AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 63 notes
5
7 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'est pas la première fois que Stefan Sweig me scotche par la modernité de ses propos. Déjà, les premières pages de son autobiographie le monde d'hier m'avaient semblé avoir été écrites la semaine dernière.
Pareil pour ce petit essai ou long billet d'humeur, où le sage humaniste autrichien n'anticipe rien moins que les effets de la mondialisation, pourtant si jeune encore en 1925 au regard de ce qu'elle est aujourd'hui, sur l'uniformisation d monde, des moeurs, des cultures, et sur ce qu'elles ôte d'énergie aux peuples en échange du bain tiède du confort mécaniste.
Un texte vibrant, percutant, tout empreint de la mélancolie d'un homme de culture qui se désole d'être en tant que tel le représentant d'une élite inutile en voie de muséification.
Commenter  J’apprécie          271
Les éditions Allia ont le chic pour publier des textes courts, très courts, mais ô, combien puissants !
C'est le cas ici, et Zweig, immense auteur connu et reconnu se montre à nouveau un très bon analyste. On le savait à travers ses biographies, célèbres et célébrées, le voilà pour toute une société capitaliste et occidentale.
L'Europe s'américanise, se mécanise, se "loisirise", va vers le moindre effort.
Avec une immense lucidité et une grande actualité Zweig prophétise qu'il ne sert à rien de résister, de mépriser, d'écrire la déchéance de la diversité du vieux continent, on ne peut que choisir intérieurement le chemin que nous suivons, les joies que nous nous offrons, et le goût de l'effort que nous développons.
Il est normal que les masses populaires aillent au divertissement "creux", il ne sert à rien de le dire ou de le mépriser, peut être ne le comprend on pas, dit l'auteur, et comment atteindre un analphabète avec des livres ? Il suffit de l'accepter, de vivre avec, mais de garder en soi sa culture, l'esprit seul refuge pour lui même, de garder son individualité face à la monotonie et l'uniformisation de la société.
Les exemples cités par l'auteur sont très actuels, manquent la télé et l'internet, mais tout y est, en quelques mots et en bilingue, pour lire le monde actuel.
Un grand esprit, vraiment, que Stephan Zweig.
Commenter  J’apprécie          80
Ecrit dans les années 1920, ce court essai sur les dangers d'une uniformisation du monde est frappant de vérité prémonitoire. Les Etats-Unis sont pointés du doigt comme source principale de cette uniformisation et des dangers qu'elle représente, et ce bien des décennies avant que tous les enfants du mondes ne rêvent de devenir Captain America ou spiderman, bien avant facebook et instagram, bien avant internet, apple et micrososft. Il serait très intéressant de savoir ce que Zweig penserait aujourd'hui du monde qu'il annonçait déjà il y a un siècle alors qu'on en était encore qu'aux prémices de ce danger dénoncé dans cet essai. A travers cette mondialisation avant l'heure, Zweig déplore également ce sentiment tellement commun à l'homme du XXème et XXIème siècle qui est d'inventer un maximum de choses afin de faire un minimum d'efforts, que ce soit physique ou mental. La radio et le cinéma étaient alors ses principales cibles, et on pourrait là encore se demander ce qu'il penserait aujourd'hui d'internet, des jeux en ligne et de la télé-réalité (par exemple). Ne faisons pas parler les morts, mais il y a fort à parier qu'il vomirait sur le monde tel qu'il est devenu et en passe de devenir. le mieux est encore de suivre le conseil qu'il donne en fin d'essai: ne pas chercher à fuir ce monde, savoir s'y adapter, mais ne pas y laisser son âme pour autant. J'aimerais cependant ajouter un léger bémol à cet essai, car bien que je sois très globalement d'accord avec ce que Zweig décrit et dénonce dans ce livre, on ne peut pas non plus rejeter le fait que l'uniformisation du monde peut malgré tout avoir également certains cotés positifs, cotés complètement omis par Zweig. Pour finir sur une note personnelle plus générale sur l'auteur : Stefan Zweig, de par ses biographies, ses romans, nouvelles ou ses essais (je n'ai jamais lu de ses poésies ou pièces de théâtre) est un auteur qu'il faut lire absolument et sans modération.
Commenter  J’apprécie          60
Ce très court essai, 50 pages, on pourrait presque dire que c'est une réflexion plus qu'un essai, écrit dans les années 30, m'a frappée par sa modernité. Zweig était vraiment un visionnaire, ou alors le monde n'a pas tant changé dans le fond depuis un siècle, car dans cet écrit, Stefan Zweig envisage déjà les effets de la mondialisation à venir, en terme d'uniformisation de la mode, de la culture, des façons de penser et voir le monde. Il visualise déjà la monotonie d'un avenir routinier dans lequel le peuple s'y ennuiera mais aimera à s'y complaire : le confort mécanique ! Dans ce texte, Zweig dénonce clairement le rouleau compresseur de l'uniformisation et du conformisme qui broie les idées indépendantes et conduit à la monotonie.
Un texte extrêmement puissant dont la lucidité m'a frappée de plein fouet. Les exemples cités par l'auteur sont très facilement transposables à nos sociétés actuelles et son propos vérifiable dans de nombreuses sphères culturelles.
Je ne veux pas en dire plus car ce serait vous spoiler ce récit mais je vous invite très fortement à vous pencher sur ce court texte. Il ne vous en coûtera qu'une demi-heure de votre temps, mais je vous assure que cette demi-heure sera d'une grande richesse d'idées.
Commenter  J’apprécie          31
« Malgré tout le bonheur que m'a procuré, à titre personnel, chaque voyage entrepris ces dernières années, une impression tenace s'est imprimée dans mon esprit : une horreur silencieuse devant la monotonie du monde. »

Dans ce court essai, Stefan Zweig nous explique comment le monde, au fil des années et notamment depuis la montée de l'influence occidentale (et surtout américaine), tous les pays et leurs habitants ont fini par se ressembler et toutes les personnes ont fini par porter les mêmes vêtements, aimer les mêmes choses et penser la même chose. J'ai beaucoup aimé cet essai et cette critique de l'uniformisation du monde. Je ne peux que vous le recommander, les propos sont toujours d'actualité et la réflexion de Zweig est particulièrement intéressante !
Commenter  J’apprécie          30
1925 - 2021
Il y a presque un siècle que Zweig a pondu ce texte qui serait aujourd'hui un article de blog nous décrivant les méfaits de la mondialisation.
Zweig me scotche littéralement par sa vision du londe si moderne ! Ce texte aurait vraiment pu être écrit hier ! Zweig aurait pu nous parler de fast fashion, de réseaux sociaux et de ses nombreux "influenceurs".
Je comprends les peurs de l'auteur quant à la culture de masse, à la perte de la singularité, au prêt à penser. Néanmoins, cette dérive essentiellement économique et politique s'appuie sur notre besoin d'appartenance, notre peur d'être abandonné par le groupe, seul face au danger.
Ce texte est tres intéressant parce qu'il me met face à mes propres contradictions. Vouloir être moi, donc différentes des autres et pourtant consommant sans doute comme tout le monde.
Un texte qui questionne notre rapport au monde, encore aujourd'hui.
A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          10
je commence tout juste à découvrir Stefan zweig et quel petit ouvrage criant de vérité! Si l'on ne regardait pas la date à laquelle il a été publié pour la première fois, on pourrait croire que ce récit date d'hier….des fais tellement d'actualité sont décrit ici avec tellement de simplicité! quel visionnaire, il me tarde de découvrir ses autres récits.
Commenter  J’apprécie          10
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (136) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1884 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}