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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce que j'adore chez Zola c'est l'aventure humaine ! Il dépeint les rapports entre les hommes à la perfection, et même s'il accorde une grande importance au contexte (les mines dans Germinal, les grands magasins dans Au bonheur des dames...) ce n'est que toile de fond. Or dans La débâcle le rapport me semble inversé : la guerre est le sujet principal, et les rapports humains passent au second plan.
La débâcle est en effet le seul des romans des Rougon-Macquart qui relate un événement historique, et Zola le fait d'une manière quasi journalistique, extrêmement bien documentée, mais souvent - désolée Émile pour ce blasphème - ô combien ennuyeuse ! Des descriptions interminables de stratégies, trajets et batailles dans des lieux des Ardennes totalement inconnus ont mis ma persévérance de lectrice (pourtant grande admiratrice de Zola) à rude épreuve !
Heureusement une très belle amitié se noue entre Jean et Maurice (aurait-elle été si forte dans un autre contexte ?), et quelques personnages secondaires offrent leur dramatique histoire (Henriette, Silvine). Les atrocités de la guerre sont dans certaines scènes ultra réalistes, avec une dernière partie sur la commune terrifiante. C'est très intéressant pour comprendre les séquelles qu'a laissé cette période sur notre pays...
Mais au final je reste sur ma faim, je n'ai pas été emportée par l'émotion comme dans La terre (qui mettait déjà en scène Jean) ou La bête humaine.
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Une relecture après avoir assisté à une conférence donnée par Marcel Ditche ( Professeur de Lettres Classiques, Chaire supérieure de Lettres, Classes préparatoires) qui met en exergue « la face sombre de Zola », sa position , ambiguë au début, puis nettement hostile, vis-à-vis de la Commune.
Alors que ses articles écrits pour « La cloche » permettent de penser que Zola est partagé par la tragédie de la Commune, tentent d'expliquer et de comprendre la position des deux parties qui s'affrontent dans cette guerre fratricide , ceux publiés dans le Sémaphore, journal marseillais témoignent d'un Zola nettement hostile à la Commune. Par ailleurs il se permet de relater les événements tels qu'il les voit alors qu'il est absent de Paris (mais d'autres journalistes, depuis, ont largement abusé du procédé sans vergogne !)
« La Débacle » publiée plus de dix ans après la défaite de l'armée française devant les Prussiens et la fin tragique de la Commune, confirme sa position et son opposition envers ceux qui participèrent à cette insurrection : des petites gens de Paris, ouvriers, employés, modestes commerçants…, hommes, femmes, enfants.
Le dernier paragraphe qui passe pour une note d'espoir "C'était le rajeunissement certain de l'éternelle nature, de l'éternelle humanité, le renouveau promis à qui espère et travaille, l'arbre qui jette une nouvelle tige puissante, quand on a coupé la branche pourrie, dont la sève empoisonnée jaunissait les feuilles… et Jean, le plus humble et le plus douloureux, s'en alla, marchant à l'avenir, à la grande et rude besogne de toute une France à refaire. » peut- être, aussi, interprété différemment, il fallait anéantir cette insurrection dans un bain de sang, couper la branche altérée , celle qui porte la sève gâtée
-Maurice Levasseur était une de ces branches corrompues - pour permettre ce renouveau
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Après ses mésaventures dans "La Terre", Jean Macquart s'engage dans l'armée lors de la guerre contre le Prusse de 1870. Il y rencontre Maurice, jeune homme urbain et exalté, avec lequel il va contre toute attente développer une grande amitié, qui adoucit à peine les horreurs qu'ils traversent.

J'ai eu beaucoup de mal à finir ce livre, et c'est plus par obstination que par intérêt que je suis parvenue à tourner la dernière page. Ce n'est pas entièrement de la faute de Zola : les récits de guerre me barbent totalement, c'est une question de goût personnel que je ne reproche donc à personne.

Cela étant dit, cet opus des Rougons-Macquarts ne me semble pas le plus brillant. Certes, les personnages, lorsque l'auteur fait le choix de les développer, sont très réussis. L'amitié de Jean et Maurice est très touchante, la relation des deux hommes avec Henriette également. Même certains personnages secondaires, comme la superficielle Gilberte ou l'héroïque Weiss, sont agréables à croiser. Mais je trouve que les personnages, quels qu'ils soit, sont trop rarement le focus du roman qui préfère nous décrire par le menu les stratégies des batailles, énumérant noms de généraux, de localités et de bataillons à n'en plus finir.

Il y a pourtant eu un long passage qui m'a fait reprendre espoir après la bataille principale, lorsque Zola semble enfin s'intéresser à ses personnages, à leur ressenti et à leurs réactions. Mais il retombe bien vite sur des considérations générales qui donnent un peu l'impression d'avoir ouvert un manuel d'histoire plutôt qu'un roman, l'objectivité en moins (parce que Zola a clairement un avis très tranché sur certains évènements de l'histoire et ne se privera pas de le partager.)

Des descriptions magnifiques et tragiques de l'horreur de la guerre (autant "classique" que civile) donnent tout de même un intérêt au livre, mais que d'efforts avant de pouvoir les savourer ! C'est peut-être un coup de génie de Zola, pour nous faire vivre l'ennui et le sentiment d'inutilité des soldats au début du roman, ballottés de village en village sans croiser d'ennemi ou être correctement dirigés et ravitaillés, mais l'ennui est un sentiment dangereux à apporter au lecteur. Ici et pour moi, ça n'a pas marché.
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L'action se déroule autour de Sedan du 6 août 1870 à mai 1871. Puis à Paris.
La première partie du roman aboutira sur la semaine "sanglante" de la guerre Franco-Prusse qui provoquera la fin de l'empire.
Jean et Maurice sont dans le même peloton et peu à peu leur amitié se forme. Ils sont désabusés de l'inorganisation des officiers. Ordre et contrordre, intendance défaillante face à un ennemi froid et déterminé.
L'armée française est laminée.
Les prisonniers sont emmenés à la presqu'île d'Iges. Dans des conditions dantesques. Dénutris, ils doivent se préparer à prendre la route pour l'Allemagne. C'est de ce convoi que les deux amis réussiront à s'enfuir. Hélas, dans la fuite Jean est blessé.

J'ai eu quelques difficultés à m'accrocher au texte et ce n'est pas le meilleur de la série.
Il est cependant l'incroyable ressemblance avec les faits de commandement qui eurent lieu lors de la grande guerre de 1914, quelques décennies plus tard.

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

JEAN MACQUART
Déjà croisé dans la terre où son épouse Françoise s'était fait assassinée par sa soeur et son mari. Il avait tout abandonné pour s'engager à l'armée. Il participa à la guerre d'Italie.
Comme caractère, un garçon un peu lourd, raisonnable, sachant lire et écrire, un peu compter, menuisier de son état, paysan plus tard. Tempérament équilibré, avec une pointe d'égoïsme peut-être. Ayant beaucoup souffert, ce qui lui a donné de l'expérience.
Quand l'heure d'un nouvelle guerre contre les prussiens sonne il se réengage.

MAURICE LEVASSEUR
Incorporé dans l'escouade du caporal Jean Macquart, une répugnance, une sourde révolte l'a, dès les premières heures, dressé contré cet illettré, ce rustre qui le commande. Un peu plus tard, dompté par lui, il le hait d'une inextinguible haine. Puis, un jour de défaillance, Jean lui rend l'espoir par sa virulence contre les lâches qui parlent de ne pas se battre ; les mêmes fatigues et les mêmes douleurs, subies ensemble, font vaciller sa rancune ; il y a entre eux comme une trêve tacite. À ce moment, l'armée de Châlons, reconstituée à la hâte après les premières déroutes, n'est plus que l'armée de la désespérance, le troupeau expiatoire qu'on envoie au sacrifice, pour tenter de fléchir la colère du destin ; elle monte son calvaire jusqu'au bout, payant les fautes de tous, du flot rouge de son sang, grandie par l'horreur même du désastre. Depuis six semaines, Maurice n'a fait qu'user ses pauvres pieds d'homme délicat à fuir et à piétiner loin des champs de bataille. Il est redescendu à une égalité bon enfant, devant les besoins physiques de la vie en commun. Épuisé de lassitude, blessé au pied, il éprouve un profond sentiment de reconnaissance pour les soins maternels de Jean, un attendrissement invincible l'envahit, le tutoiement monte de son coeur à ses lèvres, dans un immense besoin d'affection, comme s'il retrouvait un frère chez ce paysan exécré autrefois, dédaigné encore la veille.


LES PERSONNAGES PAR ORDRE ALPHABETIQUE


Adolphe
Bastian
Beaudoin
Bourgain-Desfeuilles (Général)
Bouroche
Cabasse
Chouteau
Combette
Combette (Mme)
Coutard
Dalichamp
Delaherche (Jules)
Delaherche (Mme)
Desroches
Desroches (Mme)
Dubreuil
Ducat
Fernand
Fouchard
Fouchard (Honoré)
Gartlauben (De)
Gaude
Gunther (Otto)
Gutmann
Ladicourt (Baronne de)
Lagarde (Edmond)
Lapoulle
Laurent
Lefèvre (Mme)
Levasseur
Levasseur (Henriette)
Levasseur (Maurice)
Loubet
Louis
Macquart (Jean)
Maginot
Morange (Charlot)
Morange (Silvine)
Pache
Pauvre Enfant
Picot
Quittard (Auguste)
Quittard (Françoise)
Ravaud
Rochas
Rose
Sambuc (Guillaume)
Sambuc (Prosper)
Sapin
Simonnot
Steinberg (Goliath)
Vineuil (Colonel de)
Vineuil (Commandant de)
Vineuil (Gilberte de)
Weiss
Zéphir
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Étrange sentiment de voir l'impréparation de l'armée et la bêtise du commandement en 1870. Et dire que la description de Marc Bloch dans L'étrange défaite y ressemble diablement !
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La Débâcle, grand succès de librairie de l'époque, revient sur des événements historiques relativement récents lorsque Zola écrit son roman : la défaite de Sedan, la Commune et la fin du Second Empire.

Zola choisit de mettre en scène Jean Rougon, déjà protagoniste de la Terre, sur le front est, mais aussi une famille des environs de Sedan, touchée de plein fouet par la guerre et la crise morale que rencontrent ces petits villages. Il y a Maurice, le soldat, qui peu à peu devient l'ami de Jean, sa soeur Henriette, femme simple et forte au grand coeur, et le mari de celle-ci, Weiss, mort fusillé pour avoir pris les armes dans un accès de patriotisme. L'oncle Fouchard, un profiteur de guerre qui y a perdu son fils, et Sylvine, qui a eu le malheur d'avoir un enfant d'un Bavarois.

La première partie, un peu lente, m'a perdue dans le dédale des petits villages lorrains, à travers la compagnie de Jean et Maurice, image de l'armée qui semble éviter le choc de front.

Puis vient le moment de l'affrontement, et Zola y fait preuve de tout son talent. Sa plume déverse un souffle épique sur cette journée de violence, vue tour à tour à travers les yeux de tous les protagonistes présentés dans la première partie.

Enfin, après la défaite, la blessure ouverte : dans cette région de Sedan, puis à Paris, sur les traces de Maurice, qui s'interroge sur la politique et sur la vie, puis Jean qui avec son bon sens et sa droiture rejoint les troupes versaillaises opposées à la Commune. le tragique clôt ce roman, mais accompagné d'une note d'espoir : la fin d'un monde, sur lequel se reconstruira la France.

Ce roman de Zola a perdu de la notoriété qui était la sienne au moment de sa sortie. Pourtant, malgré un réel ennui au départ, l'écriture nous emporte avec elle dans le sillage de ses héros, tous très attachants. Une belle surprise au final.
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Des Rougon-Macquart, ce tome fait partie de ceux que j'ai le moins aimé. Il en faut car chaque lecteur est différent. le thème ne m'a trop plus mais je l'ai lu entièrement car je n'abandonnes pas une lecture et une écriture aussi belle qu'Emile Zola qui reste pour moi un écrivain incourtounable car il nous présente la France telle qu'elle était à son époque
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