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sur 1194 notes
Quel récit dur et âpre sur l'âme humaine.
Zola ne prend pas de gants pour décrire la méchanceté des hommes. Ici peu de place à la poésie. C'est souvent vulgaire car il n'enjolive pas des personnages.
En même temps que le récit devient cruel à la fin, l'histoire comporte nombre d'idées sur l'agriculture qui sont encore d'actualité aujourd'hui. Mais avant tout , il décrit un homme fidèle à la terre de ses ancêtres et qui refuse la modernité car il sait ce qu'elle va détruire dans l'humanité.
Plutôt violent et sans répit dans la noirceur
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J'ai avec ce quinzième roman des « Rougon-Macquart » une histoire personnelle. A quatorze ans , je l'ai découvert au fond d'un tiroir où ma mère l'avait dissimulé craignant sans doute pour mon âme adolescente la crudité des descriptions. Lu en catimini , il m'a apporté quelques émois érotiques (il n'en fallait pas beaucoup en ce temps-là !) et une vrai épouvante devant la violence de certaines pages .Le personnage qui le rattache au cycle est Jean Macquart (le mouton blanc de l'arbre généalogique) et il se passe chez les paysans de la Bauce . On peut vraiment parler « d'agribashing » (le mot est à la mode) tant la peinture de la famille Fouan est épouvantable : sur un scénario digne du « Roi Lear » se succèdent les violences morales et physiques (vol, viol et meurtre) . Très , très noir !
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J'arrive au bout de ma lecture des Rougon Macquart et La terre sera celui qui m'a fait l'impression la plus forte avec autrefois Germinal
Le lien avec le cycle des Rougon c'est Jean Macquart le frère de Gervaise, il est ouvrier agricole chez Hourdequin un riche exploitant de la Beauce qui voudrait rénover les pratiques agricoles et qui se heurte au refus de ses journaliers.
L'autre versant familial ce sont les Fouan, ils vivent à Rognes un petit village

Le vieux Fouan décide de donner ses terres en partage à ses enfants : Fanny, Buteau le coureur de jupons et Jésus-Christ, alcoolique champion de la mauvaise foi et de la couardise, en échange d'une rente versée par chacun des enfants et de l'hébergement.
Un partage qui ne satisfait personne, les enfants se sentant spolier par cette rente qui peut durer des années, chacun estimant l'autre avantagé par le partage.
Avarice, brutalité, cruauté, avidité deviennent le quotidien entre les enfants et cela dument arbitré pour son plus grand intérêt par le notaire local Maître Baillehache (ah ce nom !)
C'est Buteau qui le premier refuse de verser la rente, par ailleurs il poursuit de ses assiduités Françoise une cousine devenue riche alors qu'il est marié à Lise.
Françoise se rapproche de Jean Macquart au grand dam de la famille.
On va au fil du temps voir les manoeuvres, les magouilles, les mensonges fleurirent pour s'approprier le plus possible de terre et respecter le moins possible l'engagement pris. C'est la montée de la haine entre tous les protagonistes, haine et avidité vont conduire au meurtre balayant tout semblant de morale et de liens familiaux.

Livre épouvantable et magnifique pour lequel le travail de recherche de Zola paie au centuple.
Caricature ? oui sans doute mais réalisme aussi à une époque où le problème de l'héritage des terres était très prégnant, si Zola force le trait, en même temps il brosse un tableau proche du réel, le temps où pour survivre il fallait une bonne terre et où l'on était prêt à tout pour cela. le roman montre bien aussi l'avénement de la mécanique dans l'univers agricole. L'époque où la voix des femmes était inexistante.
C'est un roman très dur mais que j'ai aimé.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Laboure ou crève. Pour les paysans de Zola, la terre est la maîtresse absolue. Celle que tous veulent posséder, celle qui les possède tous, en fin de compte. En maitresse autoritaire, elle éveille toutes les passions, de l'obsession au désespoir, et aspire sans pitié toute la sève de ses amoureux dont elle finit par prendre le corps pour s'en nourrir. Zola a voulu dépeindre un monde rude: rudesse du métier, rudesse de la terre, rudesse des hommes. On comprend que l'ouvrage ait fait sensation (dans le mauvais sens) à l'époque: les gens y sont dépeints comme des bêtes, focalisés sur leur propre subsistance, ne vivant que pour leur morceau de pain à l'abri de maisons plus proches de la tanière que du manoir, à courir aux plaisirs simples et faciles, se saoulant et forniquant jusqu'à l'inceste pour un peu de territoire gagné, abandonnant le plus faible de la portée. Zola se montre exhaustif, tout le bestiaire de la ferme y passe: le rat opportuniste, la vieille bique, le coq trop fier, l'oie innocente, le doux agneau, le renard rusé, mais tous des cochons au fond. Dans ce magma de traditions, quelques tentatives de progrès: machines, engrais, autant de diableries devant lesquels le paysan à l'ancienne lève le poing en crachant. Peut-être le premier Zola que j'ai apprécié sans pour autant me sentir partie prenante du récit, même si j'aime toujours autant son art du dosage (juste ce qu'il faut de dialogues, de descriptions, de verve et d'envolées lyriques). Je me suis attendrie en lisant "Une page d'amour", j'ai bien ri devant "Pot-Bouille", je me suis insurgée en découvrant "Germinal", j'ai été ébahie des descriptions du "Bonheur des dames". Ici, pas de grandes tempêtes de sentiments, j'ai regardé les personnages évoluer comme des animaux derrière un grillage au zoo. Mais à y réfléchir, n'est-ce pas la meilleure manière de faire comprendre que le travail de la terre est un monde à part et qu'à l'instar de Jean, le héros, si tu n'y es pas né, tu n'en feras jamais vraiment partie?
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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La terre (1887) est un roman d'Émile Zola, quinzième tome de la saga des Rougon-Macquart. le père Fouan, décide à 70 ans de partager ses biens entre ses trois enfants en échange d'une rente de deux cents francs chacun. Une évocation noire et terrible du monde paysan au sein d'une famille qui se déchire.
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La Terre, sacré voyage chez les paysans ! Jean Macquart, après la guerre d'Italie, se retrouve à travailler dans une ferme de la Beauce. Ce monde-là n'est pas le sien mais la terre le tiendra lui aussi... ne lui apportant finalement pas grand bonheur.
La Terre, c'est également un grand défilé de personnages, tous aussi rapaces les uns que les autres, voleurs, avares, meurtriers à l'occasion. On en finirait presque par approuver le "Sale race, que ces paysans !" du docteur Finet.

Sacré voyage, comme je disais ! du Zola dans toute sa splendeur. Ici, on ment, on se déchire pour un lopin de terre. On dépouille ses parents, on laisse sa famille crever de faim, on viole les filles au milieu des champs, on se bat chez le notaire...
Un chef d'oeuvre, à condition d'avoir le coeur bien accroché.

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Quinzième tome des Rougon-Macquart, La Terre s'attaque à l'univers paysan avec une âpreté qui n'a d'égal que ce sol hiératique.
Sur une période de dix ans, il s'articule autour de la famille des Fouan - parents, oncles et tantes, enfants puis petits-enfants - dont il brosse la descente aux enfers avec toute une cohorte de personnages-satellites mesquins, ignards et ivrognes sous le ciel de Rognes. C'est Jean Macquart, fils d'Antoine Macquart, qui représente ici l'illustre famille zolienne. Il apparaissait déjà dans La Fortune des Rougon où il était apprenti menuisier. Tiré au sort par la suite pour participer aux batailles de son siècle dont il sort physiquement indemne, c'est en Beauce, comme ouvrier agricole, qu'il aspire à couler des jours paisibles après les horreurs de la guerre. C'est ainsi qu'on le croise, semant son blé aux premières lignes du roman.

Le coeur de toute cette affaire, le véritable héros muet du roman, c'est la terre. Erigée en dieu inflexible, ce n'est pas tant ce qu'elle produit ou le travail qu'elle réclame qui aiguise les tempéraments mais bien sa possession. Avec une fureur bestiale, il s'agit d'avoir à tous prix car c'est l'avoir qui définira l'être, c'est ainsi qu'il pourra enfoncer ses racines et s'élever aux détriments des autres. Rien n'est épargné de la déchéance physique et morale de cette espèce avide, ni l'alcool, ni l'impudeur des relations, pas même le meurtre.

La terre comme dieu et les hommes comme bêtes, ainsi pourrait se croquer cet ouvrage. L'auteur continue d'explorer sans concession les aspects les plus sombres de l'homme, sans qu'aucune lueur d'espoir n'éclaire l'horizon, avec l'emprunte du siècle toujours en filigrane - notamment la révolution industrielle qui oppose les intérêts des ouvriers à ceux des paysans.
C'est là l'oeuvre riche et noire d'un bas peuple qui se débat et se grignote sans sa propre fange et que le lecteur ne pourra que lire comme on reçoit une claque magistrale.
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Ecrivain des Rougon Macquart, Émile ZOLA depeint dans son oeuvre  de 20 tomes un trombinoscope de la société du 19e siècle.

"La terre" reprend l'art de vivre d'un petit village paysan, Rognes  dans la Beauce.
Au travers d'une famille élargie, les Fouan, nous découvrons la Terre. Mère nourricière et vengeresse, qui tane le cuir des hommes et peut être même leurs âmes.
Entre vice et morale, bienveillance et violence, nous suivons sur plusieurs années la vie de ces hommes et femmes au coeur de leur époque. Si lointaine et pourtant parfois bien trop semblable à la nôtre. 

Une lecture doudou qui m'a rappelé les bancs du lycée où je découvrais pour la première fois Mr ZOLA dans "Le bonheur des dames". Bien sûr toujours avec des longueurs et des longueurs de descriptions.

Il nous entraîne au coeur de ce village, de ces habitants. Il a réussi à me faire rire, pleurer, à m'agacer et à être dégoûtée de la nature humaine au fil des pages.
D'une écriture crue et violente, il ne nous laisse que peu de répit. Entre héritage, jalousie, conflit générationnel, maltraitance, mort, viol, décadence humaine, pauvreté,  addiction... Nos seuls moments de souffle sont la contemplation de cette terre, de ces paysages.
Et puis cette Terre, qui devient elle aussi un personnage, LE personnage.
Quelle horreur de se rendre compte de la similitude de nos sociétés. Quel effroi de s'apercevoir de la véracité des propos et des idées d'Émile ZOLA, de l'individualisme et l'égoïsme de la nature humaine qui ne peut s'élever que par le partage du savoir et l'empathie.
Maître dans la description et érudit de son siècle, il décrit cette société avec réalisme et cruauté.
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Quinzième tome des Rougon-Macquart, La Terre d'Emile Zola, est un livre surprenant, audacieux, en un mot, magistral ! 

Si au départ tout semble calme, voire ennuyeux, l'ambiance dans la seconde moitié du récit change pour faire preuve d'une violence inimaginable ! 

Ce roman est une plongée dans le monde rural au XIXe siècle. L'auteur représente la Beauce dont les paysages évoluent en fonction des rythmes des saisons et des aléas climatiques. Commérages, ragots, traditions et pratiques culturelles et vie quotidienne sont représentées. 

Dans le village de Rognes, la famille Fouan est propriétaire terrien. Les membres en sont majoritairement cupides et avares, voire pour certains alcooliques, violeur et meurtriers. 

Jean Macquart vit une vie paisible comme ouvrier agricole. Après sa participation aux campagnes militaires sous le Second Empire, Jean Macquart s'est installé dans le village de Rognes. Malgré son implantation, son travail et son mariage, il reste un étranger, un exclu, dans ce village.   

Deux passages sont quasi insoutenables. Et je préfère ne rien dire, vous laissant le plaisir de la découverte. 
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ça faisait un moment que je repoussais sa lecture,d'autant plus qu'il s'agissait d'une vielle édition aux pages colorées en orange sur les tranches, ça se décollait un peu au dos, l'illustration vieillotte n'était pas très engageante, il appartenait à ma mère, une copine littéraire m'avait raconté qu'elle avait lu l'intégralité des Rougon-Macquart pendant ses années de Lycée...Rien de vraiment folichon en perspective. Zola je le voyais comme le gars qui a écrit des trucs vraiment assommants (genre l'assommoir!), un de ces auteurs classiques qui donnent des sueurs froides aux collégiens tellement ils sentent le moisi...
Et bien j'avais tout faux.
Non seulement on est embarqué dans ce roman noir comme la Terre, on désespère de trouver un personnage pour en rattraper un autre tant c'est violent et âpre, la vie y est d'une cruauté sans nom, les intrigues familiales sidérantes, on y cherche l'humanité partout avant de se rendre compte qu'on y est enfoncé jusqu'aux oreilles et que décidément c'est rudement bien écrit!
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