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La Débâcle, 19ème tome des Rougon-Macquart, est le seul roman de Zola sur la guerre. L'auteur s'est attaché à décrire avec exactitude tous les moments de vie du soldat : marche éprouvante vers les lieux de bataille, l'attente de celle-ci, la bataille en elle-même, mais aussi le fat d'être prisonnier ou de mourir. Oui, aucun aspect n'est oublié, même celui de la population qui essaye de comprendre ce qui se passe est retranscrit. A certains moments, le soldat est peut-être finalement rattrapé par son instinct d'animal : tout ce qu'il veut c'est manger et survivre et tant pis pour les autres.

Dans les moments les plus noir, Jean et Maurice se lient d'amitié, veillant l'un sur l'autre. Mais ils vont être séparés lors de la Commune de Paris dans les 100 dernières pages. Maurice, instruit, est révolté contre le pouvoir mis en place et veut un renouveau, tout le contraire de Jean, restant fidèle à ses croyances.

Malgré l'épaisseur du roman, La Débâcle est un des meilleurs romans de la série. Outre l'utilisation de l'Histoire pour expliquer la chute du 2nd empire, le récit de Zola est juste et sans fausse notes. Il montre bien une France orgueilleuse qui veut absolument gagner, mais aussi qui peut se relever des multiples blessures qu'on lui inflige.

A lire !
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Fin d'un siècle en déchirement.

Les amitiés se font et s'anéantissent aux idéaux plus meurtriers que sincères.

La France vacille, son peuple chancelle et ces hommes s'entretuent.

Les uns se réfugient aux conforts des Etats Majors alors que la rue s'asphyxie à la poudre des canons et se meurt aux fils des baïonnettes.

Conclusion d'une saga humaine traversant l'histoire d'un siècle à découvrir et faire découvrir.
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La débâcle, c'est d'abord le récit d'une "drôle de guerre", où les soldats attendent l'ennemi sans savoir où il est, avancent puis reculent. Dans cette guerre d'usure, les esprits s'échauffent et la motivation s'érode quand le ventre est creux. Oui, il est d'abord plus question de nourriture, de son manque ou de sa préparation, que de combats.
Et puis, c'est "l'étrange défaite", dans des pages où le comique tragique de l'Empereur vidant ses entrailles au-bord des chemins, de Mc-Mahon blessé à la fesse, côtoie l'épopée sanglante des simples soldats. Ces pages n'ont pas le lyrisme de la description de Waterloo dans les Misérables, Zola ne décrit pas en poète, mais en naturaliste, au plus près des soldats. Ce n'est plus la chute d'un Aigle, mais celle d'un "Napoléon le Petit". On se perd un peu dans ce flot de noms de lieux, de noms de compagnies, comme les soldats eux-mêmes sur le terrain, impuissants, juste bons à être canardés dans les champs de choux. C'est de l'histoire-bataille, à hauteur d'hommes, avec ses tripes ouvertes, ses membres découpés et ses flots de sang. Quoi de plus beau et horrible que la description - vraie - du camp de la Misère, cette prison transformée en cimetière, lorsque les éléments eux-mêmes sont contre les hommes.
Quelques lueurs de beauté et de douceurs traversent ce roman, notamment l'amitié fraternelle - voire amoureuse ? - entre Jacques et Maurice, deux hommes que tout oppose au début, de deux classes différentes, et à la fin où ils ne sont pas dans le même camp politique, mais que les souffrances communes unissent. Et puis, je salue aussi les quelques personnages féminins, toutes les 3 très fortes à leur manière : Gilberte qui joue de ses charmes pour se rendre la vie plus supportable mais aussi servir ses proches, Henriette, figure maternelle et consolatrice, infirmière-martyr, et Sylvine, amante, mère et patriote.
Un des chef-d'oeuvre des Rougon-Macquart, que je regrette de n'avoir pas lu plus tôt.
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Pour être honnête, je n'ai pas vraiment été emballée par ce livre autant que je l'espérais. Je savais, d'après le résumé, que le livre traitait du sujet de la guerre, et du coup j'appréhendais un peu. Non pas que ce thème ne m'intéresse pas, au contraire: mais ce qui me passionne, dans la guerre, c'est surtout la vie au front et à l'arrière, et tout ce qui est médecine. Malheureusement, une grande partie du livre est consacrée à un aspect qui me parle un peu moins, le combat en lui même. du coup, j'ai eu vraiment beaucoup de mal à me plonger dedans, le début a été pour moi plutôt laborieux.



Mais après m'être accrochée pendant environ 200 pages (dans mon édition), j'ai fini par entrer dans l'intrigue: j'ai beaucoup aimé les passages concernant les opérations, le deuil, les prisonniers... Et j'ai vraiment énormément apprécié la fin, qui n'est pas sans rappeler celle de la Terre, autre livre dans lequel on retrouve Jean.

En parlant de Jean, Zola nous présente des personnages intéressants, avec le triptyque Jean-Maurice-Henriette. Jean est un peu le fil rouge de la saga (et si j'ai bien compris on le retrouve aussi dans le tout dernier tome, le Docteur Pascal), on commence à le connaître, et personnellement j'étais contente de le retrouver. Henriette et Maurice sont des personnages attachants, surtout dans leurs interactions avec Jean.

Néanmoins j'ai vraiment, vraiment eu du mal à me plonger dans ce livre, j'ai même dû "couper" avec d'autres lectures, ce que je fais assez rarement. Je pense que le livre, cependant, a son intérêt dans la saga, puisque Zola, encore une fois, a cherché à inclure dans celle-ci toutes les thématiques de son époque, et je ne regrette pas de l'avoir lu!
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Voilà un récit qui sort du contexte de la famille pour entrer dans l'Histoire.
C'est forcément terrible et dramatique.
On apprécie la gradation. On part d'un petit village pour rejoindre la capitale. Comme un cheminement et en même temps on part d'une troupe pour arriver à des individus. Mais l'un comme l'autre souffre.
Les descriptions sont terribles. Les moments de répit si rares et la douleur si triste. Il faut aussi se dire que Zola évoque également la souffrance et la destruction des animaux. Des êtres vivants aussi tués pour quoi???
Je ne peux m'empêcher de penser aux Misérables quand on arrive à la Commune de Paris.
Mais ici point de Gavroche comme symbole d'une innocence frappée en plein coeur, mais des hommes et des femmes anonymes que les dirigeants envoient à la mort.
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Y'a que moi qui shippe Maurice et Jean ?

Plus sérieusement, je devais lire ce livre pour les cours et il m'a agréablement surprise ! Je suis rentrée plus ou moins rapidement dans l'histoire et je me suis attachée aux personnages. le père Fouquet est horrible en soit mais il est teeellement radin et égocentré que ça en devient comique, je sais pas trop si c'est le but ou pas x)
Le travail de recherche qu'à dû faire Zola est vraiment impressionnant, il y a énormément de détails historiques et militaires, et ça se lit plutôt facilement :)
Certains moments restent éprouvants à lire, surtout dans la deuxième partie, qui raconte la bataille de Sedan (mais c'est aussi la partie la plus rythmée du coup)

Bref je m'attendais à une (longue) lecture de cours et je me suis retrouvée impliquée émotionnellement dans ce bouquin donc ça fait plaisir !! Je vous le recommande à vous qui passez par là !
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L'action se déroule autour de Sedan du 6 août 1870 à mai 1871. Puis à Paris.
La première partie du roman aboutira sur la semaine "sanglante" de la guerre Franco-Prusse qui provoquera la fin de l'empire.
Jean et Maurice sont dans le même peloton et peu à peu leur amitié se forme. Ils sont désabusés de l'inorganisation des officiers. Ordre et contrordre, intendance défaillante face à un ennemi froid et déterminé.
L'armée française est laminée.
Les prisonniers sont emmenés à la presqu'île d'Iges. Dans des conditions dantesques. Dénutris, ils doivent se préparer à prendre la route pour l'Allemagne. C'est de ce convoi que les deux amis réussiront à s'enfuir. Hélas, dans la fuite Jean est blessé.

J'ai eu quelques difficultés à m'accrocher au texte et ce n'est pas le meilleur de la série.
Il est cependant l'incroyable ressemblance avec les faits de commandement qui eurent lieu lors de la grande guerre de 1914, quelques décennies plus tard.

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

JEAN MACQUART
Déjà croisé dans la terre où son épouse Françoise s'était fait assassinée par sa soeur et son mari. Il avait tout abandonné pour s'engager à l'armée. Il participa à la guerre d'Italie.
Comme caractère, un garçon un peu lourd, raisonnable, sachant lire et écrire, un peu compter, menuisier de son état, paysan plus tard. Tempérament équilibré, avec une pointe d'égoïsme peut-être. Ayant beaucoup souffert, ce qui lui a donné de l'expérience.
Quand l'heure d'un nouvelle guerre contre les prussiens sonne il se réengage.

MAURICE LEVASSEUR
Incorporé dans l'escouade du caporal Jean Macquart, une répugnance, une sourde révolte l'a, dès les premières heures, dressé contré cet illettré, ce rustre qui le commande. Un peu plus tard, dompté par lui, il le hait d'une inextinguible haine. Puis, un jour de défaillance, Jean lui rend l'espoir par sa virulence contre les lâches qui parlent de ne pas se battre ; les mêmes fatigues et les mêmes douleurs, subies ensemble, font vaciller sa rancune ; il y a entre eux comme une trêve tacite. À ce moment, l'armée de Châlons, reconstituée à la hâte après les premières déroutes, n'est plus que l'armée de la désespérance, le troupeau expiatoire qu'on envoie au sacrifice, pour tenter de fléchir la colère du destin ; elle monte son calvaire jusqu'au bout, payant les fautes de tous, du flot rouge de son sang, grandie par l'horreur même du désastre. Depuis six semaines, Maurice n'a fait qu'user ses pauvres pieds d'homme délicat à fuir et à piétiner loin des champs de bataille. Il est redescendu à une égalité bon enfant, devant les besoins physiques de la vie en commun. Épuisé de lassitude, blessé au pied, il éprouve un profond sentiment de reconnaissance pour les soins maternels de Jean, un attendrissement invincible l'envahit, le tutoiement monte de son coeur à ses lèvres, dans un immense besoin d'affection, comme s'il retrouvait un frère chez ce paysan exécré autrefois, dédaigné encore la veille.


LES PERSONNAGES PAR ORDRE ALPHABETIQUE


Adolphe
Bastian
Beaudoin
Bourgain-Desfeuilles (Général)
Bouroche
Cabasse
Chouteau
Combette
Combette (Mme)
Coutard
Dalichamp
Delaherche (Jules)
Delaherche (Mme)
Desroches
Desroches (Mme)
Dubreuil
Ducat
Fernand
Fouchard
Fouchard (Honoré)
Gartlauben (De)
Gaude
Gunther (Otto)
Gutmann
Ladicourt (Baronne de)
Lagarde (Edmond)
Lapoulle
Laurent
Lefèvre (Mme)
Levasseur
Levasseur (Henriette)
Levasseur (Maurice)
Loubet
Louis
Macquart (Jean)
Maginot
Morange (Charlot)
Morange (Silvine)
Pache
Pauvre Enfant
Picot
Quittard (Auguste)
Quittard (Françoise)
Ravaud
Rochas
Rose
Sambuc (Guillaume)
Sambuc (Prosper)
Sapin
Simonnot
Steinberg (Goliath)
Vineuil (Colonel de)
Vineuil (Commandant de)
Vineuil (Gilberte de)
Weiss
Zéphir
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Étrange sentiment de voir l'impréparation de l'armée et la bêtise du commandement en 1870. Et dire que la description de Marc Bloch dans L'étrange défaite y ressemble diablement !
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Pour une fois chez Zola, je trouve que la documentation accumulée par l'auteur (les noms des villages, la topographie, les dates des évènements, les mouvements de troupes, les noms des généraux, les noms et les numéros des corps d'armée, des divisions, des régiments…) étouffe par moments la fiction. Cependant, les descriptions minutieuses de la composition des batteries et du fonctionnement de chaque arme (infanterie, cavalerie, artillerie…) s'avèrent des plus passionnantes. Le destin des personnages fictifs ou, et c'est l'originalité ici, historiques, est comme toujours chez Zola émouvant. Si au début, je me suis un peu retrouvé dans la position des soldats français : c'est-à-dire dans l'attente d'action ; dès que l'enfer des combats commence, impossible pour moi de quitter le livre. D'autant que Zola tire à boulets rouges (c'est le cas de le dire) sur l'armée française, loin de son ancienne gloire (notamment de la Grande Armée de Napoléon 1er). La comparaison avec l'armée allemande ne joue vraiment pas en notre faveur. Les passages sanglants sur les atrocités des champs de bataille sont de plus en plus nombreux au fil du récit. Le chapitre six de la deuxième partie du roman qui décrit en détail les horreurs de l'ambulance avec ses blessés à soigner m'a particulièrement marqué (descriptions crues des blessures, amputations, charnier…). Même la bataille de Sedan terminée, les détails macabres continuent comme ces soldats semblant de loin festoyer autour d'une table mais en réalité cadavres atrocement mutilés, probablement ramassés et disposés ainsi par les Prussiens « par moquerie de la vieille gaieté française ». L'auteur évoque la terre infestée par les morts vite enterrés ou La Meuse empoisonnée pour longtemps par les corps gonflés des chevaux et des hommes en putréfaction. Puis vient l'horreur de la captivité des soldats français sur la presqu'île d'Iges (faim, maladies, cruautés et humiliations), suivie du siège de Paris et de la Commune (l'incendie de la capitale, les exécutions arbitraires…) jusqu'à la magnifique conclusion de Zola à la fois douloureuse, fataliste, et pleine d'espoir.
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"La Débâcle" fait partie des romans des Rougon-Macquart que je n'avais pas encore lu et c'est pourtant l'un des meilleurs à mes yeux. Emile Zola y raconte parfaitement la guerre de 1870, la débâcle militaire et la chute du Second Empire, à travers le regard des soldats ordinaires entraînés dans une guerre aussi affreuse que désespérée.
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