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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A contre courant de la majorité des lecteurs qui ont déposé un billet sur ce roman,je sors très déçue de ma lecture. Pourtant le thème me plaisait et j'étais totalement ouverte à une fiction avec un bel héro à la façon de L.Di Fulvio pour peu que le contexte social et historique ait été bien traduit. L'histoire qui débute dans la décharge de Lagrima et nous fait partager un peu le quotidien de ceux qui y vivent , était engageant. L'arrivée de la Langosta, jeune garçon noir aux yeux bleus magnétiques et mystérieux ouvrait en effet la voie d'une fiction humaniste touchante. Mais finalement la majorité du roman tourne autour des appétits sexuels d'El Toro,le gouverneur et de la maison close de Madame. J'ai été très dérangée par les descriptions,non pas du fait d'un trop grand érotisme mais de l'image totalement idéalisée qui est rendue de ces lieux au mépris de ce qu'y vivaient les femmes. On se croirait dans le palais des 1001 nuits ! Lorsqu'en dernière partie du roman est abordée la question des Cimarrons, le sujet est survolé alors que cela aurait pu être un magnifique terreau pour donner corps à un roman que j'ai décidément trouvé inconsistant. Ma notation très sévère vient du sentiment que des thèmes pourtant nommés comme la pauvreté, la prostitution, la corruption,et l'histoire tragique des communautés noires et de l'esclavage aient été bâclés . Dommage,la superbe couverture et la 4 éme étaient pourtant séduisantes!
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Dans son premier roman, David Zukerman nous entraine au Panama dans les années 50.
A San Perdido se côtoient les chiffonniers de la décharge ou les dockers du port, l'opulence et les malversations d'un petit nombre de privilégiés, et les frasques amoureuses d'un gouverneur à la santé et au tempérament de taureau…
Et Dieu sait qu'il y en a du monde dans ce village baigné de soleil aux masures colorées pour cacher la misère.
Certains ont moins de chance et vivent au bord de la décharge où ils trouvent de quoi manger ou se vêtir. le destin ou la chance les fait parfois partager un bout de chemin avec ceux qui vivent sur les hauteurs dans les belles maisons.
Des personnages attachants ou détestables, mystérieux ou transparent dans leur pureté.
Une galerie colorée avec une figure énigmatique que l'on a tellement envie de percer à jour mais qui garde son mystère, Yerbo, le bel africain aux yeux bleus.
L'auteur dépeint un univers imaginaire mais réaliste où cohabitent la misère et la richesse, la solitude du bidonville et celle plus sournoise de la maison de Santa Clara, cette maison où aiment tant se délasser les messieurs.
David Zukerman signe un roman passionnant, il dresse des portraits haut en couleur où les personnages nous entraînent dans un tourbillon de vie, de mort, d'amour et de haine.
Mais, pour moi, il y a un hic. Bien que je pense le plus grand bien de ce premier roman, je lui reproche cependant de pêcher par excès. J'y ai trouvé trop de tout : trop de personnages, trop de situations que j'ai souvent eu du mal à raccorder les unes aux autres.
Dommage
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San Perdido, petite ville côtière du Panama au décor tel un patchwork coloré et contrasté.
Port Sangre, et le bidonville de Lacrima à la lisière de la forêt plantent le décor entre mer et jungle.

Aux allures de légende caribéenne, le roman raconte l'histoire de Kwinton, tel le récit d'un conte panaméen.

« Si on prête à Kwinton des pouvoirs qu'il n'eut jamais, Rafat peut attester qu'il en possédait d'autres, effrayants, dont le commun des mortels est entièrement dépourvu. L'utilisation qu'il en fit est affaire de morale. Mais peut-on avoir une morale lorsqu'on vit à San Perdido, ville oubliée de Dieu, royaume du marché noir et de la prostitution ? Ici, on dit souvent qu'une journée, si belle soit-elle, finit toujours par s'obscurcir. »

C'est Felicia qui le découvrit un jour de 1946, enfant noir aux yeux d'un bleu très clair contrastant avec sa peau foncée, glanant des trésors dans la décharge scindant la ville en deux, dégoter de quoi survivre dans cet espace à ciel ouvert, grande surface de bric et de broc aux miasmes putrides et aux senteurs nauséabondes que peine à surpasser le doux parfum de la mer des Caraïbes et des fleurs tropicales.

Ce jeune orphelin silencieux au regard magnétique, à la force incroyable dans ses mains, deviendra un héros légendaire.

Une aura particulière se dégage de ce personnage, doté d'une intuition troublante et d'un instinct quasi animal, autour de lui se diffusent la crainte, la curiosité, les interrogations et la méfiance.
C'est le héros protecteur des opprimés, ceux des quartiers oubliés.
Un défenseur des plus faibles et des victimes, un justicier vengeur.

Yerbo Kwinton tente d'équilibrer la balance dans une ville où la peur et l'asservissement s'abattent sur les plus pauvres à la faveur des puissants.
Dans les bas-fonds de la ville, pauvreté, prostitution, et avidité des prédateurs dominent.
Vies intimes, déboires, péripéties et frasques des différents personnages.
Misère, corruption et violence imprègnent l'histoire.

Un roman qui s'attache à créer l'atmosphère d'une fresque.

Un tableau chamarré qui, s'il dépeint la solidarité entre les plus faibles et les bonnes âmes de l'histoire, fait beaucoup trop, à mon goût, excès de digressions et scènes de sexe aux détails superflus.

J'aurais apprécié des explications historiques plus approfondies et j'ai trouvé les différentes parties du récit assez inégales. Bref, je n'ai pas été emballée. Dommage. C'est assez à contre-courant de la majorité des critiques.
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Gros morceau que ce roman haut en couleurs dont le style m'a immédiatement séduite. Des ambiances, des odeurs, des coups de chaleur, des moiteurs, des personnages pittoresques se dessinent sous la plume très esthétique et toute en souplesse de David Zukerman dans un contexte original puisqu'on démarre cette histoire dans la décharge à ciel ouvert d'une ville d'Amérique centrale.
San Perdido, ville imaginaire où l'on monte dans les quartiers hauts en même temps que dans les classes sociales nous plonge dans le Panama du temps de la fin des travaux de creusement du canal par les Américains, après guerre. Dans cet endroit contrasté, la richesse et l'opulence côtoie la plus extrême des pauvretés.
On y découvre Félicia la doyenne de la décharge, et quelques autres chiffonniers avant de faire la connaissance d'un jeune garçon, un enfant noir aux yeux bleus, doté de mains d'une incroyable puissance et doué d'un instinct presque surnaturel qui lui permet de lire dans les âmes des humains qu'il croise. L'histoire se précise quand on comprend que ce descendant des "cimarrons", population "indigène" descendante d'esclaves africains pratiquant certains rites vaudous, va probablement devenir le héros vengeur des déshérités de cette société inégalitaire où la prostitution et la marchandisation des corps est un mode de vie.
Bientôt vont s'ajouter à cette première salve de personnages, de nouveaux protagonistes, issus de la classe aisée, le gouverneur "El Toro", un obsédé sexuel insatiable, son conseiller, son personnel, ses pourvoyeurs d'affaires louches, ses maîtresses, puis les filles des maisons closes, leur médecin, médecin des pauvres, désireux lui aussi de s'enrichir. Puis sa maîtresse issue des quartiers les plus pauvres...

On pourrait appeler cela un roman foisonnant si les rôles se hiérarchisaient et que Yerbo, le héros noir devenait un fil conducteur récurrent, et que se dessine un récit, une histoire avec actions et rebondissements, concourant à un but, l'exploitation de ce thème original des cimarrons par exemple...mais il n'en est rien. Les histoires se juxtaposent, s'entremêlent, puis se séparent, toutes menées de front, à égalité, sans qu'on sache où nous mènent ces multiples destins plus ou moins intéressants qui finissent par noyer le propos et souvent aussi le lecteur. Certes, la description très réaliste et détaillée de cette ville panaméenne dont l'ambiance est bien rendue constitue un atout séduction pour ce gros roman qui dépayse le lecteur.
Mais, comme pour d'autres romans lu cette année, et bien que la lecture menée jusqu'à son terme ne m'ait pas pesé, j'ai trouvé la construction de l'intrigue légère, et le scénario pour le moins perfectible.
Par exemple:
- La mort prématurée du héros qui rend l'histoire orpheline...
- le personnage de Madame, la "maquerelle asiatique"bienveillante pour poules de luxe, engageant le médecin sans libido de ses pensionnaires, pour qu'il lui serve de thérapeute (?) pourtant l'énigmatique Madame va rester énigmatique!
- Une certaine complaisance à décrire les dépravations sexuelles des protagonistes sans que cela ne serve le récit,
- La fin laissée à l'imagination du lecteur, tellement ouverte qu'on ne sait qu'en penser...
- le choix étonnant de ponctuer l'histoire avec les personnages les moins attachants du roman...
Bref, mes trois étoiles, bien modestes au regard de l'estimation générale de Babelio, sont motivées principalement par la qualité de l'écriture que j'ai trouvée belle et foisonnante, regrettant par ailleurs le manque de consistance scénaristique.



NB: un très grand nombre de fautes et de coquilles dans la version numérique
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Il est toujours difficile de commencer un livre après avoir lu d'excellentes critiques. Je suis entrée dans San Perdido pleine d'espoir et ai atterri dans la décharge de Lagrima pour y rencontrer Felicia et Yerbo, la Langosta. Personnages attachants… mais, au fil des pages, une certaine déception m'a envahie. J'ai continué cependant à les suivre de loin, jusqu'au moment où le récit m'a à nouveau saisie et là j'ai pénétré dans leur univers fait de contraste : économique, social, sentimental. Un monde de domination sans pitié, d'injustice qui se règle par la cruauté, où les sentiments ont du mal à émerger et à se dire.
Un récit inégal donc, mais de très belles pages.
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Impression mitigée pour ce roman dont je n'avais entendu jusqu'ici que du bien.
Le début est hypnotisant. On découvre un quartier de la ville San Perdido au Panama. Il s'agit du quartier de la décharge, que de nombreuses familles, totalement démunies, fouillent sans relâche pour trouver de quoi subsister. Une vieille dame découvre l'existence d'un petit garçon d'une dizaine d'années,
noir avec des yeux bleus troublants.
Celui ci ne parle pas mais une espèce de lien d'amitié se tisse entre ces deux laissés pour compte. Elle finit par le nommer la Langosta, (le homard, allusion à la force hors du commun de ses mains) ; ils se rendront ainsi pendant des années de menus services dans ce bidonville.
Une dizaine d'années plus tard, ce petit garçon devient Yerbo, docker sur le port le journée et justicier la nuit.
Je ne comprends pas trop pourquoi mon avis est mitigé : ce livre avait tout pour me plaire, exotisme, réalité magique, dépaysement : les personnages sont peu être trop caricaturaux, ou alors le livre est répétitif dans la « mission » de Yerbo.
En tout cas, la magie de la première moitié m'a quittée et j'ai eu un peu de mal à finir (d'ailleurs la fin m'a déplu…)
Un rendez-vous à moitié raté :-(
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Le français David Zukerman nous emmène au Panamá au tout début des années 50, un pays qui pour être officiellement indépendant, s'est vendu aux américains.
Nous voici dans un coin moins sympa que ne le laisse supposer la couverture puisque l'histoire démarre dans la décharge d'un bidonville de San Perdido.
Plus tard nous aurons accès aux hauts et beaux quartiers de la ville.
Mais entre les murs des riches maisons, pas sûr que ce soit beaucoup plus propre qu'en bas.
Le bouquin est une sorte de conte social, une fable teintée d'un peu de la magie des Cimarróns, une histoire étrange avec comme personnage central, un jeune garçon, surnommé La Langosta à cause de ses mains, véritables battoirs à la puissance terrifiante.
Rares sont ceux qui connaissent le vrai nom, Yerbo Kwinton, de ce jeune homme inquiétant qui sait écouter les battements de coeur.
Le roman est assez déroutant et nous promène d'un personnage à un autre puis un autre encore sans que l'on comprenne vraiment lequel va devenir une des clés de l'intrigue.
En dépit de la rudesse de la vie à San Perdido, le roman est baigné d'une très chaude sensualité toute caribéenne mais qui pourra peut-être ne pas plaire à de trop chastes lecteurs ou lectrices.
Après la découverte initiale de la prose et du pays, tout cela finit tout de même par sembler un peu convenu. David Zukerman nous conte une belle histoire (et c'est plutôt un bon conteur) en dosant soigneusement tous les ingrédients de sa recette tirée d'un guide touristique : décor exotique avec le soleil brûlant et la pluie chaude des caraïbes, érotisme généreux de jeunes métisses aux courbes sensuelles, drame social avec des blancs et des noirs, des bons et des méchants, des odeurs mêlées de parfums, d'alcools, de sueur et de port, une pincée de magie noire, ...
Une profusion de clichés où l'on pourra tout de même pêcher quelques perles :
[...] Que l'on soit en amont ou en aval de la rue, un cliquetis continu résonne jusqu'à la mer. Celui des rideaux de perles qui pendent devant chaque porte. Ceux des bordels ne cessent jamais de bruire. Là est la véritable pulsation de San Perdido.

Pour celles et ceux qui aiment les caraïbes.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Sur l'isthme de Panama, au bord de la décharge publique vivent ou plutôt survivent femmes et enfants. Sous fond de corruption, d'abus sexuels en tout genre et de dépravations, arrive un enfant noir, muet et aux yeux bleus charismatiques. L'enfant grandit et devient le justicier de son peuple avant d'incarner la légende du "manno", en référence à ses deux énormes mains puissantes dont il saura user pour son grand nettoyage.
Il ne faut pas avoir peur d'un peu de surnaturel, ingrédient fort bien dosé de ce roman qui par contre aurait un peu tendance à abuser des scènes parfois d'amour mais trop souvent de sexe.
Quoiqu'il en soit, le livre se lit bien et il s'avère difficile à lâcher.
Ah! dopamine, quand tu nous tiens...
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L'histoire de ce roman se déroule dans les années 50, au Panama, à San Perdido, où la corruption règne en maître. Deux modes de vie coexistent : les riches et ceux qui tentent de subsister, notamment en fouillant et en recyclant les détritus de la décharge à ciel ouvert.
C'est là que vit Félicia. Cette décharge est toute sa vie. Elle y connaît tout le monde et le moindre recoin. Mais sa routine va se trouver bouleversée par l'arrivée d'un jeune garçon, doté de mains puissantes, d'un regard qui vous transperce mais qui ne parle pas . Malgré tout il va réussir à se forger une vie de justicier et devenir un héros.
Un roman dépaysant, où les personnages sont haut en couleurs du plus puissant au plus démuni.
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Agréable à lire...Histoire un peu décousue.. Plutôt prenant sur la fin...
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