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Récit consciencieux qui nous donne une approche de la vie par lasse sociale. Texte incisif dénonçant la haute société cupide quel que soit la situation tandis que les pauvres ne se souciant même plus de leur propre situation et restent dans leur misère coûte que coûte.
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